Accueil MONDE Syrie : le bras de fer continue entre Moscou et Washington

Syrie : le bras de fer continue entre Moscou et Washington

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Selon Barack Obama, il faut remplacer Bachar el-Assad pour lutter contre l’État islamique ; selon Vladimir Poutine, il faut au contraire coopérer avec lui. Les États-Unis et la Russie devraient poursuivre leur bras de fer sur la Syrie mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU, avant une réunion sur la crise migratoire qui continue de s’aggraver en Europe. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov présidera une session du Conseil sur la lutte «contre la menace terroriste», en premier lieu celle du groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie. Conséquence du conflit syrien, la crise migratoire qui a précipité en Europe des centaines de milliers de migrants et réfugiés, notamment syriens, fera ensuite l’objet d’une autre réunion en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban devrait y défendre sa ligne dure, faisant valoir que le flot ne se tarit pas (515 000 personnes depuis janvier) et qu’une bonne partie transite par son pays.
La Hongrie devrait proposer à l’ONU l’introduction de «quotas mondiaux «pour la répartition des réfugiés, qui ne «doivent pas uniquement être à la charge de l’Europe», a déclaré mardi le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto à l’ONU.

L’Europe divisée
Face à cette crise, l’Europe reste divisée, déplore le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), William Lacy Swing.
«Il y a beaucoup de chemin à faire», estime-t-il, «pour définir une politique globale à long terme (…) et partager les responsabilités». À l’issue d’une réunion des pays du G7 mardi soir, l’Allemagne a annoncé qu’elle allait verser 100 millions d’euros supplémentaires aux agences de l’ONU s’occupant des réfugiés, dont le Programme alimentaire mondial et le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). Au Conseil, Moscou va proposer «un projet de résolution sur la lutte contre le terrorisme», a annoncé le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov. La Russie milite pour une large coalition contre le groupe État islamique, incluant Damas et Téhéran, et souhaite avoir l’aval de l’ONU pour lui donner une légitimité internationale. En attendant, son armée a pris pied solidement dans l’ouest de la Syrie, bastion du régime, et elle a augmenté ses livraisons d’armes aux forces gouvernementales syriennes. Washington mène déjà depuis un an une vaste campagne contre l’EI, sans grand succès, et insiste pour que Bachar el-Assad quitte le pouvoir.

Résolution ou déclaration ?
Le président américain Barack Obama l’a rappelé encore mardi en recevant les dirigeants de sa coalition militaire pour les remotiver : si on veut vaincre l’EI, il faut «un nouveau dirigeant» à la tête de la Syrie. La Russie, pourtant invitée, a snobé ce rassemblement d’une centaine de pays.
Cet antagonisme augure mal des résultats de la session du Conseil. Moscou avait initialement mis sur la table du Conseil non pas une résolution mais une simple déclaration non contraignante. Les Américains ont refusé de négocier sur ce texte, selon des diplomates.
Résolution ou déclaration, dans l’état actuel des positions, il semble impossible que Moscou puisse faire accepter à ses partenaires occidentaux et arabes un texte prévoyant un soutien ou une coopération quelconque avec Bachar el-Assad. Pour le président français François Hollande, il n’y a ni pardon ni amnistie possibles pour le «bourreau» Assad. Pour le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir, Bachar el-Assad doit quitter le pouvoir sous peine d’en être chassé par la force «militaire».
À la tribune de l’Assemblée, le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond a mis sur le même plan «le régime meurtrier d’Assad et la brutalité de l’EI «. L’Espagne, membre non permanent du Conseil et qui en prendra la présidence en octobre, est plus nuancée. Pour son chef de la diplomatie José Manuel Garcia-Margallo, la priorité est de négocier un cessez-le-feu en Syrie et «il est clair que Bachar el-Assad a aussi son mot à dire dans cette négociation».

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