Accueil ACTUALITÉ Six ans après la crise libyenne : Les efforts de la Troïka...

Six ans après la crise libyenne : Les efforts de la Troïka très attendus

0

La réunion de la Troïka, composée de l’Algérie, l’Egypte et la Tunisie, prévue début mars dans la capitale tunisienne, sera consacrée à l’examen des avancées enregistrées dans leurs efforts consentis, communément et séparément, en soutien au dialogue inter-libyen. Une réunion annoncée, au lendemain du document adopté, au Caire, sanctionnant les différentes étapes des discussions et des rencontres entre les responsables de la Troïka, Alger-Caire-Tunis, et les différents acteurs influents de la scène libyenne. La réunion des ministres des Affaires étrangères, des trois pays précités voisins, à la Libye, permettra, selon le ministre tunisien des Affaires étrangères Khémaies Jhinaoui, «de faire le point des résultats des contacts établis par les trois pays avec les protagonistes libyens» en vue, a-t-il indiqué,
« d’un règlement politique global de la crise libyenne». La rencontre qui se tiendra, également en prélude de la réunion au Sommet des chefs d’États, d’Algérie, d’Egypte et de Tunisie, a-t-il précisé, «la convocation des parties libyennes à la table de dialogue» a indiqué le chef de la diplomatie tunisienne. L’annonce de la réunion en question début mars, dans la capitale tunisienne s’est faite, faut-il le noter, au lendemain de l’annonce, mardi, au Caire, de l’accord sanctionnant le dialogue indirect, entre Fayez Serraj, le Premier ministre du gouvernement d’Union nationale, et le maréchal Khalifa Haftar. Un document ouvrant les perspectives de voir, enfin les Libyens décidés, à dépasser le cap de leurs divergences, à l’origine de la privation du peuple libyen et son pays des possibilités de renouer avec une dynamique politique nationale, à même d’éviter le pire destin guettant le pays, depuis l’avènement, en févier 2011, de la crise politique, vite transformée en violence armée, précipitant l’intervention de l’Otan dans ce pays. Les Libyens qui viennent de marquer les six ans de ces évènements, devant asseoir la démocratie dans ce pays, continuent de vivre sous le poids des affres de la violence et l’usage des armes pour faire valoir un quelconque droit, espèrent que l’année en cours, verra enfin l’émergence d’une dynamique politique nationale, à même de permettre l’édification efficiente des institutions du pays, seule voie à même de garantir une sortie salutaire pour le peuple libyen, et la Libye, pays demeurant sous la menace de sa partition, sur fond des interférences et ingérences de tiers pays, dont des membres de l’Otan, Turquie, France ou l’ex-puissance coloniale de la Libye, L’Italie, ou le Qatar et l’Arabie saoudite. Si au Caire, Il n’y a pas eu de rencontres directes entre Haftar et Serraj, ceci n’a pas empêché de voir des avancées notables enregistrées par les efforts consentis de la Troïka, -Alger, Caire, Tunis- visant à aider les Libyens à dépasser leurs différents, pour dégager et asseoir un consensus national libyen. Depuis un certain 17 février 2011, les Libyens n’ont pas encore connu ni vécu une situation d’apaisement, dont le bruit des armes n’a cessé de retentir, depuis 2011, à travers toutes les régions du pays, en plus des conditions socio-économiques, très difficiles, dans les quelles les Libyens sont confrontés. Situation chaotique, profitant, uniquement aux seigneurs de la guerre et aux trafiquants d’armes et de drogue ayant facilité l’émergence de groupes terroristes dont ceux de Daech.
Le document du Caire ouvre des perspectives pour le règlement de la crise
Si des acteurs étrangers persistent à alimenter le différent existant entre les frères libyens, notamment entre Serraj et Khalifa Hafter, une démarche ayant été possible sur fond des limites et des insuffisances émaillant l’accord sur la Libye, de Skhirat (Maroc), décembre 2015, le document du Caire, même s’il reste encore beaucoup à faire, a réussi à inscrire les points essentiels, pouvant constituer la base permettant aux Libyens d’engager leur pays, sur la route de la stabilité, politico-institutionnelle. Ayant été bien accueillie par les Libyens, lesquels sont appelés encore, par les responsables des pays voisins à la Libye, composant la troïka, à consentir davantage d’efforts pour réussir le pari, de sortir le pays et son peuple de la spirale de la violence dans laquelle ils sont plongé, depuis, six ans, la crise libyenne devant être politique et son règlement doit suivre son cours dans le cadre d’un consensus national solide, à même de garantir, particulièrement la cohésion du peuple libyen et l’unité et la stabilité de la Libye. Les points contenus dans ledit document du Caire, contribueront, sans nul doute, dans le cadre du dialogue inter-libyen, à mettre le pays sur cette voie, si les interférences d’acteurs étrangers précités s’affaiblissent, par le retour en force de l’expression et de la volonté des Libyens à prendre leur destin en main.
L’accord du Caire, consacre, faut-il le noter, plusieurs constantes nationales indéniables et immuables dont «la préservation de l’unité de la Libye et de son intégrité territoriale», est-il souligné, ainsi que les exigences actuelles impliquant «l’établissement d’un État fort qui jouit d’institutions solides, d’un peuple uni et d’une armée opérationnelle», lit-on. Les dirigeants libyens ont convenu de traiter certaines questions contenues dans l’accord politique de Skhirat (Maroc), pour sortir le pays de l’actuelle crise, dont notamment «la révision de la composante et des prérogatives du conseil présidentiel libyen du gouvernement d’Union nationale sous la présidence de Serradj, le poste de chef suprême de l’armée libyenne et ses prérogatives et l’élargissement de la qualité de membre du Haut Conseil de l’État, plus haute instance consultative dans le pays».Il a été convenu, également de l’organisation d’élections parlementaire et présidentielle, en février 2018, au plus tard.
La réunion à laquelle a pris part le président du parlement libyen, Akila Salah a décidé la création d’une commission mixte, composée de 15 personnes au maximum, choisies parmi les membres du parlement et du Haut Conseil d’État, en vue de trouver les solutions à apporter aux questions en suspens et aboutir à une mouture consensuelle à soumettre au parlement libyen pour adoption, conformément à l’accord politique signé, décembre 2015, sous l’égide de l’ONU. «Toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires internes libyennes est condamnée » indique-t-on dans le document, qui précise aussi la
« condamnation de l’effusion du sang des Libyens, tout en s’engageant à instaurer un État civil, démocratique et moderne, fondé sur les principes d’alternance pacifique au pouvoir, d’entente et d’acceptation de l’autre». Outre le rejet de toute forme de «marginalisation et d’exclusion», il est précisé, aussi l’engagement des Libyens en faveur de «la consolidation de la réconciliation nationale et la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme».
Karima Bennour

Article précédentEquipe nationale A’ : Trois candidatures reçues par la DTN
Article suivantAigle Azur lance une liaison Bordeaux – Alger