Le secteur de Ghaza, qui entre dans son 407èmeᵉ jour de siège israélien, continue de subir des attaques incessantes, provoquant des pertes humaines et des destructions massives.
Selon Louise Wateridge, responsable des urgences à l’UNRWA, le mois écoulé a été l’un des pires pour le nord de Ghaza. Aucune aide alimentaire n’y a été autorisée pendant un mois entier, aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique. Au cours des dernières 24 heures, l’armée de l’occupant sioniste a commis trois nouveaux massacres dans le secteur, causant la mort de 35 martyrs et blessant 111 personnes. Ces chiffres ne reflètent qu’une partie des souffrances, car de nombreux corps restent sous les décombres, inaccessibles pour les équipes de secours en raison des frappes incessantes et du blocus. Depuis le début de l’agression le 7 octobre 2023, le bilan s’élève désormais à 43 799 martyrs et 103 601 blessés, une majorité de femmes et d’enfants. Ces chiffre, déjà accablant, restent provisoire alors que des milliers de corps demeurent sous les ruines. Dans le nord, marqué par 42 jours d’opérations terrestres, l’armée israélienne poursuit ses efforts de déplacement forcé des habitants. À Jabalya et Beït Lahia, les frappes ont tué plusieurs civils, y compris des enfants, et détruit des immeubles résidentiels ainsi que des camps de déplacés. Les zones proches de l’hôpital Kamel Adwan ont été particulièrement ciblées, laissant les civils sans secours ni soins médicaux adéquats. Louise Wateridge a également confirmé que les trois principaux hôpitaux du nord sont totalement détruits. Un seul chirurgien reste opérationnel pour des milliers de blessés, tandis que les demandes d’aide humanitaire de l’UNRWA continuent d’être rejetées par Israël. Les frappes israéliennes s’intensifient également à Ghaza-ville, en particulier dans les quartiers de Sheïkh Radwan et Zaytoun, et dans les camps de réfugiés tels que Deïr el-Balah et Khan Younès. Des maisons, des écoles et des abris pour déplacés ont été ciblés, causant la mort de familles entières. Dans la ville de Rafah, déjà en proie à une offensive terrestre, des bombardements ont détruit des quartiers entiers, provoquant des dizaines de morts et de blessés. Le siège strict empêche toujours l’entrée de nourriture, de médicaments et d’équipements de secours. Les équipes de sauvetage, lorsqu’elles ne sont pas elles-mêmes ciblées, peinent à évacuer les blessés. Beaucoup succombent faute de soins. Les familles, piégées sous les décombres ou dans des zones bombardées, lancent des appels à l’aide restés sans réponse. Dans un geste rare, Israël a relâché 20 prisonniers palestiniens détenus dans des conditions inhumaines. Ils sont arrivés dans un état critique au passage de Karm Abu Salem avant d’être transférés à l’hôpital pour des soins. Ces prisonniers, victimes de tortures physiques et de privations, témoignent de la brutalité des détentions pendant les incursions israéliennes. Depuis plus d’un an, Ghaza subit un véritable nettoyage ethnique. Le ciblage systématique des civils, la destruction des infrastructures vitales, et le refus d’aide humanitaire sont autant de preuves d’une volonté délibérée d’anéantir la population palestinienne. Les appels à un cessez-le-feu et à une intervention internationale se multiplient, mais restent lettre morte face à l’indifférence de la communauté internationale. La tragédie de Ghaza s’intensifie chaque jour, laissant une population épuisée lutter pour sa survie au milieu des ruines.
Une impasse humanitaire
Le porte-parole de la défense civile palestinienne à Ghaza, Mahmoud Bissal, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation désastreuse à laquelle les habitants de l’enclave assiégée sont confrontés. « Ghaza endure une guerre d’extermination depuis plus de 400 jours », a-t-il déclaré, dénonçant une crise humanitaire sans précédent marquée par une pénurie de nourriture, de soins médicaux et des conditions de vie inhumaines. C’est une famine organisée a souligné Bissal précisant que des signes de malnutrition sévère commencent à apparaître chez les enfants, conséquence directe du blocus qui empêche l’entrée de denrées essentielles comme les légumes, les fruits et le gaz domestique. « Ghaza subit une politique de famine systématique. Il n’existe presque aucune maison dans l’enclave capable de répondre aux besoins de base de ses occupants », a-t-il ajouté. Il a également précisé que de nombreux martyrs auraient pu être sauvés si les équipes locales disposaient de l’équipement nécessaire pour mener des opérations de sauvetage efficaces.
