Alors que des pays européens rouvrent progressivement leurs frontières, suivis par d’autres comme la Tunisie, l’Algérie a décidé de garder ses frontières fermées jusqu’à nouvel ordre, pour parer à toute éventualité pouvant faire augmenter la propagation de la pandémie. Et c’est le président de la République qui l’ordonne, sinon le maintien de la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes à la faveur des mesures de lutte pour endiguer le Covid-19, prises lors du dernier Conseil des ministres. Ainsi, pour les avions, les bateaux comme les trains, la reprise des services n’est pas pour demain. C’est le cas aussi pour le transport de voyageurs inter-wilaya. Les bus de transport urbain et les taxis sont autorisés depuis plus de 15 jours à circuler de nouveau, mais à des fréquences moins élevées, constate-t-on sur le terrain. Le rebond du nombre de cas de coronavirus dans le pays – atteignant cette semaine pour la première fois la barre des 300 cas en 24H – a contraint les autorités publiques à la prudence quant à la reprise des liaisons aériennes. Alors que l’on assiste à un relâchement dans le comportement des citoyens face aux mesures barrières, garder les frontières fermées est une décision judicieuse. Samedi dernier, la Tunisie a rouvert ses frontières avec les autres pays du Maghreb et devant les ressortissants européens pour relancer le tourisme. La décision de maintenir fermées nos frontières serait un coup dur pour notre voisin de l’Est, mais n’empêche, la santé de nos citoyens vient en première ligne. Les autorités algériennes déconseillent toujours tout voyage non-essentiel à destination des pays étrangers. En mars dernier, le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Fourar, a recommandé d’« éviter » les déplacements à l’étranger afin d’empêcher « l’importation » du coronavirus, mettant en garde contre le risque que celui-ci ne devienne « autochtone ». « Le dispositif de surveillance du virus est maintenu et la crainte pour l’Algérie demeure l’importation des cas à travers les voyages à l’étranger », a-t-il déclaré. Mi-juin dernier, la compagnie aérienne nationale Air Algérie a présenté son plan de mise en navigabilité de sa flotte d’avions en prévision de la reprise des vols après la levée des mesures de confinement. Ce plan, conçu et développé par des experts et des techniciens de la compagnie nationale, comprend plusieurs mesures de sécurité et de protection permettant la relance de l’activité après la levée des mesures de confinement. Le programme établi par les services de la maintenance en collaboration avec la Division commerciale consistera notamment en le retrait des protections spécifiques appliquées aux avions en état d’arrêt, le lancement des travaux redevables selon le manuel des avions ainsi que le lancement d’inspections et de vérifications avant la mise en service. S’agissant de la protection de la cabine contre le Covid-19, les techniciens de la compagnie aérienne ont assuré que l’air de la cabine est filtré contre les particules, bactéries et virus avec une efficacité de 99,99 %, et ce, grâce à des filtres de haute protection équipant les avions fabriqués par le constructeur américain Boeing et l’européen Airbus. L’air intérieur est renouvelé totalement chaque 3 minutes. Ces filtres sont équivalents en efficacité aux filtres utilisés dans les blocs opératoires hospitaliers.
Ils sont remplacés à des intervalles réguliers définis par les constructeurs, a rassuré Laid Bouchama, directeur de gestion de navigabilité. Ces mesures prises en vue de la reprise de l’activité s’ajoutent à celles prises en matière de protection des passagers dans le cadre du protocole sanitaire élaboré par Air Algérie. Celui-ci comprenait le respect des dispositions d‘hygiène et de port obligatoire du masque (bavettes) depuis l’achat du billet jusqu’à la descente d’avion. Durant la période de confinement, la compagnie publique a adopté un vaste plan d’entretien pour faire face à cette situation impliquant plusieurs actions de préservation, de maintenance et de modernisation de la flotte exigées par les fabricants.
Hamid Mecheri
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