Les combattants d’une coalition composée de la branche syrienne d’Al-Qaïda, le Front al-Nosra, et d’autres groupes islamistes armés ont lancé une offensive sur Idleb, ville du nord-ouest de la Syrie contrôlée par le régime, ont indiqué mardi une ONG et des militants. L’attaque a été lancée de plusieurs directions, a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), faisant état de violentes combats en cours. Au moins deux attentats suicide à la voiture piégée ont été menés contre des points de contrôle des troupes loyalistes aux abords de la ville par les forces de cette coalition, l’Armée de la Conquête, pour aider leur progression. La chaîne publique syrienne a pour sa part fait état de combats autour de la ville, parlant de plusieurs morts parmi les forces anti-gouvernementales. La nouvelle coalition, se présentant sous le nom de L’Armée de la Conquête, a appelé dans un communiqué les habitants d’Idleb à rester chez eux et annoncé une offensive sur la ville. Elle a aussi appelé les sunnites combattant dans les rangs des forces gouvernementales à déserter, leur promettant une amnistie. Un militant d’Idleb a pour sa part indiqué à l’AFP que les combats se poursuivaient aux abords de la ville après plusieurs jours de bombardements. L’Armée de la Conquête s’est emparée du point de contrôle du régime à la frontière occidentale de la ville, a précisé Khaled Hanoun, ajoutant que l’internet était coupé à Idleb. Citant une source militaire, la télévision d’État a confirmé les accrochages, affirmant que les combattants anti-gouvernementaux avaient subi de lourdes pertes. Des unités de l’armée ont bloqué les groupes terroristes qui tentent de pénétrer dans la ville d’Idleb, a indiqué la chaîne. La majeure partie de la campagne d’Idleb échappe au contrôle du gouvernement, mais la ville, chef-lieu de la province éponyme, demeure aux mains du régime. La province est devenue un bastion du Front al-Nosra, qui en novembre a chassé plusieurs groupes rebelles de leurs positions et renforcé son emprise sur la région. Plus à l’est, 28 jihadistes du groupe extrémiste Etat islamique (EI) ont été tués dans des combats dans la province de Raqqa avec les Unités de protection du peuple (YPG), la milice kurde qui combat les jihadistes dans le nord et le nord-est de la Syrie, selon l’OSDH. Les forces kurdes combattent le groupe EI depuis plusieurs semaines dans cette province dont le chef-lieu éponyme est de facto devenu la capitale du groupe jihadiste en Syrie. Plus de 215 000 personnes ont été tuées dans le conflit syrien, depuis qu’en mars 2011 un soulèvement populaire a été réprimé dans le sang déclenchant une guerre civile dévastatrice. Celle-ci est devenue de plus en plus complexe avec notamment la montée en puissance des jihadistes comme ceux du groupe EI, qui ont pris le contrôle de pans entiers du territoire.