Le secteur de l’industrie automobile continue à mettre à rude épreuve les autorités publiques, le Premier ministre précisément, lui qui préside le Conseil national de l’investissement (CNI), lequel organisme se charge de donner son aval ou de rejeter les dossiers d’opérateurs désireux d’implanter leurs projets en Algérie.
À présent, une dizaine de demandes d’implantation d’usines de montage de véhicules, émanant de plusieurs marques automobiles, sont à l’étude au niveau du ministère de l’Industrie et des Mines, comme en a fait état hier, son premier responsable, Youcef Yousfi, dans une conférence animée à Alger.
Intervenu pour faire le point sur la situation de l’industrie nationale en général, à travers ses différents secteurs, le ministre bute sur le dossier de l’automobile qui a fait plusieurs fois l’objet d’une polémique à grande échelle. À l’épineux travail qui attend les services de son ministère concernant les demandes d’investissement étranger, s’ajoutent les objectifs attendus par le gouvernement des opérateurs, parmi ceux déjà implantés dans le pays et ceux qui aspirent à le devenir.
Il s’agit d’asseoir une véritable industrie automobile et non pas celle limitée à la seule activité de montage de véhicules. Mais pendant qu’on y est, quelque 110.000 unités ont été montées en 2017 alors qu’il est attendu un nombre de 400.000 d’ici 2020, dont une partie sera destinée à l’exportation, selon les dires du ministre.
À s’interroger maintenant si les usines déjà en activité seraient en mesure de produire une telle quantité et d’un niveau de qualité appréciable pour être exportable. Et si le ministère place ainsi la barre haute, c’est qu’il y aura forcément d’autres investisseurs qui seront autorisés à implanter leurs marques dans le pays. À présent, il y a le cas de la société Peugeot Algérie dont le dossier foncier attend qu’il soit régularisé à l’effet de démarrer les travaux de l’usine, prévue initialement à El-Hamoul, Oran, avant son transfert vers la région de Tafraoui de la même wilaya.
Quant aux exigences de la loi d’investissement, et telles que prévues par les cahiers des charges, tout investisseur dans le domaine doit atteindre un taux d’intégration, dans le moyen ou le long terme, à l’effet de rentabiliser ses investissements au profit de l’économie nationale. Or, à l’heure actuelle, les quatre industriels automobiles en présence dans le pays sont encore loin d’atteindre cet objectif qui passe par la mise à disposition des usines d’un important réseau de sous-traitance qui se chargera de la fabrication des kits et autres pièces de rechange pour véhicules. Exception faite à la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba, qui réalise un taux d’intégration dépassant les 80%.
Farid Guellil