Aussi paradoxal qu’il peut paraître, le dossier des moudjahidine demeure otage des «vrais» et «faux» maquisards. Il continue à alimenter la polémique plus de 50 ans après l’indépendance de l’Algérie. Si non comment expliquer le fait que le débat sur cette question sensible se pose toujours avec autant d’arrières pensées et de tabous. Tant est que, bien des cas de moudjahidine, voire de chahid, n’ont pas encore été assainis à ce jour. C’est-à-dire, on n’arrive toujours pas à les reconnaitre comme étant des maquisards ou des martyrs de la Révolution. Autrement, le cas contraire, leur dénier le droit d’appartenir à la famille révolutionnaire. Pour le ministère des Moudjahidine, en tout cas, ce dossier est clos depuis une quinzaine d’années déjà. En d’autres termes, à l’exception de certains cas qui restent à étudier, on ne risquerait pas de voir figurer sur la liste de nouveaux débarqués. «Des maquisards de la 25ème heure» et «de nouveaux anciens maquisards ou martyrs», pour reprendre les qualificatifs populaires attribués aux personnes, bien qu’étant jeunes lors de la Révolution pour certaines, voire nées après l’Indépendance pour d’autres, jouir du fameux titre. Interpellé jeudi au Parlement national, au sujet des dossiers en suspens, le ministre Tayeb Zitouni, dit que la reconnaissance des statuts de maquisard de la Guerre de libération nationale, «a été définitivement clos depuis 2002». Toutefois, il assure que les services du département qu’il dirige «étaient prêts à examiner, de concert avec l’Organisation nationale des Moudjahidine (ONM), les dossiers en suspens». Selon lui, depuis l’Indépendance l’État a «fait le nécessaire» à travers le recensement des personnes qui ouvrent ou pas droit à ces deux statuts, entre martyrs et ceux encore en vie. Aujourd’hui, «il est inconcevable que 50 ans après l’indépendance, le dossier de reconnaissance demeure ouvert», déplore Zitouni. D’ailleurs, il en veut pour preuve à un dossier qu’il dit être «définitivement clos» hormis des cas exceptionnels qui restent à trancher, le fait que les commissions chargées de la reconnaissance ont été dissoutes depuis 2002. a-t-il ajouté rappelant que l’État algérien avait fait le nécessaire, depuis l’indépendance, pour recenser les moudjahidine et chouhada en mettant en place des commissions à travers le territoire national et à l’étranger, ainsi qu’une commission de recours.
Farid G.