Le théâtre régional Kateb Yacine de Tizi Ouzou a rendu, lundi, un vibrant hommage au comédien et dramaturge Hamid Bentayeb assassiné en 2001 à Boudouaou. Le programme de cette manifestation a tourné autour des témoignages sur la vie et l’œuvre du regretté qui a été revisitée dans une ambaince pleine de beaucoup d’émotions. Une projection vidéo et la présentation de pièces théatrales etaient aussi au menu de cet hommage que le défunt mérite amplement eu egard à son parcours éloquent dans le domaine du 4ème art. « Hamid Bentayeb né le 10 juin 1950 à Tizi Ouzou, a commencé sa carrière artistique à l’institut national des arts dramatiques (INADC) de Bordj el Kiffan(Alger) où il a passé 4 ans de formation (1968 à 1972), avant d’entreprendre durant son service national ses premières activités d’animation théâtrale. Ainsi c’est à l’armée qu’il réalisa l’adaptation, la traduction (à l’arabe parlée) et la mise en scène des pièces comme « Le fleuve de la folie » de Tawfiq el Hakim et « le conférencier et la demande au mariage » de Tchekhov.
Sorti dans la même promotion que Dalila Helilou, Fellag, Medjoubi et Sonia » ont fait remarquer les amis du regretté qui ont remis au goût du jour son parcours. « Il a été comédien au théâtre régional d’Oran (1974 à 1977) dans les pièces « Erriihane » de Abbas Lekhdar et « Hammam Rebbi » de Abdelkader Alloula et à la radiodiffusion (chaînes I, II, III). À la Télévision algérienne, il jouera dans la série «Chambre 28 » de Malek Bouguermouh et dans le film «Libération » de Moussa Haddad (1980 à 1988). Il a consacré sa vie au théâtre avec différents mouvements associatifs et théâtres universitaires en qualité de professeur d’arts dramatiques, metteur en scène et traducteur adaptateur. En 1992 il a réalisé un monologue en tamazight «Targit » de Mohia, mise en scène de la pièce théâtrale «Nîel fettous, yali-d qejjir » (enterrer un bras, remonte un pied ) de l’association culturelle Kateb Yacine d’Iferhounène, puis avec la même troupe d’Iferhounène, la réalisation de la pièce « Mohand Uchabane » écrite par Mohia. À partir de novembre 1993, il participe à la création de la troupe de théâtre universitaire de la CUTA à Ben Aknoun et à la réalisation de « Antigone » en arabe de Brecht. En 1996, Il réalise un monologue « Cfawat n Yiwen Udarwic » et la pièce « Journal d’un fou » de Gogol avec l’interprétation polyvalente de Kachi Hachimi de la troupe Iguellilen d’Iferhounène. Le 20 avril 2001, il faisait sa dernière apparition sur scène, c’était à la bibliothèque urbaine d’El Mohammadia d’Alger ou il avait fait une lecture-spectacle d’extraits de la pièce théâtrale « Le cadavre encerclé » de Kateb yacine ainsi qu’une présentation de « Targit » de Mohia. Il fut assassiné le 25 Juin 2001 par la bêtise humaine à Boudouaou. Hamid Bentayeb est certes mort, mais il restera toujours vivant dans le cœur des gens qui l’ont côtoyé et aimé et qui se souviennent toujours de sa bonté et sa gentillesse », ont-ils ajouté devant une assistance nombreuse.
M. Yassini