Le président du Conseil souverain de transition du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhane, a menacé vendredi d’expulser l’émissaire permanent des Nations unies à Khartoum, Volker Perthes, accusé d' »ingérence dans les affaires soudanaises », selon un communiqué de l’armée.
M. Perthes doit « arrêter d’outrepasser le mandat de la mission de l’ONU » et mettre fin à « son ingérence flagrante dans les affaires soudanaises, ce qui pourrait le mener à son expulsion du pays », a déclaré le général al-Burhane, chef de l’armée. Depuis le 25 octobre dernier, le Soudan est le théâtre de protestations contre les mesures exceptionnelles prises par al-Burhan, dont notamment, la déclaration de l’état d’urgence, la dissolution du Conseil de souveraineté et celui des ministres de transition, après l’arrestation de chefs de partis et de hauts responsables. Depuis, des milliers de manifestants défilent régulièrement et 93 d’entre eux ont été tués par les forces de sécurité, selon un syndicat de médecins. S’adressant au Conseil de sécurité de l’ONU lundi, Volker Perthes avait mis en garde que le Sou
dan se dirigeait vers un « effondrement économique et sécuritaire » à moins que le transition civile ne soit restaurée. Dans son adresse au Conseil de sécurité, M. Perthes a ajouté que l’ONU, l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad, organisation régionale est-africaine), avaient convenu d’unir leurs efforts pour faciliter les pourparlers politiques dans le pays. Le général al-Burhane a appelé l’ONU et l’Union africaine, qui a suspendu l’adhésion du Soudan après le changement anticonstitutionnel, à « faciliter le dialogue entre les Soudanais et à éviter d’outrepasser leurs mandats ». Jeudi, le journal des forces armées soudanaises a accusé la mission d’assistance à la transition de l’ONU au Soudan de « ne pas observer le principe de neutralité ». La mission onusienne a critiqué cet article et a affirmé que l’ONU « ne pouvait pas rester neutre dans son engagement à protéger les droits humains, les libertés et la démocratie ». Les « Amis du Soudan », un groupe qui comprend les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne, ont apporté leur soutien aux derniers efforts visant à faciliter les pourparlers. Le groupe a également appelé à la restauration d’une transition dirigée par des civils, car elle « ouvrirait la voie au rétablissement de l’aide économique et à l’allégement de la dette internationale ».