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Premier anniversaire de l’accord de paix au Mali : des acquis et des attentes

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Le premier anniversaire de l’accord de paix au Mali a été célébré hier. Pour marquer l’évènement, Ramtane Lamamra, ministre d’état, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a effectué une visite de travail de deux jours à Bamako (Mali), au cours de laquelle il co-présidera avec son homologue malien Abdoulaye Diop, la 11e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien pour le Nord Mali.

C’est ce 20 juin 2016 que le Mali a célébré le premier anniversaire de l’accord de paix et de réconciliation, signé à Alger. Un anniversaire que le ministre des Affaires étrangères considère comme « un nouveau départ avec le même esprit constructif pour la concrétisation de toutes les exigences de paix et de réconciliation ». Par ailleurs, c’est une occasion pour le ministre de faire une évaluation de la situation, un an après la mise en œuvre de l’accord, censé ramener la stabilité au nord du Mali, où sévissent des groupes djihadistes. Une visite qui intervient au moment où l’accord semble battre de l’aile, avec la multiplication des attaques islamistes au nord du Mali.
En mai déjà, le chef de la diplomatie algérienne avait soulevé des inquiétudes sur le retard dans la mise en œuvre de l’accord dont il demande l’accélération du processus. Retard qui a d’ailleurs poussé certains signataires à suspendre leur participation, dénonçant le manque de volonté du gouvernement malien.
Toutefois, le ministre d’état avait souligné qu’«au regard de ce qui a été entrepris précédemment à travers les visites des responsables maliens de la Coordination, de la plateforme et du gouvernement, nous pensons que le premier anniversaire de la signature de l’accord constituera l’occasion d’un nouveau départ dans le même esprit constructif visant à concrétiser toutes les exigences de paix et de réconciliation».
Lors de cette visite, Lamamra se réunira avec les membres du Comité de suivi de l’accord (CSA), «en vue d’évaluer l’état d’avancement dans la mise en œuvre de cet accord et d’identifier les moyens de dynamiser le processus». «Nous insistons sur la paix et la réconciliation de même que nous soulignons l’impératif d’améliorer les conditions de vie des habitants de ces régions et de mieux répondre à leurs revendications objectives», a-t-il dit en soulignant qu’«un effort s’impose aussi bien pour le développement, les aides humanitaires et l’investissement que pour la création d’infrastructures économiques productives dans ces vastes régions».
à ce propos, le chef de la diplomatie a mis l’accent sur l’importance du soutien aux efforts visant à vaincre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier, particulièrement dans cette région, à la faveur de l’apport de tous, tant en ce qui concerne la Minusma qu’en ce qui a trait aux forces locales armées maliennes et mouvements politico-militaires connus dans la région». Par ailleurs, Lamamra sera reçu par les hauts responsables maliens avec lesquels il évaluera les relations de coopération entre les deux pays. Outre l’aspect sécuritaire, la situation humanitaire est jugée également déplorable. à cet égard, l’Algérie coopère étroitement avec le Mali dans un cadre bilatéral notamment pour le développement des régions frontalières. Demain, Ramtane Lamamra se rendra à Windhoek (Namibie) où il prendra part aux travaux du Comité ministériel chargé du suivi de la mise en œuvre de l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA), explique-t-on encore. Le chef de la diplomatie a noté que «la réunion de Bamako sera marquée par des réalisations nouvelles et des pas positifs vers la concrétisation des objectifs escomptés en lesquels nous croyons tous».L’accord de paix d’Alger, concrètement, une année après sa signature, est confronté à d’énormes problèmes. Dans les régions nord du Mali, les bandits armés et les djihadistes dictent leur loi. Cette recrudescence de la violence n’épargne aucune partie du territoire national. Les mécanismes sécuritaires dont l’opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) ne sont pas effectifs, les sites de cantonnement, aussi, ne le sont pas, les réfugiés ne sont pas encore de retour. En une année de travail, le Comité de suivi de l’accord(Csa) n’a pu trancher jusqu’à ce jour que la question du budget et celle de la représentativité. Les questions cruciales de l’accord continuent à diviser les membres dudit comité. Comme pour dire que la paix n’est pas encore acquise.
Lamia Boufassa

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