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Tebboune expose sa vision stratégique et prospective dans un entretien accordé à « L’Opinion » français : «Paris doit reconnaître ses actes … compensation matérielle»

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Accordant un entretien au quotidien français, L’Opinion, paru hier, dans lequel il a évoqué la douloureuse question de la mémoire qui continue de rythmer le cours et la teneur des relations entre l’Algérie et la France, le président de la République a déclaré que son règlement est un préalable, et qu’ «une fois ces problèmes mémoriels dépassés nous pourrons avancer avec beaucoup de sérénité ».
La question de la mémoire ayant été au centre des échanges téléphoniques entre le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, et son homologue français, Emmanuel Macron, dont sur le dernier en date, jeudi dernier, l’interviewé par le journaliste Pascal Airault, de L’Opinion, dira que « nous avons évoqué cette question et il connaît bien les événements qui ont marqué notre histoire commune ». Après avoir indiqué que l’historien français Benjamin Stora a été nommé « pour accomplir ce travail mémoriel du côté français », et que celui-ci est « sincère et connaît l’Algérie et son histoire » , de la période d’occupation jusqu’à aujourd’hui, le président Tebboune annonce la nomination imminente d’un algérien en vue de voir ce dernier et son homologue, Benjamin Stora, poursuit Tebboune « travailler sous notre tutelle respective». Le président a déclaré, à ce propos que « nous allons nommer son homologue algérien dans les 72 heures. Ces deux personnalités (l’algérien et B.Stora :ndlr) travailleront directement sous notre tutelle respective » et d’ajouter que « nous souhaitons qu’ils accomplissent leur travail dans la vérité, la sérénité et l’apaisement » pour régler, poursuit-il «  ces problèmes qui enveniment nos relations politiques, le climat des affaires et la bonne entente », dira le chef de l’État. Plus loin dans ses déclarations, le président Tebboune juge que «l’Algérie est incontournable pour la France, et la France l’est pour l’Algérie » affirmant qu’ «il faut affronter ces événements douloureux (la mémoire) pour repartir sur des relations profitables aux deux pays », notamment, cite-t-il au niveau économique. Et de rebondir en indiquant que « la mémoire ne peut être estompée et nous ne pouvons pas en faire ce que nous voulons ». Abordant l’évènement important vécu, par le peuple algérien, lors de la célébration du 58e anniversaire du 5 juillet 1962, date de la fin de la nuit coloniale en Algérie, à savoir le rapatriement, de France, des restes mortuaires des résistants algériens qui se sont révoltés, il y a plus d’un siècle, contre l’invasion coloniale française de l’Algérie, le président Tebboune dira que cet évènement « constitue un grand pas ». Poursuivant sur cet évènement historique du retour des martyrs de l’Algérie indépendante, dès le début de la présence française en Algérie, en 1830, « d’autres crimes méritent d’être racontés » dira le président Tebboune, au journal français l’Opinion. Des crimes et des atrocités commises contre le peuple algérien par l’Empire colonial français, durant plus d’un siècle, dont certains ont été cité, par le chef de l’État dans l’entretien précité. À l’exemple « de la prise de l’oasis des Zâatcha où les troupes françaises du général Emile Herbillon ont massacré les combattants du cheikh Bouziane » ainsi que les habitants de cette oasis, ou bien les crimes du maréchal de Saint-Arnaud, cite Tebboune, à propos duquel il dira que celui-ci «  a aussi perpétré de nombreux massacres, qui ont fait plus de victimes qu’à Oradour-sur-Glane », faisant remarquer que « beaucoup d’historiens français traitent ces événements historiques en toute honnêteté » a rappelé le chef de l’État. Concernant les indemnisations ou selon le propos du journaliste dans sa question, au président Tebboune « les compensations » de la France, en direction du peuple algérien, sur les crimes coloniaux en Algérie, le chef de l’État répond d’emblée que «l’histoire algérienne ne peut être jugée par mimétisme par rapport à ce qui s’est fait ailleurs », notamment, cite-t-il, comme le cas de la Libye ayant demandé des excuses à l’Italie, qui « a payé une dette coloniale » au peuple libyen. Plus explicite, le président poursuit en soulignant que « les Algériens tiennent beaucoup plus à la reconnaissance de l’État français de ses actes qu’à une compensation matérielle » et d’ajouter que « la seule compensation envisageable est celle des essais nucléaires ». Lesquels a rappelé, le chef de l’État, ont causé des dommages colossaux sur les populations et l’environnement, de la région encore témoin et victime, à ce jour, des essaies nucléaires de la France , dans le Sud algérien. Des séquelles dira le président Tebbboune qui «  sont encore vives pour certaines populations, notamment atteintes de malformations » et de souligner « et certains sites n’ont toujours pas été traités » à ce jour, et dont les experts, faut-il le rappeler, avancent l’enregistrement d’émission de fortes radiations, à ce jour. Sur les déclarations du président Macron sur le passé colonial de la France, particulièrement, en Algérie, le président a rappelé, dans cet entretien que le locataire de l’Elysée, « a reconnu que la colonisation est presque aussi dramatique que la Shoah » avant d’ajouter que « de 1832 à 1962, nous avons comptabilisé plus de 5,6 millions de martyrs ».
Karima Bennour

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