Les forces ukrainiennes ont repris leur offensive contre les insurgés prorusses, suspendue jeudi pour permettre l’enquête sur le crash. Quatorze personnes, dont au moins dix soldats ukrainiens, sont mortes dans la nuit de jeudi à vendredi dans des combats entre forces ukrainiennes et séparatistes à Chakhtarsk, dans l’Est de l’Ukraine, a-t-on appris de source militaire. «Quatre corps n’ont pas encore été identifiés et il peut s’agir aussi bien de soldats ukrainiens que de terroristes» (insurgés), a précisé à l’AFP Olexiï Dmytrachkivski, porte-parole de l’état major ukrainien.
L’état-major avait indiqué, peu avant, que ses troupes étaient tombées dans «une embuscade» des séparatistes dans cette localité à environ 25 kilomètres du site du crash de l’avion de ligne malaisien, où les experts internationaux tentent d’accéder. Les forces ukrainiennes ont repris leur offensive vendredi contre les insurgés prorusses, suspendue la veille pour favoriser l’enquête internationale sur le drame qui a conduit à l’adoption de sanctions économiques sans précédent contre la Russie, accusée d’armer la rébellion. «Actuellement, les actions militaires sont dans une phase active», a confirmé Olexiï Dmytrachkivski. «Mais il n’y a pas de combats dans la zone du crash du Boeing. Aujourd’hui le groupe d’experts internationaux poursuivra son travail», a-t-il ajouté. Dans un communiqué, l’État-major ukrainien a indiqué avoir poursuivi sa progression entamée depuis début juillet qui lui a permis de repousser les séparatistes dans quelques bastions, essentiellement les villes de Donetsk et Lougansk, et dans la zone frontalière de la Russie qui les sépare.
LES ENQUÊTEURS SUR LE LIEU DU CRASH
Les forces ukrainiennes «ont libéré la localité de Novyi Svit», à environ 25 kilomètres au sud de Donetsk, qui compte 8 000 habitants, est-il indiqué. Elles ont affirmé avoir constaté des violations de l’espace aérien ukrainien par l’aviation russe.
Après avoir été empêché pendant plusieurs jours d’accéder au site du crash du Boeing de Malaysia Airlines par les combats, un petit groupe d’experts néerlandais et australiens a réussi à y accéder jeudi, en empruntant un itinéraire de plusieurs centaines de kilomètres contre 60 kilomètres par la route directe. Selon un porte-parole de l’OSCE sur sa page Twitter, qui accompagne ces inspecteurs, 14 véhicules sont partis vendredi matin pour tenter de rejoindre les lieux, où demeurent des débris et certaines dépouilles, plus de deux semaines après le drame qui a fait 298 morts le 17 juillet. Lors d’une rencontre jeudi à Minsk entre des représentants ukrainiens, séparatistes et russes sous l’égide de l’OSCE, les différentes parties «se sont engagées à assurer un accès sécurisé aux enquêteurs internationaux au site du crash jusqu’à la fin de l’enquête sur le terrain», a indiqué l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe dans un communiqué.
Une mission de policiers armés néerlandais et australiens, qui pourra atteindre au maximum 950 hommes, doit commencer à se déployer vendredi dans la zone pour la sécuriser.