Un hommage exceptionnel a été rendu, lundi dernier au théâtre Kateb Yacine de Tizi-Ouzou, à l’artiste et comédien Saïd Hilmi en reconnaissance de sa longue et riche carrière et de son apport considérable à la culture algérienne. L’hommage, organisé par la Direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou sur demande du ministre de tutelle, Azzeddine Mihoubi, a été l’occasion pour la nombreuse assistance de demander à l’artiste, qui a décidé de mettre fin à sa carrière, de continuer à les «bercer» de son humour. La cérémonie, marquée par l’absence de son frère Mohamed, était rehaussé par la présence de plusieurs personnalités du monde de l’art, des responsables locaux et des officiels, qui ont tenu à marquer de leur présence cet hommage «à l’un des géants de la culture algérienne». C’est le cas du poète et chanteur Lounis Ait Menguellet, ami de longue date de l’artiste, de représentants du wali et de l’APW de Tizi-Ouzou, Ouahab Ait Menguellet, maire de Tizi-Ouzou, Mohamed Yahiaoui, directeur du Théâtre national (TNA), Mustapha Ayad, acteur et fils de Rouiched et de plusieurs autres artistes. Emu par les acclamations de l’assistance, à sa montée sur scène, l’artiste n’a pu contenir ses larmes avant d’esquisser quelques pas de danse Rock n’Roll en lui lançant : «Mazal, je ne suis pas périmé», comme pour dire qu’il n’a rien perdu de sa verve du haut de ses 79 ans. Suscitant l’interaction avec l’assistance à qui il a fait vivre un moment de plaisir, le comédien déclenche des rires en enchaînant les formules et les mimiques dont il a le secret. «L’art demeurera toujours vivant, c’est un hymne à la vie», lance-t-il, après un court documentaire-vidéo retraçant son parcours. «Je suis venu dans l’océan de l’art sans avoir de quoi ramer, mais, j’ai eu la chance et l’honneur de croiser la route de gens comme Mahieddine Bachtarzi et Hassan Hassasni, qui ont été ma boussole», déclare-t-il en reconnaissance à ses mentors. «Je ne peux dire avec exactitude depuis quand je connais Saïd car je le connais depuis toujours», affirme Lounis Ait Menguellet, invité à prendre la parole, et qui, sur demande de l’assistance, implore son ami « de ne pas partir» et de continuer à faire le bonheur de ceux qui l’aiment. Tour à tour, les différents responsables ont honoré l’artiste de présents symboliques en le remerciant pour son apport et sa contribution au rayonnement de la culture algérienne. Agé de 79 ans, Saïd Hilmi, de son vrai nom, Saïd Brahimi, est l’un des pionniers du théâtre algérien. Acteur, parolier, compositeur, auteur et humoriste, il a fait ses débuts sur les planches aux côtés de Mahieddine Bachtarzi.
Il a joué dans de nombreuses pièces de théâtre («El kardach hfa», «Guetaa ouarmi») et de nombreux films («Zone interdite», «El Ouelf essaïb», «Douar ennsa»). Said Hilmi a également animé plusieurs émissions à la radio chaîne II et est l’auteur de plusieurs sketch audiovisuels en kabyle.