L’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne ayant été conclu à une époque où l’Algérie était bien différente de celle d’aujourd’hui, sa révision est désormais nécessaire. « À l’époque, la contribution de l’industrie au revenu national ne dépassait guère 3% et nous importions des produits agricoles sans en exporter. En d’autres termes, l’Algérie d’alors n’avait pas de capacités d’exportation », a expliqué le président Abdelmadjid Tebboune lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias. « La donne a changé, l’Algérie produisant et exportant désormais une grande variété de produits manufacturés, électroménagers et autres », a-t-il précisé. Cette révision se fera à partir de l’année prochaine, a fait savoir le président Tebboune, et sera menée « avec souplesse et dans un esprit amical sans entrer en conflit », car, a-t-il précisé, « nous entretenons des relations normales avec les États (de l’Union européenne), y compris la France », a-t-il rappelé. Le président Tebboune explique pourquoi « aujourd’hui, nous demandons une révision » : « l’essence même de l’accord avec l’Union européenne repose sur le libre-échange, et nous souhaitons le faire dans un esprit amical sans entrer en conflit ». D’ailleurs, a-t-il ajouté, les États membres de l’Union européenne « veulent entretenir de bonnes relations économiques (avec l’Algérie) et ne s’opposent pas à une révision de l’accord ». À ce propos, le président Tebboune a salué le succès commercial remarquable des produits algériens sur les marchés européens. La révision de l’accord d’association qui lie notre pays à l’UE se fera non seulement avec une Algérie nouvelle, redressée économiquement et plus stable politiquement, marquée également par une plus forte cohésion sociale, mais aussi dans un système de relations internationales transformées dans lequel l’Algérie veut avoir sa place sur la base de rapport d’égal à égal. Le monde multipolaire qui remplace progressivement, certes au prix de grands sacrifices, l’ancien système basé sur l’hégémonie des pays occidentaux et leurs prétentions néo coloniales, offre à l’Algérie une très grande marge de liberté pour renforcer sa souveraineté. Au plan économique principalement, le centre mondial ne se trouve plus au nord, de nombreuses alternatives ont été construites et d’autres sont en cours reliant les pays de ce que l’on appelle le Sud global avec l’émergence d’organisations régionales en Asie, Afrique et en Amérique latine. L’Algérie n’est plus contrainte d’être une grande superette remplie de produits made in UE. L’Algérie est engagée dans une démarche de diversification des partenaires économiques.
« Nos relations avec la Russie sont solides »
Inévitablement, la question concernant l’adhésion de l’Algérie à l’organisation des BRICS a surgi lors de l’entrevue périodique du président Tebboune avec des représentants de médias. La clarification est venue du président Tebboune lui-même : « pour le moment, nous n’envisageons pas d’adhérer à cette organisation et notre intérêt se porte sur l’adhésion à la Banque des BRICS, qui est tout aussi importante que la Banque mondiale. » On peut comprendre qu’au moment opportun, plus tard, lorsque l’Algérie aura assis solidement son économie, la question sera posée en d’autres termes. Pour rappel, une source gouvernementale « très au fait de ce dossier », citée par la presse nationale, avait fait savoir que l’Algérie a définitivement tourné la page sur son adhésion aux BRICS.
Une autre clarification de taille a été apportée par le président Tebboune à propos des relations entre l’Algérie et la Russie. Elles ont été qualifiées de solide par le président de la République qui a indiqué que « ce sont des relations d’amitié et d’intérêts mutuels, caractérisées par des liens profonds et historiques ». Aucun mal ne pourra jamais arriver à la Russie de la part de l’Algérie, a ajouté le président Tebboune.
M’hamed Rebah