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18ème édition des rencontres cinématographiques de Béjaïa : Un parfum Libano-Palestinien à la clôture

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Le rideau est tombé, jeudi soir, sur, la 18ème édition des rencontres cinématographiques de Béjaïa, clôturée par deux films allégoriques, rendant compte de la souffrance des peuples palestinien et libanais.

L’un toujours déraciné dans son propre pays et qui rêve de retrouver ses terres spoliés, et l’autre, figé, par les crises et les conflits internes dont la récurrence, n’incite guère à la fixation mais plutôt au départ et à l’exil. Deux chroniques bavardes, à mi-chemin de la fiction et du documentaire qui jettent une lumière crue sur deux tragédies voisines, et qui semblent lancer un cri analogue et à l’unisson : liberté. Dans « Bir’em », un village palestinien, situé à Al Khalil, entièrement détruit, ses terres confisqués et ses habitants dispersés aux quatre vents dès les premières de l’occupation sioniste, en 1948, Camille Clavel, s’y livre à une exploration mémorielle, en faisant, parler les ruines mais surtout en répercutant, l’écho de la volonté indicible de ses habitants de rentrer un jour chez eux et de tout y reconstruire. L’espoir est vivace, entretenu à l’image de l’héroïne du film, Nagham, qui bravant l’interdiction de rentrer au village s’en allé s’y installer dans la bicoque ancestrale à laquelle, au bout de maints efforts, elle a redonné vie.
Bien qu’elle en a été chassée, Nagham, symbolise, le rêve de la nouvelle génération palestinienne, cultivée, audacieuse, et pleine de promesse dans sa quête de liberté et de retour au pays. Au Liban, Mathieu Hagg, presque dans le même style n’en dit pas moins mais décrit un sens inverse, celui qui fait que beaucoup de jeunes, a contrario de leurs parents, par lassitude et désespoir s’évertuent à vouloir fuir et s’installer ailleurs. Prenant prétexte, de l’explosion tragique au port de Beyrouth, en août 2020, qui, dira-t-il durant les débats, « à figer le pays » et traumatisé les esprits, « Les jeunes en ont été les plus touchés, ils veulent que leur pays change de cap », dira-t-il, soulignant qu’au centre de leur volonté, y figure « la liberté de partir ou rester » mais dans les deux cas, le but est de participer, directement ou non, à la transcendance collective. Pour matérialiser son idée, Mathieu Hagg met en vedette une jeune maman, au bord de l’accouchement et qui refuse que son bébé naisse à Beyrouth. Dans un dialogue, fort évocateur avec son père, qui lui fait don d’un appartement de luxe, non loin du port, le réalisateur du film, tente d’aborder l’histoire du pays et ses tourments face à l’adversité.
Deux belles œuvres en somme, qu’offre cette clôture, des RCB qui cette année, se sont distinguées, six jours durant, par la présentation d’un programme très éclectique, composé de 33 œuvres dont une dizaine de film en avant-première, l’invitation de nombreux réalisateurs, comédiens et critiques de cinéma des professionnels qui ont animé en « off » une foule de rencontres et de débat, qui manifestement ont ravi le public. Celui-ci du reste est venu en masse battant tous les records de participation à l’évènement, depuis sa naissance en 2003.

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