Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a appelé ce vendredi à la suspension immédiate de l’accord de partenariat entre l’Union européenne et Israël, accusant ce dernier de commettre une véritable épuration génocidaire dans le territoire assiégé de Ghaza. Dans une intervention devant le Parlement espagnol, Sanchez n’a pas mâché ses mots à l’égard du gouvernement de l’occupation israélienne, qu’il a pointé du doigt pour ses exactions qui, selon lui, « resteront gravées comme l’un des chapitres les plus sombres du XXIᵉ siècle ». Rappelant qu’en février 2024, l’Espagne et l’Irlande avaient officiellement demandé à Bruxelles d’évaluer le respect par Israël des engagements inscrits dans l’accord de partenariat, le chef du gouvernement espagnol a mis en avant les conclusions sans équivoque du rapport présenté le 23 juin par la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la sécurité, Kaja Kallas. « Le rapport démontre qu’il existe plus qu’assez de preuves attestant qu’Israël a violé l’article 2 de l’accord, qui repose sur le respect des droits de l’Homme », a insisté Sanchez. Malgré cela, l’Union européenne n’a, à ce jour, pris aucune mesure concrète contre Tel-Aviv. Une inaction qu’il juge insoutenable face à l’ampleur du drame humanitaire. « Personne ne peut piétiner les principes fondateurs de l’Union européenne, ni utiliser la famine comme arme pour anéantir un État légitime, la Palestine, tout en restant partenaire privilégié de l’UE », a-t-il martelé. « Nous ne pouvons pas être complices, par notre indifférence ou par des calculs politiques, de la plus grande extermination de ce siècle », a encore souligné le Premier ministre, appelant à la cohérence entre les valeurs proclamées par l’Europe et ses actes. Pour rappel, l’accord de partenariat entre l’Union européenne et Israël a été signé à Bruxelles le 20 novembre 1995 et est entré en vigueur le 1er juin 2000, après ratification par les Parlements nationaux des États membres, le Parlement européen et la Knesset israélienne. La clause centrale de cet accord, l’article 2, stipule explicitement que les relations entre les deux parties doivent se fonder sur le plein respect des droits humains.
M.S.