L’association culturelle « Essendoussia » de musique andalouse a célébré, vendredi soir à Alger, le 37e anniversaire de sa création, avec trois prestations d’école dédiées au doyen du genre Mohamed Khaznadji, devant un public nombreux. Accueilli à l’Auditorium du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, la célébration de cet « anniversaire-hommage », s’est déroulée en présence du représentant de l’Office national des Droits d’Auteurs et Droits Voisins (ONDA), Abdelhamid Cherdoud, de responsables d’associations de musique andalouse et de plusieurs interprètes de renoms, tous venus manifester leur reconnaissance, à leur mentor et grand Maître de cette musique savante. Durant près de trois heures de temps, l’association « Essendoussia » a déroulé un programme de grande école, devant un public nombreux, venu remercier ce bel ensemble fondé en 1987 par de grands noms de l’Ecole sanaâ, à l’instar de Noureddine Saoudi, présent à cette belle soirée-événement. Noureddine Saoudi, ou le « ténor de la douceur », a rappelé le parcours singulier de Mohamed Kheznadji, « une voix authentique, simple et équilibrée, dotée d’un vibrato exceptionnel », a-t-il déclaré, un « modèle de chant », qu’il avait suivie durant ses années d’apprentissage, « sur conseils de son Maître de l’époque, Mohamed Fekhardji ». Sous les regards de Zakia Kara Terki, et Karim Moussaoui, ainsi que ceux des responsables de plusieurs collectifs, dont, Alwane El Andalous, El Fekhardjia, et Les Beaux Arts d’Alger, Dar El Gharnatia de Koléa, El Djennadia de Boufarik et la Fondation Cheikh Abdelkrim-Dali, la présidente d’Essendoussia, Bahidja Triki, a fait entrer sur scène la vingtaine d’instrumentistes de la classe d’initiation, sous la direction de Moussa Haroun. Le Maître Mohamed Khaznadji a pu constater d’entrée, que « la sauvegarde du patrimoine de la musique andalouse et sa transmission, étaient déjà assurés », car, a-t-il déclaré, l’association Essendoussia est déjà dotée de « jeunes talents promis à de belles carrières ». Très applaudis par l’assistance, les chérubins aux mandolines âgés entre huit et dix ans, Jihane Berbiche, Mouloud Mohamed Racim Haroun, Dina Bordji et Inès Bougdal et leurs ainés, Abdellah Benmehiriz, Amina Lina Hamek, Nour Aya Hamza, ainsi que la belle et virtuose Imène Bendris, au sourire radieux, entre autres instrumentistes, ont rendu un répertoire consistant fait d’inquilabet, de m’dihs et de pièces dans le genre aroubi. Rendues à l’unisson et en a cappella, les pièces, « Bismi Allah », « Bi asma ika el Hosna », « Essob’hou bada », « Hada El Djamala », et « Douâe », ont, entre autres, constitué la première partie du répertoire, brillamment enchainée pour conclure avec, « Houm fi el khilaâ », « Ghoziyali sokkar nabet », « Tarahalou aânni », « Hayya negh’tanem had ezziyara », « Mata nestarihou » ou encore « Harramtou bik Nouâssi ». Prenant le relai sous la direction de Youcef Nouar, une quinzaine d’instrumentistes a mis, en avant les virtuoses, Noureddine Silhat (Oud), Oussama Baatouche (qanun) et la jeune Liza Aissaoui (17ans) au violon, ainsi que les voix présentes et étoffées des ténors, Abdelmalek Masker au violon, Mahdi Rayane Abbès à la kouitra et celle de la soprano, Amira Rouane à l’Oud, qui ont suscité des youyous et des applaudissement nourris. Faisant montre de leurs talents de musiciens et d’interprètes, les solistes de ce deuxième ensemble ont notamment rendu « Noubet Zidène », une belle randonnée onirique appréciée, à juste titre, dans ses différentes variations mélodiques et ses déclinaisons rythmiques.