Depuis son arrivée à la tête de la présidence du pays, Abdelmadjid Tebboune a misé sur le secteur agricole, étant la pierre angulaire de son programme économique, avec comme objectif de sortir l’Algérie de sa dépendance aux hydrocarbures, et d’assurer ainsi un approvisionnement régulier des denrées alimentaires nécessaires au profit du citoyen. Dans ce contexte, et conscient que l’agriculture figure parmi les secteurs les plus importants et nécessitant donc d’être développes, le chef de l’Etat n’a cessé de donner des directives au gouvernement afin de mettre en œuvre une politique agricole durable, permettant de renforcer la sécurité alimentaire du pays, de réduire le déséquilibre commercial des produits alimentaires de base et de contribuer efficacement à la diversification de l’économie nationale. Notamment lors des différents conseils des ministres précédents, où Tebboune a souligné la nécessité de s’orienter vers de nouveaux modes de gestion du secteur en adéquation avec les besoins du pays. Une stratégie qui permettra, par conséquent, de réduire la facture des importations et de régler la question des pénuries. Une priorité que le président de la République a rappelé dimanche en marge de la réunion périodique avec les ministres, dans le cadre de ses orientations générales, et durant laquelle il a ordonné « la création d’un office chargé de l’achat auprès des agriculteurs de tous les produits à large consommation, soulignant que l’effort de l’agriculteur « demeure une ligne rouge à ne pas franchir». Selon Tebboune, la bonne marche de cette nouvelle feuille de route doit nécessairement passer par une réorganisation appropriée des structures du ministère de l’Agriculture, ce qui permettra aux agriculteurs de collaborer de manière plus efficace. À cet effet, Tebboune « a enjoint, avec fermeté, au ministre de l’Agriculture de mettre en place cet office qui concerne toutes les récoltes agricoles vitales aux consommateurs algériens, dont les fruits et légumes, pouvant être stockées, comme l’oignon, l’ail et la pomme de terre, en vue d’assurer l’équilibre du marché national ». Une manière de limiter non seulement l’emprise des intermédiaires sur la distribution et les prix des produits agricoles locaux, un réseau restreint qui a manqué cruellement de transparence par le passé, qui a causé une inflation galopante et un pouvoir d’achat en chute libre, où l’Etat a complètement perdu le contrôle des prix. Une nouvelle stratégie qui permettra également de comprendre les modes de production de nos agriculteurs, de renforcer le lien avec l’agriculteur, et de mieux valoriser ainsi ses engagements.
Un salon de l’agriculture pour mettre en valeur le produit local
Dans le contexte de la mise en valeur de la production agricole locale et du soutien aux agriculteurs, la wilaya de Constantine abrite du 1er au 6 du mois courant, la première édition du Salon international numide de l’agriculture. Un événement essentiellement consacré à la présentation des produits agricoles et animaliers locaux, de même que le matériel agricole, les intrants et les techniques de production utilisés dans ces domaines. Selon la commissaire de cette manifestation, Nassima Messaoudi, l’objectif de ce Salon international est de « jeter un pont entre les différents acteurs du secteur agricole avec la participation d’académiciens et de spécialistes dans ce domaine ». Ce salon, qui verra la participation de plus de 100 exposants nationaux et étrangers, dont 23 chambres d’agriculture, des entreprises publiques et privées, les banques, compagnies d’assurance et start-up, permettra une prise de contact et d’échange d’expériences, notamment dans les domaines de l’élevage d’animaux, de production laitière, de blé, de légumes, de dattes et d’huile d’olive. L’occasion de mettre la lumière sur les expériences et les expertises des différents acteurs nationaux dans les secteurs privés en vue de développer le secteur agricole, toutes filières et branches confondues, étant une source de richesse et la locomotive de l’économie nationale. Au menu de cet événement, des conférences et des ateliers sur des thèmes importants relatifs au secteur agricole, notamment la production végétale et animale, l’agroalimentaire, les ressources en eau et le système d’irrigation et les méthodes et opérations d’emballage, ainsi que la numérisation et la gestion des données qui seront donnés par des académiciens et des spécialistes algériens et étrangers.
Hamid Si Ahmed