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Serraj revoit sa feuille de route et annonce l’annulation de plusieurs décisions : Une nouvelle étape se dessine en Libye

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L’annonce par Fayez Serraj de l’annulation de toutes les décisions prises, sans consensus, sur les nominations dans les hautes fonctions d’institutions souveraines du pays et de hauts responsables dans les services de sécurité, semble augurer l’amorce d’une nouvelle étape pour les Libyens.

Devant l’incapacité de l’instance de Serraj, à répondre à la réalité libyenne, après une année de fonctionnement et de gestion, en l’absence d’une dynamique d’ensemble, à ce jour dans le pays, fait craindre le pire pour les Libyens.
Et l’annonce en question de Serraj intervient, faut-il le noter, après le ballet diplomatique de responsables, politiques ou militaires, et d’acteurs libyens dans des capitales, notamment des pays voisins et étrangers, telle Moscou.
La mise en place d’un dialogue inter- libyen, étant un des points forts qui fait converger des acteurs libyens, ne partageant pas forcément des positions et une vision commune, sur la vision du pays, après plus de six ans de situation chaotique, et fédérer l’ensemble des Libyens pour s’en sortir semble avoir fait, depuis, du chemin, et pour y parvenir, demeure encore difficile et le défi que sont appelé, à relever, en premier les Libyens.
Les derniers développements survenus sur la scène libyenne et les déplacements en des capitales étrangères, de pays voisins où autres, de Fayez Serraj, du maréchal Aftar, du président du Haut-Conseil d’État de Libye, Abderrahmane Swihli, celle du vice-Premier ministre libyen, Ahmed Maiteeq, celle du président du Conseil de représentants libyen (Parlement libyen reconnu par la communauté internationale et basé à Toubrok, ndlr) Akila Saleh-Kouider. En visite officielle à Alger, le 25 décembre dernier, le président du Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale de Libye, Fayez Serraj, a appelé toutes les parties libyennes concernées à «se mettre autour de la table du dialogue pour régler», a-t-il indiqué, «nos problèmes par nous-mêmes (les Libyens, ndlr)», avant de souligner, «loin de toute ingérence étrangère». Auparavant, le responsable libyen avait rappelé qu’Alger a eu à recevoir nombre responsables libyens, dans ses efforts pour les aider à mener un dialogue, et qu’ils puissent lancer une dynamique politique. Plus loin, il avait déclaré que sa visite à Alger rentre dans le cadre des concertations entre les deux pays, pour lever, a-t-il précisé, «certains obstacles entravant l’application de la solution politique», nous sommes confiants, a-t-il affirmé, «en les efforts et en la perspicacité de l’Algérie dans la gestion d’une telle situation», a-t-il soutenu.
La visite du responsable libyen est intervenue après celle qu’a effectuée, à moins d’une semaine avant lui, le général Khalifa Hafter, une première, faut-il le rappeler.
Les entretiens du général Hafter avec les responsables d’Alger avait porté «essentiellement sur les développements que connaît la situation en Libye», selon un communiqué des services du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et les perspectives, poursuit la même source, «du règlement de la crise et du retour à la stabilité, la paix et la sécurité dans le cadre de l’unité et de la souveraineté de la Libye», lit-on.
Si, sur le plan régional, Alger a connu les visites précitées de deux figures importantes de la scène libyenne, les derniers mois ont enregistré, sur le plan international, des concertations entre responsables libyens et russes en vue de réunir les conditions aidant les acteurs libyens, outre à lancer une dynamique politique à travers un dialogue interlibyen, de les soutenir (les Libyens) dans leur lutte contre les groupes terroristes, dont Daech.
Pour Moscou, le commandant général de l’Armée nationale libyenne, le général Haftar, qui depuis plus de deux ans mène une lutte contre les terroristes de Daech dans l’est de la Libye, est «convaincu que les Libyens doivent trouver un compromis concernant son entrée dans la nouvelle direction libyenne», a indiqué, fin décembre dernier, Gennady Gatilov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères.
Soulignant que Moscou entretenait des relations avec les forces politiques en Libye, y compris le chef du gouvernement d’Union nationale, Fayez Serraj, le responsable russe a fait remarquer que le staff de Serraj étant incapable de remplir ses fonctions, et son contrôle du territoire est limité, la reconnaissance internationale n’a pas suffi, à elle seule, d’y remédier. Réalité qui semble avoir été à l’origine de la décision annoncée, jeudi dernier, par Fayez Serraj, annulant l’ensemble de ses décisions et mesures, ouvrant, par là, les perspectives de voir les Libyens mener leur dialogue en vue de sortir de la spirale de violence et d’insécurité, qui frappe le pays, depuis plus de six ans.
Une dynamique devant être à l’abri des interférences d’acteurs occidentaux et autres, ceux ayant opté pour l’intervention militaire, dans la crise survenue en 2011, dans ce pays, alors que d’autres voix appelaient à un processus politique pour éviter la situation chaotique, laquelle est confronté, la Libye, depuis l’intervention de l’Otan.
Karima Bennour

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