« L’Algérie a déclaré persona non grata douze fonctionnaires de l’ambassade de France à Alger et leur a accordé un délai de 48 heures pour quitter le territoire algérien », indique le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, dans un communiqué.
Cette mesure, souveraine faut-il le préciser, intervient en réponse à la décision de la justice française de mettre en examen et en détention un agent consulaire algérien en France, pour une supposée affaire de kidnapping d’un individu recherché par la justice algérienne pour répondre de plusieurs délits dont l’appartenance à une organisation terroriste. Il faut rappeler dans ce contexte que cette Affaire est venue freiner la tentative de Reprise du dialogue entre l’Algérie et la France après une période de tension alimentée par les manipulations de l’extrême droite qui s’est appropriées les prérogatives du ministère des affaires étrangères et du président de la république française Emmanuel Macron, devenu simple spectateur dans le jeu morbide auquel se livre le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau et ses mentors des extrêmes-droite. D’ailleurs, les agents consulaires français expulsés relèvent de l’autorité du ministère de l’Intérieur ce qui prouve que l’Algérie et même dans sa réaction a tenté d’attirer l’attention des responsables de la diplomatie française sur le jeu trouble auquel se livre Bruno Retailleau. Ce regain de tension entre Alger et Paris intervient alors qu’une nouvelle page de dialogue semblait s’ouvrir après l‘entretien téléphonique entre le président de la République Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron et la visite en Algérie du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot. Le jeu pervers de l’extrême droite est favorisé par la passivité du chef d’un gouvernement français en sursis et un président de la République fragilisé depuis la perte de son parti de la majorité dans l’Assemblée nationale et son refus de cohabiter avec la gauche réunie dans le Nouveau front populaire. Il faut préciser dans ce cadre que jamais, dans les mœurs politiques, un ministre ne s’est permis de s’approprier les prérogatives de son chef du gouvernement, d’un autre ministre ou pire encore du chef de l’État. Et Retailleau s’est permis cet écart qui prouve son manque de tact son effronterie et même le peu de cas qu’il fait de son appartenance à un exécutif auquel il doit soumission et surtout respect. La décision de la justice française de fouler toutes les règles et voies établies entre les deux pays et même les conventions internationales qui prévoient des mécanismes à respecter avant d‘entamer une procédure judiciaire à l’encontre d’un agent d’une représentation diplomatique a mis sous l’éteignoir la visite que devait effectuer le Garde des sceaux en Algérie pour discuter du dossier des laissez-passer consulaire pour les OQTF, les demandes d’extradition formulées par la justice algérienne et d’autre sujets en suspens. L’extrême-droite française et les nostalgiques de l’Algérie française semblent avoir les mains libres dans la gestion des relations avec l’Algérie. Ni Macron ni son chef du gouvernement François Bayrou n’ont tenté de recadrer leurs ministres issus des rangs des adversaires à toute relation apaisée avec l’Algérie. À l’approche des élections françaises, le centre et la droite de la scène politique française donnent l’impression de s’être effacés pour laisser libre court à l’extrême droite pour faire cavalier seul et surtout mener le pays vers des dérives qui sont aux antipodes des symboles de l’égalité, la fraternité et la liberté qui figurent sur ses armoiries.
L’extrême-droite par ses alliances avec les puissances coloniales et néocoloniales pour porter atteinte à l’Algérie ne réussira pas dans son entreprise morbide car le jeu auquel elle se livre se retournera contre elle. L’Algérie comme bouc émissaire pour faire oublier aux Français leurs nombreux problèmes est un pari perdu d’avance. Le retour de flamme va brûler ceux qui attisent le feu de la tension entre Alger et Paris et ceux qui font de la surenchère un programme politique. L’Algérie a expulsé 12 agents consulaires français, c’est son droit le plus absolu et Retailleau peut gigoter et s’agiter, il sait que malgré tous les coups tordus du novice en politique auxquels il se livre ne feront pas céder la patrie des 1,5 million de Chouhada.
Slimane B.
Accueil À LA UNE 12 AGENTS DE L’AMBASSADE FRANÇAISE EXPULSÉS D’ALGER : Décision pleinement souveraine