La guerre israélienne contre Ghaza est entrée dans son 302e jour, avec la poursuite des bombardements intensifs sur plusieurs zones du secteur, notamment les quartiers de Ghaza et Khan Younès.
Ces attaques ont causé la mort et des blessures à des dizaines de personnes, ainsi que le martyre de Palestiniens lors de frappes de drones israéliens sur des zones de Tulkarem en Cisjordanie. Cette escalade survient alors qu’Israël se prépare à d’éventuelles frappes militaires de l’Iran et du Hezbollah libanais, suite à l’assassinat d’Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas à Téhéran, et du commandant militaire du Hezbollah, Fouad Shukr, dans la banlieue sud de Beyrouth. La situation en Israël est marquée par une frénésie d’approvisionnement, des séjours prolongés dans les abris et une peur généralisée depuis le 7 octobre, renforcée par les révélations sur les capacités militaires et technologiques des résistances palestinienne, yéménite, libanaise et irakienne. Des médias israéliens ont rapporté l’effondrement du site officiel de l’aéroport Ben Gourion et l’annulation de nombreux vols vendredi soir, dans un climat de tension et de confusion, en attente de la réponse de l’Iran et du Hezbollah aux assassinats. Selon la chaîne 12, la panne du site serait due à une « forte affluence du public, » tandis que d’autres sources évoquent une possible « cyberattaque. » Cinq Palestiniens ont été tués dans un bombardement par les avions de l’occupation ciblant une maison dans la ville de Khan Younès, au sud de Ghaza. Selon des sources locales, les forces israéliennes ont également frappé une maison appartenant à la famille Abu Hasna entre Khan Younès et Rafah, causant la mort de cinq personnes, dont une fillette et trois femmes. Le bilan des victimes de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza s’élève à 39 550 martyrs et 91 280 blessés depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités palestiniennes de la Santé. Au moins 70 Palestiniens ont été tués au cours des dernières 48 heures dans une série de bombardements dans l’enclave palestinienne. Les autorités ont également signalé que de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres et sur les routes, entravées dans l’accès aux secours par les forces d’occupation. Depuis le début de l’agression le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a provoqué des destructions massives d’infrastructures, entraînant une crise humanitaire sans précédent.
30 Palestiniens appréhendés, dont des enfants et des journalistes, en Cisjordanie occupée
Les forces d’occupation israéliennes ont arrêté 30 civils palestiniens en Cisjordanie occupée, incluant deux journalistes, des enfants et d’anciens prisonniers. Selon le Club des prisonniers et la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers, les arrestations ont principalement eu lieu dans les villes de Jénine, Naplouse, Ramallah, Tulkarem, Elkhalil, Tubas et El-Qods Al-Sharif. Depuis le 7 octobre, le nombre total d’arrestations dépasse 9 920. Ces arrestations incluent celles effectuées à domicile, aux barrages militaires, sous pression ou par détention. Le communiqué indique que ces arrestations s’inscrivent dans une politique systématique des forces d’occupation, servant de principal outil de punition collective contre les Palestiniens dans le cadre de l’agression massive contre Ghaza. De plus, neuf Palestiniens ont été tués dans deux bombardements israéliens à Tulkarem, au nord de la Cisjordanie occupée, selon nos correspondants. Le premier bombardement, ce matin, a ciblé un véhicule sur la route Zita-Atil, au nord de Tulkarem, provoquant l’incendie du véhicule et la mort de cinq civils à l’intérieur. Quatre corps brûlés ont été transportés à l’hôpital de Thabet Thabet, leur identité restant inconnue, ainsi que le corps de Haitham Noor Al-Dein Bledie, âgé de 25 ans et originaire du camp de Tulkarem. Le deuxième bombardement a visé un groupe de jeunes dans la zone de conflit entre Balaa et la banlieue d’Aktaba, à l’est de Tulkarem, tuant quatre jeunes. Les corps non identifiés ont été récupérés par les forces d’occupation et emmenés vers une destination inconnue. En outre, des unités de l’armée israélienne, accompagnées de bulldozers, ont envahi Tulkarem, encerclé le camp et détruit les infrastructures déjà affaiblies par des incursions antérieures. Les forces d’occupation ont particulièrement ciblé les écoles, les bureaux de district et les entrées du camp. Les bulldozers ont également endommagé les biens des citoyens, y compris les murs des maisons et les véhicules, principalement dans le quartier est de Tulkarem et le long de la rue du district à l’entrée ouest du camp. Enfin, des affrontements ont éclaté dans la localité après l’incursion des forces d’occupation, blessant un jeune homme qui a été transporté à l’hôpital. Un drone israélien a tiré deux missiles sur un véhicule, provoquant un incendie qui a tué cinq jeunes hommes. Les forces d’occupation ont ensuite pris d’assaut la zone, encerclé le site et empêché les citoyens d’approcher le véhicule, mais les corps des martyrs ont pu être récupérés par des ambulances et des citoyens et transportés à l’hôpital.
