En dépit des potentialités importantes que recèle la wilaya, Boumerdès est, au demeurant, à sonétat embryonnaire. Cette situation est illustrée, ces derniers temps, par le nombre d’entreprises réalisées dont le niveau est faible et limité.
La bureaucratie, le foncier industriel, le détournement de certaines zones d’activité de leur vocation industrielle initiale sont autant d’entraves soulevées, mettant en difficulté la relance de l’investissement pourtant annoncé, en grande pompe par les pouvoirs publics. Les rencontres sur le sujet avec les investisseurs et les opérateurs économiques de la région ont été le plus souvent faites dans la discrétion totale loin des yeux des médias.
«C’est parce que l’investissement reste toujours un sujet sensible notamment quand il est lié à l’attribution des assiettes de terrain», a déclaré un investisseur qui attend depuis des années l’attribution d’un terrain pour la réalisation d’un projet dans le domaine du tourisme.
Et à cet opérateur de préciser que la sélection des investisseurs se fait le plus souvent sur des critères «subjectifs» au détriment d’investisseurs potentiels capables de contribuer effectivement au développement économique de la wilaya en répondant à la forte demande d’emplois, notamment pour la catégorie des jeunes.
La rencontre, organisée ce jeudi par la wilaya avec les investisseurs et les opérateurs économiques pour débattre de leurs difficultés, s’est déroulée, aussi surprenant que cela paraisse, sans la présence des journalistes de la presse nationale. « Y-a-t-il quelque chose à cacher ? Pourquoi, on ne veut pas informer la population sur ce sujet important qui est l’investissement ? Y’a-t-il des affaires louches en la matière ?
Pourquoi les zones d’activités sont détournées de leur vocation ? Que fait l’État pour récupérer les assiettes non exploitées dans ces zones ? Pourquoi on continue à gérer le dossier en catimini ? Toutes ces questions taraudent l’esprit des opérateurs et des citoyens qui ont pourtant le droit de tout savoir sur le développement économique de leur wilaya qui reste un enjeu sérieux pour relever les défis du développement durable.
Dans ce cadre, et selon notre source, pas moins de 159 projets dans divers domaines y sont attribués dans la zone industrielle de «Larbaâtache», à l’Ouest de la wilaya, sur un total de 243 projets prévus. Parmi les projets attribués aux investisseurs 142 ont bénéficié d’actes alors que 19 autres ont bénéficié de permis de construire sur les 42 qui ont fait l’objet d’études.
Il est à souligner que cette nouvelle zone industrielle, créée sur une superficie de plus de 163 hectares connaît des aménagements qui seront achevés dans une période de 12 mois.
Le taux d’avancement des travaux ne dépasse pas les 30%, a-t-on rapporté, d’où la nécessité d’accélérer la cadence des travaux pour permettre aux investisseurs bénéficiaires de lancer sans retard leurs projets. Mais cela reste une autre contrainte à soulever pour atteindre l’objectif.
Dans le cadre de la relance de l’investissement qui traine dans la wilaya, une opération d’assainissement de foncier a été lancée à travers les 32 zones industrielles que compte la wilaya. Dans cette optique, les premiers résultats font ressortir pas moins de 250 projets inscrits depuis des années qui n’ont pas encore vu le jour sur le terrain.
Cet état de fait a suscité un obstacle sérieux quant au développement économique de la wilaya, déplore-t-il en précisant que l’opération de l’assainissement des zones industrielles se poursuit sans que des décisions ne soient prises contre les défaillants.
En plus des 250 lots attribués et restés inexploités, d’autres lots ont été détournés de leur vocation où des habitations, des magasins et des salles de fêtes ont été érigés «sans autorisation».
La relance de l’investissement passe également par une gestion transparente du dossier du foncier et du respect des normes économiques de création et de facilitation de création d’unités industrielles par de potentiels porteurs de projets susceptibles de créer des richesses dans un développement économique durable du pays.
B. Khider
