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UN VASTE ET DANGEREUX RÉSEAU DE NARCOTRAFIQUANTS MAROCAINS DÉMANTELÉ EN ESPAGNE, EN LITUANIE ET EN IRLANDE : Le Makhzen inonde l’Europe

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La toile d’araignée que tentent de tisser les trafiquants de drogue en Europe est loin d’être une vue de l’esprit ou des supputations d’enquêteurs en panne d’éléments.
Elle est bien réelle et le démantèlement par la police d’un réseau de trafic de stupéfiants qui tissait ses ramifications entre l’Espagne, la Lituanie et l’Irlande, rapporté par la presse espagnole, est la preuve que le premier producteur mondial de cannabis a lancé une véritable « OPA » sur le marché européen de la drogue, supplantant les cartels sud-américains devenus ses simples comparses dans le monde des stupéfiants.
Il y a quelques jours, la presse ibérique a indiqué que la police espagnole, en coopération avec les autorités lituaniennes et irlandaises, a démantelé un réseau criminel international spécialisé dans le trafic de drogue et qui utilisait le Maroc et l’Amérique latine comme point de départ pour ses expéditions vers plusieurs pays européens. L’opération, supervisée par un juge de la Cour nationale espagnole, a permis l’arrestation de neuf personnes, dont sept en Lituanie, une en Irlande et une en Espagne.  Plus explicites, les médias ont indiqué que le fils du chef du réseau en Espagne a également été arrêté. Il est considéré comme le bras droit du gang et un personnage clé de l’enquête, car il était à l’origine de nombreuses cargaisons de drogue découvertes. Jusque-là, les preuves de la « collaboration » entre les cartels sud-américains et les producteurs marocains sont établies. La collusion entre ces deux pôles de la criminalité est bien réelle et elle constitue un véritable défi pour les polices européennes qui ont longtemps considéré que l’importance des gains générés par le trafic de stupéfiants allait servir comme mobile pour une guerre entre les gangs maffieux qui ne pouvaient pas accepter de céder une part de leurs marchés a un autre concurrent. Les trafiquants marocains s’appuyaient durant les années quatre-vingt-dix du siècle dernier sur des réseaux de petits dealers, souvent en conflit avec les gros fournisseurs colombiens ou autres qui considéraient l’Europe comme leur chasse gardée. Et c’est à partir de la deuxième décade du 21e siècle que les choses ont évolué pour une alliance d’intérêt pilotée par le Makhzen et la DGED (services de renseignement marocains) qui ont réussi à fixer les lois d’une union sacrée entre les concurrents d’hier (les trafiquants sud-américains et leurs pairs marocains). Cette connivence allait englober tous les segments du crime organisé grâce à l’appui logistique de la DGED et de hauts responsables marocains issus de la nébuleuse du Makhzen. La presse espagnole a indiqué que d’importantes sommes d’argent, des armes, de la drogue et de faux documents ont également été saisis, confirmant la complexité et l’ampleur des activités de ce réseau. Les détails de l’opération ont révélé l’ampleur organisationnelle et les capacités logistiques du réseau, avec plus de deux millions d’euros en espèces, sept armes à feu et 103 kilogrammes de marijuana saisis, ainsi que des téléphones cryptés et des équipements de pointe pour échapper à la surveillance de sécurité. Cela remet en mémoire les révélations de la presse espagnole, il y a quelques mois qui avait indiqué que des drones, un sous-marin de poche de fabrication artisanale et des moyens de communication sophistiqués avaient été saisis dans une cache dans la région d’Andalousie à l’occasion du démantèlement d’un réseau de trafiquants de drogue marocains, qui agissaient dans plusieurs pays d’Europe.
Et c’est également là une autre preuve des complicités et de l’assistance politique et logistique dont jouissent les réseaux marocains de trafic de stupéfiants car on ne peut pas disposer de drones ou de sous-marin si on n’a pas l’appui d’une organisation de soutien solide et surtout bien protégée. Les enquêteurs ont révélé que le gang mélangeait du haschisch marocain, de la marijuana espagnole et de la cocaïne d’Amérique latine, stockant ces cargaisons dans des entrepôts en Espagne avant de les faire passer en contrebande par terre et par mer vers leurs destinations européennes. Les fils de cette affaire complexe ont commencé à émerger en 2021, après la saisie de 16 tonnes de cocaïne dans le port allemand de Hambourg, dans ce qui était considéré comme la plus grande saisie de drogue de l’histoire européenne.  L’Espagne est aujourd’hui une base arrière du trafic de drogue. Elle est la porte d’entrée de grandes quantités de stupéfiants en tous genres qui alimentent tout le marché européen. Sa proximité avec le Maroc, la présence d’une importante communauté marocaine dans le pays et l’appui de certains relais du Makhzen qui ont fait alliance depuis plusieurs années avec certains milieux maffieux qui agissent dans la bande du sud du pays ont facilité l’implantation des réseaux maffieux qui ont fait jonction avec les cartels sud-américains pour devenir les gros bonnets du crime organisé sous toutes ses formes. C’est un autre coup porté à la crédibilité et à l’image du pays qui siège sur le perchoir de l’observatoire de l’Onu de surveillance des stupéfiants et qui est lui connu pour le premier producteur de cannabis et une place forte de tous les trafics puisque son roi est connu pour entretenir des relations douteuses avec des individus sulfureux dont l’évocation en Europe constitue déjà un crime.   
 Slimane B.

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