L’opinion de l’Algérie est aujourd’hui écoutée et sa voix est consultée sur les grands dossiers qui engagent la paix et la sécurité dans le monde, a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de sa rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale. Le Chef de l’État a indiqué en substance que l’Algérie est fidèle à ses positions de soutien aux causes justes et aux principes fondateurs de sa politique étrangère dont les fondements s’inspirent du non-alignement.
«La consultation de l’Algérie est devenue nécessaire dans plusieurs dossiers, pour ne citer que le Sahel ou encore la Libye », a-t-il indiqué tout en expliquant comment les pays de la Méditerranée s’intéressent à l’opinion de l’Algérie. Tebboune a réitéré la position de l’Algérie vis-à-vis des questions palestinienne et sahraouie, « considérées comme Étant des questions de décolonisation ». À propos de la question palestinienne, le chef de l’Etat a affirmé que l’Algérie poursuivrait ses initiatives et ses contacts jusqu’à amener le Conseil de sécurité à se réunir et statuer sur cette question, » c’est une constante algérienne depuis l’époque de feu Président Houari Boumediène à ce jour ». L’Algérie refuse et s’oppose fermement aux violations de l’Entité sioniste à El-Qods occupée et les lieux saints, à leur tête Al-Aqsa », a-t-il indiqué ce qui constitue une condamnation claire et sans ambages des exactions des colons et de l’armée israélienne qui ont multiplié les violations de l’esplanade d’El-Aqsa. Lors de sa rencontre avec les représentants de la presse nationale, le président de la République a évoqué la crise libyenne tout en soulignant que la solution ne peut venir que du peuple libyen tout en affirmant que l’Algérie s’aligne sur la légalité internationale concernant ce dossier. À propos de la demande formulée par les Libyens pour organiser une conférence internationale en Algérie, il a précisé que l’Algérie, qui œuvre à l’unification des rangs, « ne s’engagera pas dans une initiative susceptible de créer la division entre les pays arabes », ou approfondir le fossé entre les acteurs libyens » ; tout en soulignant qu’il s’agit d‘une initiative dépourvue d’indicateurs fiables sur la réussite de conférence . Il fera remarquer que l’Algérie, qui « n’a ni répondu positivement ni négativement », suit la situation dans ce pays, « car nous ne voulons pas nous engager dans une conférence et échouer. Nous attendons des indicateurs de succès et non pas des indicateurs de division entre les pays arabes ». Évoquant le sommet arabe, prévu en novembre prochain en Algérie, Tebboune a affirmé que tous les pays arabes ont confirmé leur participation, au plus haut niveau, expliquant que « l’Algérie n’a de problèmes avec aucun pays arabe. Ce sont tous des pays frères, et tout ce qui les touche nous affecte », a –t-il souligné.
« Le revirement du Gouvernement espagnol est inadmissible »
Abordant le volet des relations de l’Algérie avec l’Espagne et de la volte-face du Chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez qui a foulé aux pieds les engagements de son pays, l’ancienne puissance coloniale du Sahara occidental, en apportant son soutien à la thèse de l’autonomie défendue par le Maroc et son nouvel allié Israël. « Notre ambassadeur ne retournera pas à Madrid tant que l’Espagne ne corrige pas sa position à propos du dossier du Sahara occidental. Les relations entre Alger et Madrid resteront froides tant que le gouvernement de Pedro Sanchez qui est en totale contradiction avec la morale et le sens des responsabilités », a- indiqué le président de la République tout en rassurant l’Espagne et les Espagnols sur l’engagement de l’Algérie de remplir ses engagements en matière de fourniture de gaz. « Le Gouvernement espagnol n’a pas écouté les opinions des autres à propos de la question sahraouie, même si elles ont été évoquées au Parlement et par l’opinion publique espagnole. Nous n’interférerons pas dans les affaires internes de l’Espagne, mais l’Algérie, en tant que pays observateur dans le dossier du Sahara occidental, ainsi que les Nations unies, considère que l’Espagne est la puissance administrante du territoire tant qu’une solution n’a pas été trouvée à ce conflit », a affirmé le Président Tebboune. Il a par ailleurs indiqué que : «nous devons faire la distinction entre le Gouvernement espagnol et l’État espagnol avec lequel nous avons des liens très forts. Nous exigeons l’application du droit international afin que les relations reviennent à la normale avec l’Espagne’, a-t-il ajouté tout en soulignant que l’Espagne ne doit pas oublier sa responsabilité historique, et que l’Algérie ne renoncera ni au Sahara occidental ni à la Palestine, car étant deux questions de décolonisation. » L’Algérie et la Fédération de Russie, 60 ans d’amitié À propos des relations de l’Algérie avec la Russie, qui remontent à 60 ans, Tebboune a souligné que l’Algérie est «une puissance avérée au sein du Mouvement des non-alignés et ne s’engagera pas dans des questions qui ne la concernent pas », toutefois «cela ne nous empêche pas d’être amis avec la Russie comme nous sommes amis avec les Etats-Unis, d’une autre manière, en sus de nos relations solides avec la Chine ». Il a rappelé à ce propos que l’Algérie et la Fédération de Russie s’apprêtent à célébrer les 60 ans de relations historiques.
Slimane B.
