Depuis le début de la 214ème journée d’agression sioniste à Ghaza, 21 civils, dont des enfants et des femmes, sont tombés en martyrs sous les frappes incessantes de l’occupation israélienne sur différentes zones de la région.
Des sources médicales ont rapporté que vingt des victimes ont été transportées à l’hôpital spécialisé du Koweït à Rafah, tandis que des équipes de secours, des ambulances et des civils ont récupéré les corps de quatre martyrs, dont deux femmes, et ont secouru dix-huit autres blessés suite à un bombardement sur la maison de la famille Al-Darbi dans le quartier de Tal Al-Sultan, à l’ouest de Rafah. De plus, les corps de trois autres martyrs ont été retrouvés sous les décombres de la maison de la famille Abu Amra et de quatre martyrs de la famille Al-Hams dans le quartier d’Al-Jeneïna à l’est. Quatre autres personnes ont également perdu la vie lors du bombardement d’une maison appartenant aux familles Al-Jeneïna et Abdel-Al. Les avions de l’occupation ont intensifié leurs attaques aériennes sur la région d’Abu Halawa à l’est de Rafah, en simultané avec les tirs d’artillerie et les bombardements sur les maisons des civils dans les zones orientales de la ville. À Ghaza, un civil a été tué et plusieurs autres blessés lorsqu’une école censée abriter des personnes déplacées dans le camp de Shate’, à l’ouest de la ville, a été prise pour cible par les avions israéliens. L’artillerie de l’occupation a également visé plusieurs quartiers de la ville de Ghaza, notamment Al-Zaytoun, Tal Al-Hawa, Cheïkh Ajlin et Al-Sabra. Dans le nord de la bande de Ghaza, les avions israéliens ont bombardé une maison dans le quartier d’Al-Atatra à Beit Lahia, ainsi que les zones orientales des villes de Beit Hanoun et Jabalia. Depuis le début de l’agression, le 7 octobre, le nombre de morts dans la bande de Ghaza s’élève à 34 789, avec 78 204 blessés, majoritairement des enfants et des femmes. Les sources ont également noté que six massacres ont été commis contre des familles à Ghaza au cours des dernières 24 heures, entraînant la mort de 54 personnes et blessant 96 autres.
L’armée sioniste bloque l’aide humanitaire
L’armée israélienne a investi hier à l’aube le passage terrestre de Rafah, à la frontière avec l’Égypte, le fermant complètement et bloquant ainsi le mouvement des passagers ainsi que l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Ghaza. Les véhicules militaires ont attaqué le passage tôt ce matin, en procédant à des bombardements et à des tirs nourris sur ses installations, occupant entièrement le site. Cette action a empêché la circulation des voyageurs, notamment des personnes malades et blessées, et a bloqué l’entrée de l’aide humanitaire destinée aux habitants des régions sud et nord de Ghaza. Des sources médicales ont confirmé que la fermeture du terminal de Rafah signifie une condamnation à mort pour les patients atteints de cancer, étant donné l’effondrement du système de santé dans la bande de Ghaza. Pendant ce temps, les bombardements et les tirs d’artillerie de l’armée israélienne se poursuivent intensément et violemment dans les zones orientales de la ville de Rafah. Parallèlement, l’armée israélienne maintient la fermeture du seul passage commercial de Kerem Shalom dans la bande de Ghaza pour le quatrième jour consécutif. Le passage terrestre de Rafah est crucial pour les Palestiniens de Ghaza, étant leur unique voie d’accès à l’aide humanitaire et de sortie pour l’évacuation des blessés. Cette incursion et le contrôle strict qui en résulte signifient une privation de nourriture et d’assistance médicale pour la population déjà éprouvée de Ghaza. Dans le même contexte l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA) a émis un avertissement concernant l’interruption de l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Ghaza via le poste frontière de Rafah avec l’Égypte. Dans un communiqué diffusé sur la plateforme « X », l’UNRWA a déclaré : « La suspension continue de l’acheminement de l’aide et des fournitures de carburant au terminal de Rafah mettra fin à la réponse humanitaire essentielle dans toute la bande de Ghaza, alors qu’Israël annonce son contrôle sur la zone palestinienne du terminal de Rafah. »
Pénurie de carburant menace les opérations humanitaires
Les Nations unies sont confrontées à une situation critique alors que leur approvisionnement en carburant destiné aux opérations humanitaires dans la bande de Ghaza ne suffit que pour une journée. Cette pénurie découle de la fermeture par les autorités d’occupation du poste frontière de Rafah avec l’Égypte, le principal point d’entrée pour l’aide humanitaire dans la région. Un porte-parole du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a souligné la gravité de la situation lors d’une déclaration aux journalistes. Il a expliqué que le stock de carburant disponible est « très limité », et qu’il ne permettra de couvrir les besoins que pour une courte période, soit environ une journée. Cette situation met en lumière la dépendance critique de l’opération humanitaire à Ghaza vis-à-vis du passage de Rafah pour ses approvisionnements en carburant. Cette pénurie de carburant soulève de sérieuses préoccupations quant à la capacité des organisations humanitaires à poursuivre leurs activités vitales dans la bande de Ghaza. En effet, le carburant est essentiel pour alimenter les générateurs électriques des hôpitaux, des centres de santé et des installations de traitement des eaux, assurant ainsi le fonctionnement continu des services de santé et des infrastructures essentielles pour la population civile. La fermeture prolongée du poste frontière de Rafah pourrait donc entraîner des conséquences désastreuses pour la population déjà vulnérable de Ghaza.
