« Complètement surpris » par l’intérêt du Bayern Munich, le nouvel entraîneur bavarois Thomas Tuchel a estimé samedi disposer d’un « des groupes les plus talentueux en Europe » avec toujours la possibilité de remporter tous les titres cette saison.
Comme pour les grandes occasions, c’est à l’Allianz Arena que le Bayern a présenté samedi midi Tuchel, son nouvel entraîneur jusqu’à l’été 2025, car la petite salle de presse au siège du club munichois à la Säbener Strasse aurait eu du mal à accueillir la vingtaine de caméras.
La veille dans la soirée, le Bayern avait annoncé la mise à l’écart de son entraîneur Julian Nagelsmann, sous contrat jusqu’en 2026, après une série moyenne en Bundesliga (cinq victoires, deux défaites et trois matches nuls) et le fauteuil de leader cédé au Borussia Dortmund après un revers à Leverkusen dimanche (2-1), à neuf journées du terme de la saison. Samedi sur les coups de 12h30, Thomas Tuchel a fait son entrée dans l’auditorium, aux côtés du directeur sportif Hasan Salihamidzic et du président du directoire Oliver Kahn, et a avoué son étonnement lors des premiers contacts avec la direction du Bayern, entamés seulement mardi soir et conclus un peu plus de 48 heures plus tard. « Que vous me croyez ou non, j’étais un peu circonspect dans les trente premières secondes de notre première discussion. Je ne savais pas de quoi nous discutions. C’est devenu clair assez vite que c’était pour tout de suite », a expliqué le technicien, vainqueur de la Ligue des champions avec Chelsea en 2021.
« Obligation de victoire »
Tout sourire, vêtu d’une veste bleu foncé sur un t-shirt bleu foncé, Thomas Tuchel a précisé qu’il était plutôt parti pour poursuivre sa carrière à l’étranger, avec des intérêts selon les médias du Real Madrid et de Tottenham, quand les coups de fil munichois ont commencé.
« Comme je l’ai dit, il n’y avait pas eu de contacts avant ». Avec le Bayern, « l’ADN est connu, il y a l’obligation de victoires », a insisté le natif de Krumach, à une grosse centaine de kilomètres de Munich. « C’est une obligation, il ne peut pas y avoir de malentendu. » « Le groupe est l’un des plus talentueux et l’un des meilleurs en Europe actuellement.
C’est un énorme défi », a-t-il insisté. Pour lui, lorsque l’on signe au Bayern, c’est pour se mêler à la lutte pour tous les titres et « en gagner le plus possible ».
Le club est encore engagé dans trois compétitions cette saison, en Ligue des champions avec une double confrontation contre Manchester City en quarts de finale, en Coupe d’Allemagne avec un quart contre Fribourg, et en championnat où il ne compte qu’un point de retard sur Dortmund. Après un premier entraînement lundi avec les joueurs non retenus en sélection, « TT » récupèrera ses internationaux pour préparer son premier match sur le banc munichois, contre le Borussia pour un « Klassiker » programmé dès samedi 1er avril (18h30), décisif dans l’attribution du titre. « C’est le match dans le foot allemand », a estimé l’entraîneur munichois, passé par Dortmund entre 2015 et 2017, avant de s’engager pour le Paris SG (2018-2020) et Chelsea (2021-2022).
Avant de présenter leur nouvel entraîneur, Oliver Kahn et Hasan Salihamidzic ont justifié, mines fermées pendant une bonne demi-heure, leur choix « impopulaire » de se séparer de Julian Nagelsmann, tout en niant une « réaction de panique ».
Après le revers à Leverkusen (2-1, sur deux penalties concédés), les dirigeants ont analysé la situation et sont arrivés à la conclusion que la « courbe de performance » était orientée vers le bas. « La relation entre l’entraîneur et l’équipe ne fonctionnait plus », a estimé Hasan Salihamidzic.