Un concert de musique variée a été animé, mercredi soir à Alger devant un public nombreux, par Naïma Dziria, Noria, Salim Chaoui et Didine El Parisiano, des artistes de renoms de différents genres du riche patrimoine musical algérien.
Accueilli au Théâtre de plein air du Casif à Sidi Fredj (Alger) dans le cadre du programme des « Soirées du Casif » organisé par l’Office national de la Culture et de l’Information (ONCI) en collaboration avec l’Entreprise de Gestion touristique de Sidi Fredj, le concert a dû être retardé de 45 minutes, le temps de permettre au nombreux public présent de s’installer sur les gradins de l’hémicycle. Première à fouler la scène sous les applaudissements et les youyous du public, Naima Dziria, une des divas de la chanson andalouse et chaâbie, qui, dans sa belle tenue de circonstance, a enchanté le public avec sa voix suave, interprétant entre autres pièces, « El maqnin ezzine », « Mawâoud lik bes’saâda wel’khir », « Sali trach qalbi », « Men hwa rohi ou rahti », « Fi bled wahran sakna ghzali » et « Yal awwama ». Le salut chaleureux du public adressé à l’endroit de la grande Naima Dziria à l’issue de sa remarquable prestation, s’est prolongé pour accueillir Noria, chanteuse algérienne d’expression kabyle, qui a enflammé la foule avec un florilège de pièces, entre celles qu’elle a écrites et composées et d’autres, reprises avec autant de groove et d’énergie. Parmi les pièces que Noria a entonné avec une voix présente et étoffée, « Lwennes », qu’elle a écrite et composée en hommage au regretté Lounès Matoub (1956-1998), clin d’œil qu’elle prolongera en lui reprenant bien après dans une ambiance électrique, « Es’laâvits aya vehri », ainsi que, « Amjah », « Ansayen Njaddith », « Na fadma », « Khetchini roh » et « Ah ya baba cheikh ». Muni de son instrument fétiche, le « Groovie Shaker » (petite percussion manuelle en forme cylindrique), Salim Chaoui a eu droit à une entrée triomphale, saluant son public qu’il embarquera vite au cœur des Aurès avec un istikhbar rendu en a cappella avec une puissance vocale époustouflante, avant de transmettre le tempo aux musiciens qui ont exécuté un rythme chaoui bien cadencé, incitant l’assistance à réinvestir à nouveau la piste de danse. Digne représentant de la chanson chaouie, le « Ténor des Aurès », a rendu entre autres titres tirés des neuf albums qu’il a sorti depuis ses débuts en 2001, ainsi que de ses nouveautés, « Aichou ghir entouma », « Yomma » (poésie dédiée à toutes les mères), « Ma ândich mennek âchra », « Enti ya laâwina », « Enhab ellil », « Ain el kerma », un moual du regretté Aissa El-Djermouni (1886-1946), « Lemma, lemma » et le légendaire « Zawali we f’hel ». Intervenant en fin de soirée, Didine El Parisiano, a enchanté les spectateurs avec quelques uns de ses succès, rendus avec une voix pleine, à l’instar de, « Evasion », « Raki dayra le buzz », « Djit el youm engoulek », « Hana, hana », « Had el youm saïd m’barek » ainsi que quelques autres standards en hommage aux regrettés, Cheikha Rimiti (1923-2006) et Cheb Akil (1974-2013), ainsi qu’au King du rai Khaled Hadj Brahim. Très applaudis par le public, les artistes vedettes de la soirée, étaient soutenus par l’Orchestre « Zahwa », composé de musiciens de métier, virtuoses à leurs instruments, avec notamment, Ammar Bouraï au violon, Réda Benraïs et Ali Boudoukani aux premier et deuxième claviers, Adel Amrani à la basse, Yacine Bouchenine à la batterie et Youcef Grine à la percussion, tous dirigés d’une main de maître par Fayçal Toualeb à la derbouka. Prévues durant toute la saison estivale, « Les Soirées du Casif » sont exclusivement dédiées aux familles, répondant donc à un large public, de jeunes comme d’adultes qui aura ainsi l’occasion d’apprécier, tous les soirs à partir de 22h00 au Théâtre de plein air du Casif à Sidi Fredj (Alger), le rendu de grandes figures de la chanson algérienne.