Cisjordanie occupée : la répression se poursuit
En Cisjordanie occupée, les forces de l’occupation ont arrêté 12 Palestiniens, dont d’anciens détenus, lors d’opérations violentes dans plusieurs villes, notamment Ariha, Naplouse, Djénine, et Salfit. La Commission chargée des prisonniers et des ex-prisonniers a déclaré que ces arrestations s’accompagnent souvent de destructions de maisons et d’actes de violence. Depuis le début de la guerre d’extermination contre le peuple palestinien, plus de 11 700 arrestations ont été recensées en Cisjordanie, y compris à El-Qods occupée.
À Ghaza, les arrestations de civils se poursuivent également, particulièrement dans le nord de l’enclave, où l’occupation mène des détentions arbitraires et refuse de divulguer l’identité et la localisation des détenus. Les institutions compétentes ne parviennent pas à établir un décompte précis des arrestations dans la région, estimées à des milliers depuis le début du conflit. Par ailleurs, à Tulkarem, les forces israéliennes ont pris d’assaut la ville, provoquant chaos et terreur parmi les habitants. Plusieurs véhicules militaires ont envahi les quartiers ouest, tirant à balles réelles et lançant des bombes assourdissantes. Bien qu’aucun blessé n’ait été signalé, la répression brutale continue de semer la peur dans toute la Cisjordanie occupée. Alors que la communauté internationale reste largement silencieuse, Ghaza endure une guerre d’extermination où la faim, les bombardements incessants et les arrestations arbitraires visent à anéantir un peuple. Les appels à l’aide et les témoignages poignants, comme celui de Mahmoud Bissal, peinent à trouver un écho face à une indifférence mondiale alarmante.
Une nuit de violence à Naplouse
Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces de l’occupation sioniste ont pris d’assaut la ville de Naplouse en Cisjordanie occupée, lançant des bombes éclairantes sur la vieille ville. Lors de cette incursion, un domicile a été envahi par les forces occupantes, suscitant une vive résistance de la part des combattants palestiniens. Selon des sources locales, les forces de l’occupation ont été ciblées par des engins explosifs et des tirs dans le secteur du camp d’al-Ayn, à l’ouest de Naplouse.
La branche des Saraya El-Qods, aux côtés des combattants locaux, a affirmé avoir repoussé ces incursions avec une pluie de balles et d’explosifs. La veille, les forces occupantes avaient déjà pénétré dans le village de Burqa, au nord-ouest de Naplouse, où elles ont retenu une famille entière dans sa maison. Une autre incursion a été signalée dans le camp d’al-Aroub, au nord d’El-Khalil, ajoutant à la tension dans la région. Au cours des dernières 24 heures, la Cisjordanie occupée a été le théâtre de 13 actes de résistance contre les forces de l’occupation et les colons. Le Centre d’information palestinien a documenté des affrontements armés, des explosions d’engins, des jets de cocktails Molotov et des confrontations dans plusieurs localités, notamment Djénine, Naplouse, Béthléem, et El-Qods occupée. À El-Qods, un véhicule appartenant à un colon a été incendié par des jeunes palestiniens dans la ville d’Abou Dis, déclenchant des affrontements avec les forces de l’occupation. À Djénine, des résistants ont jeté des explosifs sur les troupes occupantes à Ramana, tandis que des affrontements éclataient à Yaâbad. La destruction par l’occupation du siège de l’association Al-Boustan à Silwan, dans la partie orientale d’El-Qods, a été qualifiée de « crime de purification ethnique » par le ministère des Affaires étrangères palestinien. Ce démantèlement s’inscrit dans une politique plus large visant à expulser les habitants palestiniens et à transformer El-Qods en une ville exclusivement juive. Selon le ministère des Affaires de Jérusalem, plus de 183 bâtiments ont été détruits depuis le début de 2024, dont 33 à Silwan, principalement dans le quartier d’Al-Boustan. Ces démolitions visent à construire un parc biblique sur les ruines des maisons palestiniennes, affectant 116 logements et environ 1 550 habitants. Les organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent une stratégie israélienne visant à réduire la présence palestinienne dans El-Qods en limitant les permis de construire, tout en accélérant l’expansion des colonies. Ces pratiques illégales, contraires au droit international, renforcent les tensions dans une ville revendiquée comme capitale par les Palestiniens. Face à ces violations systématiques, les autorités palestiniennes appellent la communauté internationale à intervenir. La destruction des infrastructures civiles, l’expulsion des familles et l’étouffement des libertés sont autant de crimes qui exigent une réponse urgente pour préserver les droits des Palestiniens et mettre fin à l’occupation.
M. Seghilani