L’État islamique a pris, dimanche, à l’armée syrienne, le contrôle de la base aérienne de Tabka, dans le nord-est de la Syrie, après plusieurs jours de combats qui ont fait plus de 500 morts, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Au moins 346 combattants du mouvement djihadiste et plus de 170 membres des forces gouvernementales sont morts depuis mardi dans ces combats pour le contrôle de la base. Ces chiffres constituent l’un des plus lourds bilans des affrontements entre les deux camps depuis le début de la guerre civile en Syrie, en 2011. L’OSDH, qui s’appuie sur des sources locales, a précisé que des combats s’étaient déroulés dimanche dans l’enceinte même de la base aérienne. Celle-ci constituait jusqu’à présent le dernier bastion de l’armée de Bachar al Assad dans une région contrôlée par l’État islamique (EI), qui contrôle une part importante de l’ouest et du nord et de l’Irak et gagne du terrain depuis plusieurs mois en Syrie.
Dans la ville proche de Rakka, un fief de l’EI, des rafales d’armes automatiques ont été tirées pour fêter la prise de la base, annoncée par les haut-parleurs de plusieurs mosquées, a déclaré un témoin à Reuters.
Des combattants de l’EI ont exhibé les têtes coupées de soldats de l’armée syrienne sur la principale place de la ville, a-t-il dit, ajoutant que des avions de combat avaient survolé Rakka après l’attaque de la base. En début de journée, l’aviation de Damas a bombardé des zones situées autour de la base.
150 SOLDATS CAPTURÉS PAR L’EI
La télévision publique a déclaré qu’après des combats acharnés, les forces armées étaient en train de «se regrouper». Citant une source militaire, elle a également parlé d’une «évacuation réussie de l’aéroport» et ajouté que l’armée poursuivait ses frappes sur les «groupes terroristes» dans la région, qui ont, selon elle, subi de lourdes pertes. Les médias officiels syriens n’ont donné aucun bilan chiffré des combats. L’EI a capturé environ 150 soldats syriens qui battaient en retraite près de la base, a précisé de son côté l’OSDH. L’armée avait envoyé des renforts vers la base vendredi pour combattre l’EI.
Le groupe djihadiste radical a pris trois bases militaires dans la région de Rakka ces dernières semaines, après avoir enrichi son arsenal d’armes prises en Irak. Ailleurs en Syrie, les djihadistes ont abandonné au Front al Nosra, aile locale d’Al Qaïda, un poste de commandement situé au nord de Homs sur ordre de leur chef Abou Bakr al Baghdadi, selon l’OSDH. D’autres mouvements rebelles syriens, en particulier ceux qui sont soutenus par les puissances occidentales, combattent l’Etat islamique, mais ses hommes prennent régulièrement l’ascendant. En juillet, l’armé syrienne a, quant à elle, repris un gisement gazier situé à l’est de Homs dont le groupe s’était emparé un peu plus tôt au terme d’une offensive qui a coûté la vie à 270 militaires et membres du personnel, toujours d’après l’OSDH.