La pièce théâtrale « L’enjeu », produite par le dramaturge Salim Bensdira, a fait un tabac mercredi soir à la maison de la culture de Béjaïa, déroulé dans un genre qui tient à la fois de l’absurde théâtral et de la fable épique.
Jouée dans le cadre de la 12e édition du festival international du théâtre de Béjaïa qui s’est ouvert samedi dernier, l’œuvre à résonance Brechtienne, fait l’autopsie de la société sur un ton de dérision et d’humour ridicule. La pièce met en scène trois prisonniers dont un intellectuel, au parcours et vision de la vie divergents. Un jour, ils se retrouvent face à un affreux dilemme, celui de sacrifier l’un d’eux pour être livré à un prédateur, symbolisé par un lion, selon un rite, qui tient d’une loi carcérale furieuse et immuable. Pour y échapper et éviter d’être désigné, les trois lascars, à tour de rôle, déroulent la modicité et la pauvreté de leur vie antérieure, chacun essayant de gagner la commisération et la compassion des autres. Mais faute d’un volontaire, ils se voient obligés de recourir au tirage au sort, qui fait de l’intellectuel la victime expiatoire. Suivent alors des dialogues aussi lou foques qu’invraisemblables sur la vie et la mort, mais aussi sur un chapelet de questions en rapport avec le quotidien des citoyens, ou tout ce qui agite la société et qui, dans bien des cas, explique la dérision de leur vie et leur enfermement. Les saynètes s’enchainent ainsi déroulées sur un ton risible voire burlesque, faisant de la pièce un grand moment d’évasion dans l’absurde. Produite par la compagnie « les compagnons de Nedjma » Sétif, sur un texte de Abdellatif Bounab, elle a enjoué au-delà de toute attente.
