«Un piano, un monument», une série de récitals de musique, initiée et inaugurée jeudi soir à Alger, par le pianiste algérien Zaki Allal, dédiée à la mise en valeur du patrimoine culturel et de l’héritage historique».
Durant près d’une heure, le nombreux public de la Basilique Notre Dame d’Afrique a été embarqué dans une randonnée onirique, à travers une dizaine de compositions à caractères narratifs, empreintes de nostalgie, de mélancolies et de romance, entre autre.
Premier du genre à raconter le patrimoine culturel à travers la musique, le concept «Un piano, un monument», récemment créé et développé par l’artiste, célèbre, selon lui, le legs historique et ancestral «dans le monde entier», expliquant qu’il suffit juste d’animer un concert de piano sur des lieux chargés d’histoire (vestiges, édifices, ) pour que les gens s’en imprègnent. Revivant les tranches de vie qui l’avaient inspiré, Zaki Allal interprète ses musiques les yeux fermés, après les avoir présentées à l’assistance en choisissant les mots qu’il faut pour exprimer des émotions intenses. La fascination devant le Palais de l’Alhambra, des adieux entre une grand-mère et son petit fils dans un aéroport, l’art de susciter un intérêt pour son pays, le Libéria chez les autres ou encore les aurores boréales, figurent parmi les expériences vécues par Zaki Allal judicieusement transformés en musiques. Plusieurs des pièces au programme, aux partitions simples et prolifiques, conçues dans des variations en mode mineur, ont été rendues dans une cadence à trois temps, une manière pour l’artiste d’appuyer davantage l’esprit mélancolique ou nostalgique des mélodies avec celui de la romance qu’évoque le rythme de la valse. Selon le vécu et l’expérience de chacun, les titres, «Alhambra», «Odyssey of Life», «Oriental Race», «Butterfly», «The Explorer», «Sunrise», «Aurora», «Nostalgic Love» et «Dancing Star», ont ramené à la mémoire différents souvenirs, amers ou agréables, de joie ou de déception, de compassion ou de regret, de quiétude ou d’angoisse.
Dans la belle acoustique qu’offre la salle des prières de la basilique, le lyrisme poétique des mélodies a orné le silence religieux des lieux, livrés au doigté de l’artiste- virtuose qui a su donner des élans de narrateur aux sonorités cristallines du piano, dans des atmosphères solennelles. En présence des représentants de différents corps diplomatiques accrédités à Alger, le public, savourant tous les moments du récital dans l’allégresse et la volupté, a longtemps applaudi l’artiste, par ailleurs docteur en médecine et chercheur, qui s’est généreusement livré, à l’issue de sa prestation, à une séance de vente dédicace de son premier album sorti en 2013, «Célestial». Zaki Allal, qui a animé deux tournées qui l’ont mené, outre quelques villes d’Algérie, au Canada, Etats Unis d’Amériques, Espagne, Suisse, France, se produisant également au Carnegie Hall à New York et au Steinway Hall de Londres, a confié à l’APS la sortie prochaine de son deuxième opus, «Peace» (paix), après «Sunrise», chanson sortie en single en 2015.