Le domaine des TIC (Technologies de l’information et de la communication) est pour le moins que l’on puisse dire, l’un des secteurs qui accusent du retard de développement. Il va sans dire que cet état de fait engendre des conséquences, on ne peut plus pénalisantes, pour les usagers des moyens de communication modernes. D’ailleurs, ces derniers temps, les citoyens sont sidérés par les problèmes récurrents du réseau de téléphonie filaire et de celui de l’Internet. Deux moyens indispensables qui enregistrent souvent des pannes techniques, se traduisant par des coupures, des déconnexions et des saturations du réseau. Ce sont le lot des désagréments encourus quotidiennement par les abonnés de l’opérateur public national de la téléphonie, qui s’élèvent à pas moins de trois millions. Et pour cause, la vétusté du réseau de téléphonie est à l’origine de cette situation, à laquelle justement, semble s’intéresser la toute nouvelle responsable issue du dernier remaniement du gouvernement, Iman Houda Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication. Héritant d’un secteur peu reluisant, la successeuse de Zohra Derdouri veut prendre le taureau par les cornes en s’attaquant aux préoccupations des usagers de l’opérateur national, afin de rattraper ce retard. Seule face à elle-même, en l’absence notamment d’une concurrence dans cette filière, Algérie télécom est appelée à moderniser ses moyens matériels et d’améliorer la qualité du service, si elle veut se positionner en phase avec le mouvement exponentiel pris par le développement des TIC ces dernières années à travers le monde. C’est du moins ce que Houda Feraoun entend dire, en attendant ce qu’elle devra surtout faire en vue de redresser la barre. À ce titre, les chiffres ne manquent pas dans le discours de la ministre ayant intervenu, jeudi dernier, à l’Assemblée nationale où elle a eu à répondre aux questions des députés. Consciente de la tâche qui l’attend, elle a exposé son plan de travail à cette occasion. Dans un premier temps, elle compte poursuivre la modernisation du réseau de téléphonie, dont l’opération portant le programme en cours fait état de la rénovation de la moitié des lignes téléphoniques, soit 1,5 million des trois millions existantes à l’échelle nationale, a avancé Houda Feraoun, pour sa première apparition devant le pupitre de la chambre basse du Parlement. Pour elle, le programme de modernisation va s’achever à la fin de décembre 2016. Ceci dit, à cet horizon, le réseau de la téléphonie fixe sera modernisé à 100%. En outre, la même ministre a révélé qu’un plan de développement de ce secteur s’étalant de 2014 à 2016, prévoit la création de deux millions de nouvelles lignes du réseau de téléphonie fixe.
Par ailleurs, en évoquant la question de l’investissement, la ministre n’a pas manqué de souligner la lourdeur des financements impératifs au développement de son secteur consentis par l’État, en dépit de la conjoncture économique délétère que traverse le pays, avec notamment la chute des prix pétroliers. En effet, s’agissant des causes induisant les pannes survenues sur le réseau de téléphonie, la ministre en a distingué deux. Dans ce sillage, elle parle de la vétusté des lignes conductrices à l’origine de 10% des défaillances techniques, alors que les actes de vandalisme et de vol des fils de cuivre ainsi que les dommages causés au réseau par divers travaux d’utilité publique, en sont, selon la ministre, l’origine essentielle des pannes répercutées sur le fonctionnement des services offerts aux abonnés. Outre les opérations qui consistent aux travaux de réparation et de replacement des fils de cuivre et ceux de la fibre optique, le plan de développement du secteur comprend la mise en place et l’intégration de nouveaux systèmes d’entrée au réseau Internet. Il s’agit du nœud d’accès multiservices «MSAN», ainsi que la technologie «4G LTE» dotée de 100 000 lignes d’accès au très haut débit Internet qui sera renforcée dans les trois années à venir, ajoute la ministre, par la création de deux millions de nouvelles lignes. Par ailleurs, s’agissant du réseau national de transmission en fibre optique, il s’étend à 70 000 kilomètres, selon les dires de la ministre des TIC. Ce réseau est doté d’une capacité de 350 gigahertz et il assure une couverture pour 1541 communes, dans pas moins de 546 daïras à travers toutes les 48 wilayas, a précisé l’ex-directrice générale de l’Agence thématique de recherche en sciences et technologie.
Farid Guellil
