La Russie a affirmé, lundi, qu’il est encore «prématuré» de parler de félicitations du président Vladimir Poutine au nouveau chef d’Etat d’Ukraine, Vladimir Zelensky qui vient de remporter le scrutin face à son rival, Pyotr Poroshenko, ont rapporté des médias locaux.
«Moscou respecte le choix des citoyens ukrainiens qui ont soutenu le nouveau président du pays, mais rappelle que la légitimité de ce processus électoral posait problème», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov cité par l’agence Tass. «Moscou respecte le choix des Ukrainiens, mais la légitimité de ces élections en général a été remise en question lorsque trois millions de citoyens ukrainiens vivant en Russie se sont vus refuser le droit de vote», a expliqué le porte-parole de la présidence russe. Le Kremlin a estimé, dans ce contexte, qu’il est encore prématuré de parler de «félicitations» du président russe Vladimir Poutine à Vladimir Zelensky et d’»une coopération dans les conditions actuelles», a poursuivi l’agence Tass. Le second tour de la présidence ukrainienne a eu lieu le 21 avril.
Avec 99% des votes comptés, le chef du parti politique Serviteur du Peuple, Vladimir Zelensky, a reçu 73,21% des voix, tandis que le président sortant, Pyotr Poroshenko, a gagné 24,46%. Auparavant, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé que Moscou avait «une chance» d’améliorer ses relations avec l’Ukraine après l’élection du nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky.
S’exprimant sur sa page Facebook, Dmitri Medvedev, premier haut responsable russe à réagir depuis la large victoire dimanche soir de Volodymyr Zelensky, a ajouté toutefois n’avoir «pas d’illusions» à propos de l’arrivée de M. Zelensky à la tête du pays. Assurant que «le nouveau chef de l’Etat ukrainien utilisera la même rhétorique envers la Russie que celle utilisée durant sa campagne», M. Medvedev a soutenu que «l’issue du scrutin a montré une demande claire pour une approche nouvelle de la résolution des problèmes de l’Ukraine». M. Zelensky a déclaré souhaiter «relancer» le processus de paix sur le conflit dans l’est séparatiste ukrainien afin «d’arrêter le feu» et de libérer «les prisonniers ukrainiens en Russie».
Les relations entre les deux pays ont connu de vives tensions depuis 2014 après le mouvement pro-européen du Maïdan contre l’ex-président Viktor Ianoukovitch, qui s’était exilé en Russie après sa destitution.
mouvement avait provoqué alors une grave crise dans le pays conduisant les ukrainiens d’origine russe à se séparer de l’autorité de Kiev, notamment ceux vivant en Crimée qui ont rejoint à la faveur d’un référendum la Fédération de Russie.
Des rebelles séparatistes pro-russes avaient annoncé également la création de la «République populaire de Donetsk» conduisant à une guerre dans l’ex-république soviétique qui a fait près de 13.000 morts.
