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TLIBA RISQUE 10 ANS DE PRISON FERME DANS L’AFFAIRE d’ACHAT DES VOIX LORS DES LÉGISLATIVES DE 2017 : Quand le siège de député «valait» 7 milliards

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À l’issue de l’audience consacrée à l’affaire de financement occulte des listes électorales FLN en 2017 et blanchiment d’argent, impliquant le député Baha Eddine T’liba, l’ex-patron du FLN, Djamel Ould Abbès ainsi que ses deux fils Skander et Wafi, tous en détention provisoire hormis le dernier qui est en fuite (Wafi), le réquisitoire du procureur est tombé vers la fin de l’après-midi. Ainsi, le représentant du ministère public a requis 10 ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars contre Tliba et le fils de Ould Abbès.

En effet, placé sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach en octobre 2019, pour accusation sur l’achat de voix lors des élections législatives de 2017, entre autres, le procès Baha Eddine Tliba, député FLN « déchu » de son immunité parlementaire en septembre 2019 à la demande du ministre de la Justice, garde des Sceaux,  s’est ouvert, hier, au tribunal de Sidi M’hamed.
Si la « vente » de sièges sur les listes du FLN est peut être un secret de polichinelle pour le commun des mortels, les sous que ça rapporte donnent plutôt le tournis. Des chiffres hallucinants et un « business » très lucratif pour les adeptes de la corruption politique.
Interrogé, hier, par le procureur de ce tribunal, dans le cadre de l’affaire des listes électorales des législatives de 2017, le fils de Djamel Ould Abbès, Skander, a révélé que cette opération avait rapporté 300 milliards de centimes au patron du FLN dont le député Baha Eddine Tliba était le complice. Et d’ajouter : «Je n’ai rien à voir dans cette affaire. C’est Sellal qui préparait les listes électorales  et Saïd Bouteflika qui se soulait jusqu’à une heure du matin appelait mon père (Ould Abbès, ndlr) pour lui donner des ordres». Des propos suite à quoi le procureur lui rafraichisse la mémoire en lui rappelant que c’est , pourtant, lui et son frère qui ramassaient l’argent de la campagne électorale alors qu’ils n’avaient aucun lien avec le parti, en citant notamment le montant de 200.000 euros et 4 milliards 800 millions de centimes trouvé par la gendarmerie ainsi que 6 000 dossiers de candidatures !
Et comme il fallait s’y attendre, le député Baha Eddine Tliba a nié les faits qui lui sont reprochés en impliquant directement l’ex SG du P-FLN, Djamel Ould Abbès  et l’ex-coordinateur des services de renseignements, Bachir Tartag, actuellement détenu à la prison militaire de Blida.
«Djamel Ould Abbès m’a remis un plan de financement de la campagne électorale et le prix d’une tête de liste était de 7 milliards de centimes. J’avais enregistré mes discussions avec Ould Abbès. Et quand je m’étais rendu compte de cette corruption, j’ai été voir  Bachir Tartag et lui ai donné tous les détails pour saisir la justice », s’est défendu Tliba, également accusé de « blanchiment d’argent et financement occulte de partis politiques ».
Appelé à la barre en tant que témoin, l’ex-SG du FLN, Djamel Ould Abbès, lui aussi sous les verrous pour des affaires de corruption, a, du haut de ses 86 ans, affirmé être en possession d’une notification comportant toutes les procédures pour l’élaboration des listes, en respectant les critères adoptés par des Kasmate jusqu’au bureau politique du parti, suivie d’une réunion générale pour expliquer les critères auxquels devraient répondre les candidats.
Questionné sur les relations entre ses fils et le député Tliba, l’ancien ministre de la Solidarité nationale dit tout ignorer de lui, en dehors de son statut d’ « élu » du peuple et qu’il n’avait pas d’autres liens avec lui, affirmant que ses fils n’étaient pas des militants du parti.
« Quand j’étais élu à la tête du FLN en 2016, le président (Abdelaziz Bouteflika, ndlr) du parti m’a donné le feu vert pour son (parti) redressement en vue de le remettre sur la voie qui est la sienne à sa création, et surtout de définir en toute liberté les critères de candidats sur les listes électorales en allant des Kasmate, au Bureau politique en passant par les Mouhafada pour étudier les dossiers, assisté par M. Bouchenak, excellent informaticien », a déclaré Ould Abbès dans la foulée en réponse aux questions du procureur.
Et depuis, a-t-il ajouté, « j’ai subi beaucoup de pression par la « Isabba » pour démissionner de mon poste, chose que j’ai refusée, affirmant qu’à l’établissement de la liste du Bureau politique dont l’étude était prévue au Centre International des Conférences CIC, on m’a informé que le Premier ministre Abdelmalak Sellal, le ministre de l’Intérieur (Bedoui), et celui de la Justice (Tayeb Louh) arrivaient pour m’assister dans mon travail. Et la bataille entre moi et les trois invités surprise a duré dix (10) jours ».
Et de continuer, sur sa lancée : « Baha Eddine Tliba et d’autres personnes n’étaient pas sur la liste initiale. C’est une liste qui m’a été imposée de force par le frère (Saïd Bouteflika, ndlr) du Président et Tliba a été introduit dans la liste de force et non pas par consensus ».
Ould Abbès a également évoqué le 5éme mandat avorté du président Abdelaziz Bouteflika, affirmant disposer d’une note interdisant de parler de ce nouveau quinquennat au sein du parti.
« C’est à partir de là que le député Tliba a créé un comité de soutien pour un 5ème mandat pour Bouteflika. Ce qui lui a, d’ailleurs, valu le passage en conseil de discipline du parti », a-t-il souligné.
Brahim Oubellil

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