L’Algérie, un pays incontournable, c’est ainsi qu’est perçu notre pays par le site américain Foreign Policy qui évoque, dans un rapport détaillé, la place importante qu’il occupe sur la scène internationale. Cette position, l’Algérie la devrait, selon ce site, au contexte de crise énergétique actuelle et à la nouvelle ère de rivalité entre grandes puissances, dont elle tire le meilleur parti. Le rapport rappelle que l’Algérie a officiellement postulé en novembre 2022 pour rejoindre le groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et a signé une extension des projets de l’initiative « la Ceinture et la Route » avec la Chine liés aux infrastructures, à l’énergie, et à l’exploration spatiale. La même source indique que, désormais fournisseur vital de gaz pour l’Europe, les bénéfices exceptionnels de l’Algérie provenant des exportations d’énergie ont dépassé 50 milliards de dollars en 2022, contre 34 milliards de dollars en 2021 et seulement 20 milliards de dollars en 2020. L’Algérie se prépare également à vendre sa capacité électrique inutilisée à l’Europe tout en s’efforçant de doubler ses exportations de gaz pour atteindre 100 milliards de mètres cubes par an, contre 56 milliards de mètres cubes par an en 2022, poursuit le rapport. D’autres sites vont dans le même sens en mettant l’accent sur la position de force que l’Algérie occupe dans ses négociations avec l’Europe, dans la mesure où le gaz algérien exporté vers l’Italie atteint d’autres pays européens. En fait, « l’Algérie est une puissance africaine qui ne ressemble plus du tout à ce qu’elle était en 1962″, a fait observer, dernièrement, le président Abdelmadjid Tebboune dans l’entretien qu’il a accordé au quotidien français Le Figaro. Il l’avait déjà dit, bien avant, en août 2021, lors d’une de ses entrevues périodiques avec des représentants des médias nationaux, en affirmant que l’Algérie était aux yeux des pays du monde « une puissance régionale » à qui on voue tout le respect. En même temps, il mettait en garde contre les tentatives de « minimiser » le rôle pionnier de l’Algérie, menées par des parties qui « édictent des prescriptions en coulisses par le biais des guerres dites de quatrième génération qui visent la déstabilisation du pays en exploitant ses enfants ». Il a fait état, à cet égard, de « moyens ultra sophistiqués » en possession de l’Algérie mis à la disposition du Pôle pénal à compétence nationale, dédié à la lutte contre les crimes cybernétiques, qui permet d’assurer une politique de tolérance zéro à l’égard des tentatives d’atteinte à l’unité nationale et à la stabilité de l’Algérie. Au volet international, le président Tebboune a assuré que la diplomatie algérienne a retrouvé sa place, en voulant pour preuves les déclarations du secrétaire général de l’ONU, de l’Union européenne et de grands pays sur le rôle de l’Algérie dans l’instauration de la paix et de la stabilité en Afrique et dans son voisinage. À une autre occasion, le président Tebboune a souligné que “l’Algérie est une force de frappe régionale qui apporte la paix dans la région et le monde entier reconnaît sa puissance”. Au plan économique, c’est la perspective d’adhésion au BRICS qui confirme le statut de puissance régionale de l’Algérie. Fait significatif : la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud ont accueilli favorablement la démarche d’adhésion aux BRICS engagée par l’Algérie. En juillet dernier, le président Tebboune a déclaré que l’Algérie satisfaisait, en grande partie, aux conditions d’adhésion aux BRICS. « L’Algérie s’intéresse aux BRICS, en ce qu’ils constituent une puissance économique et politique », avait-il dit. Plus récemment, il annonçait que l’année 2023 sera couronnée par l’adhésion de l’Algérie aux BRICS. « C’est lorsque notre produit intérieur brut (PIB) dépassera les 200 milliards de dollars, que nous pourrons dire que nous sommes proches des BRICS », a expliqué le chef de l’Etat. La perception des observateurs étrangers qui semblent découvrir la dimension de l’Algérie et sa véritable place dans le concert des Nations, est conforme à la réalité.
M. R.