De plus en plus de formations politiques se disent prêtent à participer au prochain gouvernement. Après celles de la mouvance islamiste (MSP et El Bina), c’est le tour à Jil Jadid de Soufiane Djilali, de proposer ses services.
En effet, les ambitions continuent à être révélées pour une Assemblée populaire nationale (APN) qui s’affiche nettement différente des précédentes. Dans ce sens que les prévisions du président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, font ressortir que plus de la moitié des sièges reviendra aux jeunes et que 74% de l’ensemble des candidats sont des universitaires. L’on s’accorde à dire qu’elle sera un maillage de courants politiques. Ainsi, les prétendants à la députation y vont chacun selon sa manière.
Abderrezak Makri : « appel à un pacte national »
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri a appelé, depuis M’sila, à œuvrer, après les prochaines élections législatives, pour parvenir à un pacte national qui rassemble la classe politique.
Makri a indiqué que son parti œuvrera pour « un consensus national entre tous les acteurs de la scène politique sans exclusive ». Ce consensus sera « une plateforme pour soulever les questions en lien avec la société algérienne et à trouver des solutions ». Cela se fera à travers le programme d’un gouvernement d’union nationale qui associe toutes les compétences du pays, et qui serait capable de concrétiser un développement durable dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des services et permet de créer des opportunités d’emploi aux algériens », a-t-il affirmé.
Concernant l’intégrité de la prochaine échéance, le président du MSP a indiqué que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait promis qu’elle sera intègre et transparente ». Il a mis en garde, en revanche, ceux qu’il a qualifiés de « bandes locales », contre toute tentative de fraude et d’influence des électeurs.
Soufiane Djilali : « prêts à participer au gouvernement »
Invité hier au Forum du quotidien El-Hiwar, le président de Djil Jadid, Soufiane Djilali, a insisté sur « la rupture avec le paternalisme sur le peuple algérien » qui, selon lui, « a atteint une maturité politique et est capable de prendre son destin en main ». Il a appelé à « laisser le peuple choisir ses représentants démocratiquement et à rompre avec les pratiques de fraude ».
Djilali a plaidé pour « une restructuration de la scène politique de manière à laisser émerger les courants idéologiques et les forces nationales qui étaient tenus à l’écart ». Une restructuration où il y aura un rôle déterminant à la société civile, en l’invitant à passer de l’opposition négative à celle positive. Il l’a exhorté aussi à participer au choix des députés « en dépassant l’intérêt personnel et tribal mais en favorisant celui national ». Le chef de Djil Jadid a affiché clairement la disponibilité de son parti à « participer au prochain gouvernement sans que cela ne soit son objectif suprême ». Évoquant le dossier brulant de la restitution de l’argent détourné pendant le règne de la Îssaba, ainsi que les appels à une éventuelle amnistie, Djilali s’est opposé, celle-ci en arguant que cela « est une condition sine qua non pour bâtir une démocratie basée sur la morale politique ».
Abdelkader Bengrina: « ni opposition ni allégeance »
Lors de son passage dans une émission sur les plateaux de la chaîne de télévision arabophone « El Wassat », le président du Mouvement « El-Bina », Abdelkader Bengrina, a révélé que son parti « n’appartient ni à l’opposition négative refusant le processus électoral qui est celui de l’édification de l’État national et de ses des institutions, ni à celui de l’allégeance ayant entraîre le pays à la crise multiforme dans la laquelle se trouve le pays aujourd’hui ». El-Bina prône, selon lui, « la participation à la prochaine Assemblée législative, ainsi qu’au gouvernement si cela serait nécessaire et, par là même, à la construction de l’État ». à travers le principe de la participation, Bengrina appelle justement tous les courants politiques et idéologiques algériens à « participer à un dialogue national qui n’en n’exclut aucun et qui mènerait l’Algérie vers la sortie de crise ».
Tahar Benbaibeche « réformer les systèmes scolaire et sanitaire »
Le président du parti Fadjr El-Jadid, Tahar Benbaïbeche, a affirmé, à Relizane, que « sa formation politique dispose d’un programme national, dont les axes portent notamment sur la réforme des systèmes scolaire et sanitaire ». « L’élection d’une nouvelle APN est une étape essentielle dans la voie de l’édification de l’Algérie nouvelle en lui conférant une plus grande efficacité pour le contrôle du travail du gouvernement », a-t-il affirmé, ajoutant que « le parlement, qui jouit de la confiance des électeurs, pourra instaurer un dynamisme dans tous les domaines ». Les prochaines élections seront, selon Benbaïbeche, « le début d’une nouvelle phase basée sur la confiance entre le citoyen et les institutions de l’État ». À ce titre, il a appelé les citoyens à y « participer massivement » et à accorder leur confiance aux candidats « compétents et intègres ».
Tayeb Zitouni: « unifier le front interne »
Le Secrétaire général du Rassemblement national démocratique, Tayeb Zitouni, a affirmé que l’Algérie fait face à plusieurs défis, de par ses positions et ses principes constants notamment en ce qui concerne la défense des questions justes, soulignant la nécessité d’ « unifier le front interne et faire face à toutes tentatives visant à le déstabiliser ». Ceci ne saurait se réaliser « qu’à travers une participation massive le 12 juin prochain pour mettre en place les institutions de l’État de droit qui romperont avec les anciennes pratiques », a-t-il dit.
Lyes Ayoub