Dans le cadre du 50e anniversaire des Accords de « la honte » signés le 14 novembre 1975, à Madrid, la communauté sahraouie établie en Espagne a manifesté samedi pour dénoncer ces accords qui ont privé le peuple de la RASD d’exercer son droit à l’autodétermination. Les manifestants ont également condamné l’Espagne qui s’est déliée de ses responsabilités d’ancienne puissance administrante pour soutenir le prétendu plan d’autonomie des territoires sahraouis sous souveraineté marocaine.
Les participants se sont rassemblés devant le siège du ministère espagnol des Affaires étrangères, en brandissant des slogans appelant à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et demandant à l’Espagne d’assumer ses responsabilités historiques dans ce conflit. Les manifestants ont brandi des slogans condamnant « l’accord funeste entre le Maroc et l’Espagne » qui a confisqué le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ainsi que d’autres slogans soutenant le droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Le peuple sahraoui et sa direction réaffirment, à l’occasion de cette commémoration, que la responsabilité de l’Espagne, passée et présente, demeure légalement engagée, étant donné qu’elle reste la puissance administrante du territoire du Sahara occidental selon le droit international et conformément à la décision de la Cour nationale espagnole rendue en juillet 2014.
Il faut rappeler que l’Espagne a trahi, par deux fois la cause sahraouie, en renonçant à sa responsabilité historique de mener à terme le processus de décolonisation du Sahara occidental permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, à travers l’organisation d’un référendum libre, démocratique et transparent, tel que reconnu par l’ONU depuis 1966 et en s’inscrivant dans la lignée des soutiens au supposé plan élaboré par la France et présenté par le Maroc comme cadre exclusif de règlement du conflit du Sahara Occidental.
Dans une déclaration à l’agence APS, le conseiller du président de la République sahraouie, chargé des ressources naturelles et des affaires juridiques, Oubi Bouchraya Bachir, a déclaré vendredi que, 50 ans après les accords de la honte, l’Espagne reste historiquement responsable non seulement envers le peuple sahraoui, mais envers toute la région de l’Afrique du Nord », ajoutant que « l’abandon par l’Espagne de sa responsabilité de décoloniser le territoire a conduit à l’éclatement du conflit qui persiste entre le Maroc et le mouvement de libération, le Front Polisario ».
Le responsable sahraoui a rappelé que ce conflit « entrave le processus d’intégration et de développement dans la région du Maghreb arabe et empoisonne les relations bilatérales entre les différents pays de la région ». « Cinquante ans après les accords de Madrid, la plaie reste ouverte et la tragédie du peuple sahraoui continue », a-t-il déclaré, ajoutant que « la plus grande condamnation de la décision de l’Espagne est d’avoir tourné le dos à ses engagements internationaux et à sa promesse faite devant l’ONU d’organiser un référendum d’autodétermination au cours du premier semestre de 1975 ». Cet anniversaire intervient alors que « la responsabilité de l’Espagne, passée et présente, reste légalement établie, car elle reste le pouvoir administratif du territoire du Sahara occidental en vertu du droit international et de la résolution de la Cour nationale espagnole rendue en juillet 2014 ». Le responsable sahraoui a regretté « le refus de l’Espagne de tirer les vraies leçons de ces cinquante années et de prêter attention à l’opinion publique et aux forces politiques espagnoles en solidarité avec le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance ».
Il faut rappeler à cet égard que le gouvernement espagnol et passant outre l’avis du parlement avait soutenu le plan présenté par le Maroc ce qui constitue un véritable coup de force anti constitutionnel réalisé par le gouvernement de Pedro Sanchez. M. Bouchraya a ajouté que l’Espagne « fait obstruction au processus de décolonisation au sein des Nations Unies en soutenant la prétendue proposition d’autonomie’ et en exerçant, au sein de l’Union européenne (UE), des pressions pour la signature de nouveaux accords commerciaux avec le Maroc incluant le Sahara occidental, en violation flagrante des arrêts de la Cour de justice de l’UE (CJUE) ». Ces pratiques du gouvernement de Pedro Sanchez sont d’ailleurs dénoncées par une large partie de la classe politique espagnole qui avait même tenté, en créant une coalition pour déposer une motion permettant au parlement espagnol de débattre de la décision de soutien au plan marocain et de proposer une résolution au vote qui traduirait la véritable position du peuple espagnol.
Slimane B.











































