Alors que la famine a été déclarée la semaine dernière dans des zones du Darfour, au Soudan, un haut responsable humanitaire des Nations unies s’est dit, , « très préoccupé » par les crimes de guerre commis depuis le début du conflit.
Vingt-six millions de personnes souffrent de faim aiguë au Soudan, plus de 10 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer en raison de la violence, de la faim et des privations, le système de santé du Soudan s’est effondré, et une génération entière d’enfants est privée d’une deuxième année consécutive d’éducation. C’est le terrible constat dressé par la directrice des opérations et du plaidoyer au Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), Edem Wosornu, devant les membres du Conseil de sécurité. « La situation humanitaire au Soudan reste une catastrophe absolue », a-t-elle ajouté dans un exposé présenté au nom de la cheffe de l’humanitaire de l’ONU par intérim, Joyce Msuya. Mme Wosornu a rappelé que le Comité d’évaluation de la famine a conclu que des conditions de famine étaient présentes dans le camp de Zamzam, près d’El Fasher, la capitale du Darfour du Nord, et que des conditions de famine étaient probablement également présentes dans d’autres camps de déplacés dans et autour de la ville, regrettant que l’appel humanitaire au Soudan n’est financé qu’à hauteur de 32%. Elle a souligné que la faim n’était pas la seule menace affectant les gens au Soudan, se disant « très préoccupée » par les crimes de guerre commis tout au long de ce conflit. « Les femmes et les filles du Soudan continuent d’être exposées aux pires comportements des parties » au conflit, a-t-elle dit, notant que de nouveaux rapports ont révélé « des niveaux horribles de violence sexuelle liée au conflit à Khartoum, ciblant des filles dès l’âge de neuf ans ».Depuis la mi-avril 2023, l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide mènent une guerre qui a fait environ 18 800 morts et environ 10 millions de déplacés et de réfugiés, selon les Nations unies.
S’ajoutent les pluies torrentielles qui causent des morts dans le nord-est du pays
De fortes pluies ont fait 17 morts et provoqué l’effondrement de milliers de maisons dans la petite ville d’Abou Hamad, dans le nord-est du Soudan, a indiqué aux médias locaux et étrangers, une source médicale. « Le nombre de victimes est passé à 17″, a déclaré une source médicale travaillant au sein de l’hôpital d’Abou Hamad, dans l’Etat du Nil, à quelque 400 km au nord de Khartoum. »Il n’y a plus d’électricité dans la ville et les gens passent la nuit dehors, redoutant de nouvelles précipitations », a-t-il ajouté. Quelque 11.500 maisons se sont effondrées, a déclaré à des journalistes le ministre de l’Infrastructure de l’Etat Samir Saad, et au moins 170 personnes ont été blessées. De fortes pluies tombent habituellement au Soudan entre mai et octobre. Le pays fait alors face à de graves inondations qui endommagent les habitations, les infrastructures et les récoltes. La semaine dernière déjà, elles ont fait cinq morts à Port-Soudan, dans l’est côtier. Des dizaines de personnes ont également été blessées et plus de 5.000 habitations ont été touchées. Selon les Nations unies, ces phénomènes ont provoqué le déplacement de plus de 21.000 personnes depuis le mois de juin, la plupart dans des régions déjà éprouvées par de violents combats. À l’approche de la saison des pluies, les organisations humanitaires ont averti du risque que des régions entières soient isolées. Chaque année, les précipitations et inondations font de nombreuses victimes, directement ou indirectement à cause des maladies favorisées par l’humidité.
R. I.
