Dans sa dernière réunion, le Haut conseil de sécurité a pris une série de résolutions et affirmé que l’Algérie est la cible d’un complot orchestré par l’entité sioniste, qui veut se faire offrir le rôle d’acteur majeur en Afrique depuis la normalisation de ses relations avec le Maroc et sa tentative de se faire admettre en qualité d’observateurs au sein de l’Union africaine.
«Le Haut conseil de sécurité a décidé, outre la prise en charge des blessés des derniers incendies de forêts qui ont touché le pays, d’intensifier les efforts des services de sécurité pour l’arrestation du reste des individus impliqués dans les deux crimes (incendies et assassinat de Djamel Bensmaïl ndlr), ainsi que tous les membres des deux mouvements terroristes qui menacent la sécurité publique et l’unité nationale, jusqu’à leur éradication totale, notamment le ‘MAK’ qui reçoit le soutien et l’aide de parties étrangères, en tête desquelles le Maroc et l’entité sioniste. Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest », indique le communiqué rendu public à l’issue des travaux du HCS qui se sont tenus mardi dernier.
Il faut rappeler dans ce cadre, que la volonté d’Israël n’est pas une vue de l’esprit ou d’un complot fomenté dans le sillage de la normalisation de ses relations avec le Maroc. Dans une tribune publiée le 25 mars 2019, sur le site reseau-international.net, Le général français, Dominique Delawarde, ancien chef du département situation-renseignement-guerre électronique à l’état-major inter-armes, disait dans son analyse du Hirak, que si le mouvement a permis l’annulation d’un cinquième mandat pour Bouteflika, il a été l’occasion pour Israël et certaines puissances occidentales d’en faire un cheval de Troie pour mettre en branle leur nouveau plan pour un nouvel ordre mondial.
Il affirme dans ses propos que la situation en Algérie, au début du Hirak, s’inscrivait dans un contexte géopolitique qui dépasse largement les frontières de l’Algérie. « Pour simplifier à l’extrême, le monde est aujourd’hui coupé en deux camps qui s’opposent. Il y a celui qui s’accommode parfaitement d’une organisation de la communauté internationale telle qu’elle a été conçue et construite au sortir de la 2ème Guerre mondiale: FMI, OMC, Banque Mondiale, dollar, et prééminence US quasi absolue depuis 1990. Les idéologues néoconservateurs de ce camp dérivent aujourd’hui peu à peu vers un objectif de « mondialisation heureuse (pour eux) », unipolaire, sous dominance occidentale (en fait, sous dominance US-OTAN).Minoritaire en nombre d’États et en population (quarante à cinquante États, un milliard d’habitants) ce camp dispose, pour quelques années encore, de la puissance économique (plus de 60% du PIB mondial) et, d’une supériorité militaire (OTAN qu’il utilise sans modération). Un quarteron d’États s’active, sur la scène internationale (ou en coulisse), pour mobiliser ce camp et faire valoir ses intérêts : Les USA, le Royaume-Uni, la France et Israël. L’influence majeure est, dans les faits, exercée par un duo: USA et Israël. Ce camp se regroupe sous la bannière de la +coalition occidentale+ et s’autoproclame souvent, à lui seul: +communauté internationale+ ».
Dans son analyse, il énumère les raisons qui ont poussé le duo USA-Israël à en vouloir à l’Algérie et à tenter de la déstabiliser, à la faveur d’une situation de chaos qu’il espérait s’installer dans le pays durant le Hirak. Parmi ces raisons, il a cité cinq :
1 – L’Algérie entretient de trop bonnes relations avec la Russie, pays dans lequel elle forme les officiers de son armée depuis fort longtemps et auquel elle achète beaucoup de matériels militaires majeurs (dont les fameux S 400).
2 – Elle entretient de trop bonnes relations avec l’Iran, ennemi désigné des USA et d’Israël, et, par conséquent, pas vraiment ami de la France et du Royaume-Uni, ces pays qui derrière des discours hypocrites et trompeurs, n’ont rien fait d’efficace pour remplir leurs engagements dans l’accord sur le nucléaire iranien.
3 – Contrairement à la gouvernance de plusieurs pays arabes (dont le docile Maroc, son voisin), l’Algérie a refusé de rejoindre la grande coalition saoudienne, soutenue par les occidentaux, dans son intervention armée au Yémen pour mater la révolution populaire d’Ansar Allah. Cette opération militaire visait, à l’évidence, à contrer l’extension de l’influence iranienne au Moyen-Orient, et cela au profit de l’État hébreu.
4 – En outre, depuis le début du conflit syrien l’Algérie a entretenu de bonnes relations avec celle de Bachar el Assad en Syrie et refusé de participer à la curée et au démembrement de ce pays programmé par les occidentaux et certains de leurs alliés arabes au profit de l’État hébreu.
5 – Enfin, l’Algérie reste l’un des derniers bastions arabes dans la défense de la cause palestinienne. Chacun peut comprendre que cette position indispose l’État hébreu et son puissant allié US qui peuvent y voir un obstacle sérieux au « deal du siècle », indique le général Delawarde qui attribue à Israël le rôle d’acteur majeur dans les grands complots ourdis par le quarteron occidental.
Ces raisons aux yeux des observateurs sont autant de facteurs qui poussent l’entité sioniste à ourdir des complots contre l’Algérie, en soutenant des organisations terroristes (MAK et Rachad) ou encore à tenter de créer le chaos dans le pays en profitant de certains événements sur le plan local (crise de l’oxygène durant la dernière vague de Covid-19), ou en créant à l’instar de la vague d’incendies qui a frappé le pays. Toutefois, ce qu’ignorent Israël et ses relais ainsi que ses soutiens qui adhérent à la stratégie définie par ceux qui se prétendent communauté et qui viennent de livrer, par calculs mesquins, l’Afghanistan aux Talibans, est que les derniers événements vécus par notre pays n’ont fait que renforcer le front interne et consolidé l’unité nationale. Mieux encore, ils ont raffermi la relation entre l’armée et le peuple, ce qui constitue un rempart devant les visées de certains. Israël qui veut faire une entrée triomphale en Afrique, risque de recevoir un camouflet puisque même son activisme pour obtenir un siège d’observateur au sein de l’UA, est contré par les efforts de la diplomatie algérienne qui a repris la main dans la continent et qui est en train de gagner à sa cause de nombreux pays membres de cette Union.
Slimane B.