Le drame de l’enseignante de langue arabe poignardée au dos par son propre élève dans la cour d’un établissement de la commune de Takeslant, relevant de la wilaya de Batna, défraie la chronique, depuis mercredi dernier. Bien que son état ne prête plus inquiétude après son hospitalisation, cet incident a toutefois rouvert le débat sur la question de la violence en milieu scolaire qui a pris ces dernières années des proportions alarmantes. Réagissant à ce drame, le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belabed, a affirmé depuis Batna que l’État, à travers son département ministériel, déploie tous les efforts pour assurer la sécurité nécessaire à l’ensemble des professionnels du secteur.
Dans une déclaration à la presse au CHU de cette wilaya où il s’est rendu en compagnie de la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la Femme, Kaouthar Krikou, pour s’enquérir de l’état de santé de l’enseignante (Rayhana Benchia), le ministre a affirmé que « cet incident exige une réflexion sur les changements à apporter aux règlements internes des établissements scolaires ». Belabed a indiqué avoir recommandé au directeur local de l’éducation à l’enseignante victime de passer l’examen de promotion le 21 janvier courant en cas du prolongement de son hospitalisation, réaffirmant le soutien et l’accompagnement de l’État algérien à l’enseignante victime jusqu’à son rétablissement total. Le ministre a ajouté que son déplacement personnel pour s’enquérir de la santé de l’enseignante vise à montrer le soutien de l’État algérien et de son département ministériel et lui apporter l’appui moral nécessaire. Il a également indiqué s’être entretenu avec l’enseignante et s’est enquis de son état de santé qui, a-t-il précisé, porte à l’optimisme après sa prise en charge par le staff médical. Le ministre a affirmé, en outre, avoir ordonné l’ouverture d’une enquête sur les circonstances de l’agression dont a été victime cette enseignante de langue arabe au CEM Amari Saïd de Taxlent pour établir les responsabilités, assurant qu’après les résultats de l’enquête, « nous n’hésiterons pas à prendre les sanctions nécessaires et appliquer la loi contre tous ceux dont la responsabilité est établie dans ce tragique incident ».
L’UNPEF condamne
Dans un communiqué rendu public, l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF), a vivement condamné l’agression dont a été victime l’enseignante (Rayhana Benchia), au sein même de l’établissement ou elle exerce. Le syndicat indique avoir été choqué de prendre connaissance des faits de cette agression qui a été malheureusement l’œuvre d’un élève de quatrième année moyenne, impliquant une blessure grave à la victime. Exprimant sa solidarité avec l’enseignante, l’UNPEF a dénoncé cet incident grave et a appelé à l’ouverture d’une enquête et à notamment infliger une sanction sévère contre l’auteur pour que cela puisse être un avertissement pour tout ceux qui « tenteraient de porter atteinte à la sécurité des éducateurs ». Dans le même communiqué, l’UNPEF rappelle avoir tiré la sonnette d’alarme à maintes reprises sur le phénomène de la violence en milieu scolaire notamment envers les enseignants. Il a, à cet effet, réitéré son attachement à sa demande quant à l’élaboration d’une loi pour la protection de cette catégorie.
Ania Nch