Alors que certains ont émis l’hypothèse que la question sahraouie, les relations étroites avec Pékin et Moscou, ainsi que la prise de position de l’Algérie à l’égard de plusieurs questions au niveau international, pourrait nuire aux relations entre les États-Unis et l’Algérie, eu égard aux tentatives d’atteinte aux relations entre les deux pays, toutes ces craintes se sont dissipées, ne trouvant concrètement aucun fondement. Notamment après la série de visites notables de responsables américains, dont la récente visite de la délégation dirigée par Brett McGurk, coordinateur de la sécurité nationale de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. D’autres intérêts communs expliquent les raisons du renforcement des relations algéro-américaines, notamment la lutte anti-terroriste, sachant que les États-Unis ont longtemps été un partenaire important de l’Algérie dans ce domaine. Autre paramètre, et non des moindres, le volet culturel. En effet, l’Algérie a annoncé depuis plusieurs mois son intention d’enseigner l’anglais dans les écoles primaires, dans le cadre d’un effort progressif pour remplacer le français, sachant que l’Etat algérien n’a pas envoyé de représentants au récent Sommet de la Francophonie en Tunisie. Autant de raisons qui offrent à Washington une occasion d’engagement constructif en plus d’une diplomatie de haut niveau et d’efforts pour approfondir les relations bilatérales. Si d’une part, les États-Unis sont conscients des grandes ressources de l’Algérie, avec une population croissante et un écosystème diversifié, l’Algérie semble elle aussi savoir sur quel pied danser avec la première puissance mondiale. Une entente mutuelle qui illustre bien l’échec de la tentative de déstabilisation de certaines parties, et qui affirment qu’entre l’Algérie et les Etats-Unis, les relations ne tiennent pas du tout compte tenu des manigances des lobbies. De ce fait, la solidité des rapports noués avec les Etats-Unis depuis plusieurs décennies n’a plus besoin d’être démontrée, et preuve à l’appui, à aucun moment, Washington ne s’est comporté avec légèreté à l’égard de l’Algérie.
Parler cartes sur table
Derniers événements en date qui expriment cette profonde amitié entre Alger et Washington, les rencontres effectuées ce week-end en marge du Sommet États-Unis/Afrique, entre le Premier ministre algérien et plusieurs responsables américains à Washington. Ce fût en effet l’occasion pour les deux parties de discuter, avec davantage de convictions, des questions pertinentes, des défis existants et des moyens possibles pour parvenir à un développement commun et durable. Mercredi, Aïmène Benabderrahmane s’est entretenu avec la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, lors d’un tête-à-tête où les deux parties ont affirmé « la volonté commune des deux pays de renforcer le contenu économique des relations bilatérales en vue de les hisser au niveau des relations politiques entre l’Algérie et les États-Unis ». Les deux parties ont évoqué les énormes opportunités d’investissement offertes sur le marché algérien à la faveur des priorités définies par le Gouvernement dans son Plan d’action pour la mise en œuvre du programme du président de la République, notamment dans les secteurs de l’agriculture, des infrastructures de base, de l’énergie et des énergies renouvelables ainsi que des TIC. Dans ce contexte, les deux parties ont convenu de préparer une visite en Algérie de la secrétaire américaine au Commerce à la tête d’une importante délégation d’hommes d’affaires, prévue au cours du premier trimestre de l’année prochaine. Jeudi, le PM a rencontré l’envoyé spécial du président des États-Unis d’Amérique pour le climat, John Kerry. Une rencontre qui a permis d’échanger les vues autour des défis climatiques, et les voies de promouvoir la coopération internationale pour y faire face à travers le développement des énergies renouvelables et propres. À cette occasion, les deux parties ont évoqué le plan de l’Algérie pour développer l’exploitation des énergies renouvelables, ainsi que les capacités offertes pour appuyer ce plan à travers le recours à l’expertise américaine et aux technologies de pointe dans ce domaine stratégique. En conclusion, ces rencontres ont été des opportunités concrètes d’approfondir un partenariat de longue date et de se concentrer sur de nouvelles perspectives de collaboration, et les moyens de renforcer et de faire progresser cette amitié harmonieuse, en vue d’établir ainsi des relations d’avenir.
Hamid Si Ahmed