Le ministère de l’Éducation nationale a mis en place une commission ad hoc interministérielle, chargée de l’élaboration du cadre réglementaire pour la prise en charge des revendications des intendants grévistes. Mais à se demander si cette décision mettra-t-elle fin au mouvement de grève, entamé depuis la rentrée scolaire ? Les grévistes regagneront-ils leurs postes après un long bras de fer avec la tutelle ? La Commission nationale des agents des services économiques est appelée à prendre une décision finale, quant à la poursuite ou à l’arrêt de son débrayage, après l’installation de cette Commission. Dans un communiqué rendu public mardi, le ministère de tutelle a expliqué que ladite commission est composée d’experts du ministère des Finances, de la Direction générale de la Fonction publique et du ministère de l’Éducation nationale. Conformément à son engagement, en date du 17 septembre 2014, et réitéré le 22 novembre 2014, la source ajoute que la Commission sera chargée d’étudier minutieusement les doléances des concernés. Dans le même document, le ministère avait souligné, par ailleurs, qu’une seconde session des examens professionnels est programmée au profit de ce corps, en fonction des postes budgétaires, ouverts. Il faut dire que le ministère de l’Éducation nationale tente de trouver un terrain d’entente et d’en finir avec les perturbations au sein de son secteur. L’atmosphère étant tendue, depuis début septembre, pousse la tutelle à réagir de manière diplomate pour ne pas offenser les partenaires sociaux et les pousser de leur côté à l’organisation de grèves successives qui paralysent le bon déroulement de l’année scolaire. Pour connaître le verdict de la Commission nationale des agents économiques, affiliée à l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), nous avons tenté de joindre à maintes reprises son président, Moustapha Nouaouria, mais en vain. Idem pour le porte-parole de l’Unpef, Messoud Amraoui, qui n’a pas donné de suite à nos appels téléphoniques. Il est important de signaler que les représentants des intendants avaient fait part de leur maintien de grève, dimanche passé. Après l’organisation d’un rassemblement général devant l’annexe du ministère de l’Éducation à Ruisseau, ces derniers ont mis en ligne un communiqué dans lequel ils affirment clairement leur attachement à leurs revendications «légitimes», et se disent déterminés plus que jamais à poursuivre leur action de protestation. Dans le même communiqué, ils ont dénoncé les mesures répressives, engagées par les autorités, à savoir des mises en demeure et des ponctions sur salaire, «voulant ainsi les intimider». Pour rappel, le bras de fer entre le ministère de l’Éducation et les intendants avait commencé depuis la rentrée scolaire 2014. Alors que la première responsable affirme, dans chacune de ses sorties médiatiques, l’ouverture des portes du dialogue et réitère sa disponibilité à négocier avec les partenaires sociaux, les intendants de leur côté concédèrent que la ministre adopte «une langue de bois» ce qui les pousse à poursuivre leur grève illimitée jusqu’à la prise en charge concrète de leur plate forme de revendications. Le Comité des intendants appelle en premier lieu à l’application de la prime de pédagogie, l’intégration des assistants et des assistants principaux au rang d’intendants adjoints, l’ouverture de sessions d’examens pour des promotions internes. Il appelle également à l’ouverture des postes d’intendants principaux dans les écoles moyennes, et enfin l’actualisation du décret exécutif 91/829, portant sur la fonction et la mission des intendants.
Ania Naït Chalal