Accueil ACTUALITÉ Troisièmes rencontres algéro-françaises des maires : rehausser le niveau des P/APC

Troisièmes rencontres algéro-françaises des maires : rehausser le niveau des P/APC

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Les compétences locales ont un péché mignon : une faiblesse dans l’approche touchant le domaine des relations internationales. Cela les loge dans une enseigne inférieure par rapport à celle des acteurs étatiques. De cet «anachronisme» gestionnaire, découle une mauvaise mise en synergie des actions entre ces deux hiérarchies, les APC demeureront toujours la lanterne rouge en matière de développement par rapport à ce qui devait se faire conformément aux orientations gouvernementales. C’est à la lumière de ce constat, ressortant de l’allocution inaugurale du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, que les Assises qui se tiennent, pour la deuxième fois en terre algérienne, mercredi et jeudi, au Palais des Nations (Club des Pins), ont été ouvertes.
L’objectif recherché est de faire en sorte que les deux maires, de part et d’autre de la Méditerranée, soit des vis-à-vis qui se valent. L’échange d’expériences, chacun dans son domaine et chacun selon la méthode prônée dans la satisfaction des besoins de leurs électeurs respectifs, devra davantage contrarier les indices de dégradation annoncée. Sachant que les collectivités locales soient un acteur incontournable dans l’épanouissement local, il a été décidé, à juste titre, de le professionnaliser dans une approche décentralisée et coopérative.
À ce jour, plus de 50 conventions de coopération décentralisée et de jumelage ont été conclues, rapporte Bedoui. Celles-ci ont ciblé tous les échelons de la hiérarchie institutionnelle et une diversité de domaines, notamment la gestion urbaine, protection de l’environnement, gouvernance locale, échanges culturels….Tradition quinquennale, les rencontres algéro-françaises, regroupant des élus des deux rives de la Méditerranée, exactement des maires et présidents des collectivités territoriales, reprend de plus belle après la rupture de 2009. Lancées en 1999, date d’investiture de Abdelaziz Bouteflika, les rencontres se sont soldées, à cette époque, par la conclusion de 13 accords de coopération décentralisée entre les mairies des deux pays, soit mieux que les sept (7) enregistrés en 1987. L’on cite, dans ce contexte, ceux entre Annaba et la Communauté urbaine de Dunkerque, Sétif et la Métropole de Lyon, Adrar et le Conseil général de la Gironde, Alger et la Mairie de Paris, Oran et la Mairie de Bordeaux.
Les jumelages en question ont été renforcés par des textes de lois, notamment n°11-10 du 22 juin 2011 et n°12-07 du 21 février 2012 respectivement relatives à la commune et à la wilaya. Le Document Cadre de Partenariat (DCP), signé entre les deux parties en 2007, jouant le rôle de facilitateur des contacts entre les deux rives et de contributeur à la mise en œuvre de projets de jumelage, a davantage, semble-t-il, consolidé l’assise juridique nécessaire à l’intensification des échanges. La rupture déjà citée a un peu, semble-t-il, remis aux calendes grecques l’atteinte des objectifs fixés en la matière, mais cela n’a pas, pour autant, aux yeux des observateurs, faussé les attentes requises.
De toute façon, les années 2013-2017, concernées par une revivification des engagements entrepris en 1999, devront faire aboutir d’autres projets de partenariats. D’ailleurs, beaucoup de thèmes retenus lors de ces Assises, qu’auront à débattre les édiles des deux rives, y plaident fortement. Parmi eux, la démocratie participative, les finances et la fiscalité locales, la gestion des grandes villes, le développement durable et le partenariat public-privé. Le rôle des élus dans l’amélioration du cadre de vie et du relèvement du niveau des prestations de service demeure tributaire, faut-il le rappeler, de l’implication effective et efficiente des citoyens, que ces derniers soient en solo ou structurés en association. Ça c’est un détail que les partisans du moindre font semblant d’occulter.
Zaid Zoheir

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