Les pertes occasionnées à la Palestine estimées à 33 milliards USD
Le bureau des médias de Ghaza a annoncé que l’agression israélienne a causé des dégâts s’élevant à environ 33 milliards de dollars au cours des 300 jours de conflit. Dans un communiqué publié jeudi, le bureau a souligné l’ampleur de la crise humanitaire, qui a touché tous les aspects de la vie à Ghaza. Les pertes directes initiales dues à la guerre sont estimées à plus de 33 milliards de dollars, sans compter les dizaines de milliards de dollars de pertes indirectes. Le communiqué souligne que le blocus imposé par Israël a entraîné une véritable catastrophe humanitaire, empêchant plus de 25 000 blessés et malades de quitter Ghaza pour recevoir des soins médicaux. Les infrastructures de santé ont été gravement touchées, avec des hôpitaux détruits, incendiés ou mis hors service, et la création de sept fosses communes, notamment dans les complexes médicaux Al-Shifa, Nasser et l’hôpital Kamal Adwan. Sur le plan éducatif, le communiqué indique que plus de 800 000 étudiants ont été privés d’éducation en raison de la destruction complète de 117 écoles et universités, ainsi que de l’endommagement partiel de 332 établissements éducatifs. La situation du logement est tout aussi catastrophique, avec 150 000 logements entièrement détruits, 80 000 rendus inhabitables, et 200 000 partiellement endommagés, créant une crise humanitaire sans précédent. En ce qui concerne l’approvisionnement en eau, le communiqué précise que 70 puits d’eau ont été délibérément détruits, les rendant complètement hors service. En termes de pertes humaines, il est rapporté que l’armée israélienne a commis 3 457 massacres, causant la mort de plus de 39 480 personnes, dont 16 314 enfants et 10 980 femmes, soit 69 % des victimes étant des enfants et des femmes. Le bureau des médias de Ghaza a appelé la communauté internationale et les organisations des Nations Unies à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à cette agression brutale et aux crimes de génocide.
L’UNRWA : « Une hausse effrayante des cas d’hépatite A à Ghaza »
Le chef de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a exprimé vendredi son inquiétude face à une « augmentation alarmante » des cas d’hépatite A dans la bande de Ghaza, actuellement sous une intense agression israélienne. « La population de Ghaza est confrontée à un nouveau danger : l’hépatite A se propage, y compris chez les enfants », a déclaré Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, sur la plateforme « X ». Il a précisé que depuis le début de l’offensive israélienne, l’agence a signalé près de 40 000 cas d’hépatite A dans ses abris et ses cliniques, contre seulement 85 cas durant la même période avant l’agression. « Cette augmentation est effrayante », a-t-il affirmé. Lazzarini a attribué cette recrudescence rapide à l’effondrement du système de gestion des déchets, expliquant : « Les déchets s’accumulent sous la chaleur accablante de l’été, les eaux usées se répandent dans les rues, et les gens font la queue pendant des heures simplement pour accéder aux toilettes. » Il a ajouté que ces conditions créent une situation propice à la propagation des maladies.
M. Seghilani