Borrell appelle à l’action pour Rafah
Le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a exprimé mardi son inquiétude en déclarant qu' »il n’y a aucun lieu sûr dans la bande de Ghaza » et qu’une « crise humanitaire majeure » est imminente. Dans des déclarations à la presse, Borrell a également souligné que malgré les appels à la retenue lancés à Washington, Israël continue ses opérations militaires, notamment en ce qui concerne les risques d’une invasion de Rafah. Il a exhorté l’Union européenne et la communauté internationale à prendre des mesures pour éviter une attaque terrestre contre Rafah. De son côté, Denis Francis, président de l’Assemblée générale des Nations unies, a insisté sur le fait qu’aucune justification valable ne peut être avancée pour une « attaque imprudente » contre la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza. Dans un message relayé sur la plateforme « X », il a mis en garde contre toute éventuelle opération militaire israélienne contre Rafah, une ville où résident plus d’un million de personnes déplacées. Francis a ajouté que le lancement d’une opération terrestre à l’est de Rafah aggraverait davantage les catastrophes humanitaires. Il a conclu en affirmant qu’une « attaque imprudente » contre Rafah ne peut être justifiée et ne ferait qu’aggraver les souffrances humanitaires déjà présentes.
L’OMS sonne l’alarme
L’Organisation mondiale de la Santé a émis un avertissement concernant les conséquences dévastatrices qu’entraînerait une opération militaire dans la ville de Rafah, située dans le sud de la bande de Ghaza. Selon l’organisation, une telle opération ne ferait qu’empirer la catastrophe humanitaire déjà présente, et le nombre de personnes déplacées doublerait, exacerbant les niveaux de famine. Margaret Harris, porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé, a souligné les risques potentiels lors d’une déclaration : « Étant donné les conditions de vie déjà précaires et le système de santé déjà défaillant, toute opération à Rafah ne ferait qu’aggraver considérablement la catastrophe humanitaire et pousserait les opérations de secours déjà fragiles au bord de l’effondrement. » Elle a également mis en garde contre les conséquences désastreuses d’une nouvelle vague de déplacements, soulignant que cela aggraverait la surpopulation, restreindrait l’accès aux ressources vitales telles que la nourriture, l’eau, les services de santé et l’assainissement, et entraînerait une augmentation des épidémies ainsi qu’une détérioration des niveaux de famine, avec pour résultat des pertes de vies humaines supplémentaires.
Rafah, dernier refuge en danger pour les enfants de Ghaza
« Save the Children International » a émis un avertissement concernant les graves conséquences que la décision d’Israël de déplacer de force les civils de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, aurait sur les enfants. Dans un communiqué publié lundi l’organisation a souligné qu’une éventuelle attaque terrestre contre Rafah entraînerait le déplacement de centaines de milliers de personnes et perturberait les opérations de secours dans la région. Elle a mis en lumière le fait que Rafah est le dernier refuge pour de nombreux citoyens de Gaza, et a insisté sur le caractère urgent de la protection des enfants. Rafah est devenue le dernier refuge pour les déplacés dans la bande sinistrée. Depuis le début de l’opération terrestre lancée par les forces d’occupation sur la bande de Ghaza le 27 octobre dernier, les habitants ont été contraints de fuir vers le sud, quittant les régions nord et centrale qu’ils croyaient être des « zones sûres ». Actuellement, malgré sa petite superficie d’environ 65 kilomètres carrés, Rafah abrite plus de 1,5 million de Palestiniens, la majorité ayant fui là-bas en quête de sécurité. Les conditions de vie des personnes déplacées sont désespérées, avec des milliers de tentes éparpillées dans toute la ville et même les trottoirs occupés par des abris de fortune. Les principales routes sont devenues des marchés bondés, témoignant de la densité de la population et de la précarité de la situation humanitaire.
600 000 enfants menacés par une catastrophe imminente
L’UNICEF a émis un avertissement lundi, soulignant qu’environ 600 000 enfants à Rafah sont confrontés à une « nouvelle catastrophe imminente ».
Ils sont appelés à ne pas être « évacués de force », alors qu’Israël exhorte les citoyens à quitter la ville en préparation d’une possible invasion. Selon l’organisation, la concentration importante d’enfants à Rafah, dont certains sont dans un état de santé précaire et ont du mal à faire face, ainsi que la perspective de violences massives, soulèvent des inquiétudes concernant la sécurité des corridors d’évacuation, qui pourraient être parsemés de mines et de munitions non explosées. Dans un communiqué, l’UNICEF a mis en garde contre le risque élevé de pertes civiles et de destruction totale des services essentiels et des infrastructures indispensables à leur fonctionnement. La directrice de l’organisation, Catherine Russell, a souligné que Rafah est désormais une ville où les enfants prédominent et qu’ils ne disposent d’aucun endroit sûr où se réfugier à Ghaza.
M. Seghilani