Les avocats des détenus d’opinion, qui ont été condamnés pour port de l’emblème amazigh, ont décidé d’introduire des appels, et ce, malgré la sortie de prison de ces derniers après avoir purgé leur peine. Ainsi, les procès en appel de ces personnes sont programmés dans les prochains jours.
C’est le cas notamment, à la Cour d’Alger, ou devront comparaitre demain quatre personnes condamnées, au mois de novembre dernier, par le tribunal de Sidi M’hamed, pour atteinte à l’unité nationale, à 6 mois de prison ferme. Il s’agit de la jeune élue de la wilaya de Tizi-Ouzou pour le RCD, Samira Messouci, ainsi que Elhadi Kichou, Amokrane Challal et Mustapha Walid Aouissi. Ces derniers sont sortis de prison, le 23 décembre dernier, après avoir purgé la peine de prison d’un an dont 6 mois avec sursis.
Par ailleurs, le procès en appel de la jeune étudiante, Dahmani Nour Elhouda Yasmine qui a été condamnée, le 25 novembre dernier, par le tribunal de Sidi M’hamed à 6 mois de prison, dont 4 mois avec sursis, est programmé pour le 15 janvier prochain, à la Cour d’Alger. Pour rappel, Dahmani Nour Elhouda a été arrêtée le mardi 17 septembre à la marche des étudiants et a été condamnée pour atteinte à l’unité nationale. Celle-ci a pu quitter la prison d’El Harrach le jour de la prononciation du verdict, puisqu’elle avait déjà purgé sa peine.
De surcroît, le procès en appel des vendeurs de pins libérés le jeudi 2 janvier après avoir purgé leur peine d’emprisonnement, est programmé pour le mercredi 8 janvier à la Cour d’Alger. Il s’agit de: Akram Ghimouz, Abdelkader Bacha, Kheiredine Benzine, Fazil Dechicha (ex-détenus) ainsi que 6 autres vendeurs de pins sous contrôle judiciaire et qui ont été condamnés à 6 mois de prison ferme lors du procès de Sidi M’hamed en novembre dernier.
Sur le même sillage, le procès du président du bureau d’Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), Kedour Chouicha est, lui aussi, programmé pour demain au niveau de la Cour d’Oran. Celui-ci a écopé d’une peine d’un an de prison ferme prononcée par le tribunal de Cité Djamel à Oran. L’épouse de ce militant de la Laddh, avait alerté, jeudi dernier, quant à la dégradation de l’état de santé de son mari. Dans une lettre postée sur les réseaux sociaux, celle-ci a précisé que « lors de notre visite à la maison d’arrêt d’Oran, nous avons constaté que son état de santé s’était fragilisé par les conditions d’incarcération et affaibli par une grippe et une bronchite dont il ne s’est pas encore remis totalement ». « Le plus inquiétant encore, soumis aussi à un stress, sa tension artérielle a augmenté et est aujourd’hui bien trop élevée », a encore précisé Mme Chouicha en faisant part de ses craintes quant à des «complications cardiaques et rénales ».
Du côté de Tlemcen, le procès de 5 personnes, ayant écopé, le 18 novembre dernier, une peine de 18 mois de prison ferme, ainsi que 14 autres activistes condamnés à 2 mois de sursis, est programmé pour aujourd’hui à la juridiction de la wilaya. Pour rappel, la semaine passée a été marquée par la vague de libération des détenus d’opinion. En effet, les autorités judiciaires à travers l’ensemble du territoire national ont remis en liberté 76 personnes arrêtées lors des marches populaires et pacifiques. Parmi elles, le moudjahid Lakhdar Bouregâa et le général à la retraite Hocine Benhadid.
Lamia Boufassa
