Le président du parti Nueva Canarias, Roman Rodriguez estime que dans les positions et les revirements du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, « a cédé au chantage du Maroc et qu’il était impossible de faire pire », ajoutant que l’Espagne s’est placée « du côté de la puissance occupante » et donc de la violation des droits de l’Homme.
Pour Roman Rodriguez qui occupe, le poste de vice-président du gouvernement des îles Canaries et conseiller aux Finances et aux Affaires européennes et extérieures, a reproché, dans sa réponse à une question du groupe nationaliste, au gouvernement de Sanchez d’avoir « cédé au chantage » du Maroc, ce qui a mis l’Espagne dans une mauvaise posture, qu’aucun ex-gouvernement n’a eu à le faire. Les réactions ne cessant de pleuvoir sur le chef de l’exécutif espagnol Pedro Sanchez et son staff gouvernemental, qu’il s’agisse de l’opinion ou des responsables politiques et d’ex-haut responsables du pays, vient le tour de L’association des professeurs de droit international public et des relations internationales (AEPDIRI) qui dans un document repris par la presse espagnole, dont le quotidien « Publico » affirme que « la décision du gouvernement espagnol de soutenir le soi-disant +plan d’autonomie+ du Maroc, est une double violation du droit international parce que, d’une part, impératif pour tous les Etats de respecter le droit à l’autodétermination des peuples sous domination coloniale, dont le peuple sahraoui». D’autre part, poursuit l’AEPDIRI, « cela est une violation particulière de la responsabilité qui incombe à l’Espagne en tant que puissance administrante, celle de garantir précisément l’exercice de l’autodétermination de son ancienne colonie »affirment les membres de l’association précitée. Ainsi, pour les professeurs de droit international public et des relations internationales « lorsque l’Espagne viole gravement une norme qui fait partie intégrante de l’ordre juridique international, elle ne peut s’attendre à une absence de réaction (…) Ce droit et cette obligation ont été exécutés par le gouvernement algérien dans le strict respect du droit international », affirme l’association. Poursuivant, l’AEPDIRI fait savoir que « la suspension par Alger du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne est une contre-mesure aussi légale que nécessaire et attendue », soutient l’association, laquelle insiste que face à la «violation par l’Espagne du droit international, l’Algérie a l’obligation de réagir ». L’ex- chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Garcia-Margallo a déclaré, pour rappel, mardi dernier, sur la politique étrangère de Pedro Sanchez et de son ministre des MAE, José Manuel Albares que «c’est un exploit diplomatique qu’aucun gouvernement n’a réalisé jusqu’à présent » avait-il indiqué. Dans une déclaration à la presse, en marge de son intervention au « Forum de la mémoire », organisé à l’occasion de la Journée internationale de l’enfant africain (cas de l’enfant sahraoui), l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar a déclaré, jeudi que « Sanchez fait face à une opposition farouche de la classe politique espagnole, voire de l’intérieur même du Parti socialiste, pour avoir menacé l’avenir de sa formation politique ». Poursuivant il ajoute que « certaines parties proposent la tenue de législatives anticipées après que Sanchez a perdu de sa notoriété, d’autant que les partis et l’ensemble de la classe politique en Espagne demeurent non convaincus par ses explications sur son grave revirement sur la question sahraouie ».
Quant à avoir dépêché son ministre des affaires étrangères pour se plaindre de l’Algérie à l’Union européenne, alors qu’il est question de relations et d’accords bilatéraux entre Madrid et Alger, l’ambassadeur sahraoui explique qu’à « à la lumière de l’isolement dont souffre Sanchez en interne et son incapacité à mobiliser le soutien espagnol, il commence à chercher comment sortir de cet isolement en recherchant un soutien de l’extérieur, notamment de l’UE, suite à la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié et de bon voisinage avec Madrid ». Concluant ses propos en déclarant qu’ «une personne qui a échoué à mobiliser les forces politiques et populaires en interne, pourrait-elle parvenir à un consensus de la part des parties externes et internationales ? », s’est-il interrogé, assurant que les médias espagnols et tous les mouvements de l’opinion espagnole prédisent que « les jours du chef du gouvernement sont comptés ».
Karima Bennour
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