La Banque mondiale (BM) a publié ce jeudi 4 décembre son rapport -le dernier en date- sur la situation économique en Algérie, notant une croissance de 4,1% au premier semestre et une expansion attendue de 3,8% sur l’ensemble de l’année.
La croissance de l’investissement s’est encore accélérée, stimulant les importations, tandis que la consommation des ménages est restée solide malgré un ralentissement de la consommation publique. Le rapport, intitulé « Répondre aux défis climatiques et soutenir le développement durable », se réfère aux données satellitaires basées sur les lumières nocturnes qui suggèrent « une croissance robuste et généralisée des secteurs hors hydrocarbures au premier semestre 2025 ». Il poursuit en soulignant que « cette croissance a été généralisée, soutenue par une production agricole résiliente et une expansion du secteur des services portée par la demande des ménages, tandis que le PIB des hydrocarbures s’est contracté de 2,0 % ». Le rapport fait savoir que le niveau – «inédit», selon la BM, depuis la pandémie de Covid-19- des flux entrants d’investissement direct étranger (IDE) en Algérie, a dépassé, au premier semestre 2025, le seuil de 1 milliard de dollars, comparé au 1,4 milliard de dollars atteint en 2024. La BM explique cette tendance appelée, à son avis, à se renforcer par des prix du pétrole élevés, un environnement réglementaire plus favorable aux investisseurs étrangers et une augmentation des investissements dans le secteur des hydrocarbures. Une rétrospective depuis 2011 (avec son pic de plus de 2,5 milliards de dollars) faite par la BM, lui permet d’affirmer que les flux entrants d’IDE en Algérie ont «historiquement connu une forte volatilité». A ce propos, le rapport note que « la Chine a représenté un tiers des annonces d’IDE entre 2020 et 2025, une progression notable par rapport à il y a dix ans, lorsque sa part était inférieure à 2%. Les parts de la Turquie et du Qatar sont restées par ailleurs relativement stables, tandis que la contribution des entreprises européennes a diminué ». Le rapport signale une modification de la répartition sectorielle des IDE entre 2020 et 2025 : métallurgie (28,4%), automobile (22,9%) et chimie (16%), traduisant, selon la même source, une évolution vers les industries manufacturières. A propos de l’inflation, elle a continué, d’après ce rapport, de ralentir aux neuf premiers mois 2025, sous l’effet de la baisse des prix alimentaires. Après avoir atteint 9,3 % en 2022 et 2023, l’inflation est tombée à 4,0 % en 2024. Elle a poursuivi sa décélération aux neuf premiers mois 2025 pour s’établir à 1,7 % en glissement annuel, en raison de la baisse des prix alimentaires. Le résumé analytique qui accompagne le rapport commence par faire ressortir que « la croissance robuste hors hydrocarbures s’est poursuivie au premier semestre 2025 et l’inflation a ralenti, mais les pressions extérieures et budgétaires demeurent importantes ». Sur ce dernier point, le rapport précise que « les déséquilibres extérieurs et budgétaires devraient persister dans un contexte de prix des hydrocarbures relativement faibles ». L’explication : « Avec une augmentation lente des quotas de l’OPEP et des prix des hydrocarbures restant modérés dans le scénario de référence, la croissance des exportations serait dépassée par celle des importations stimulées par l’investissement, aggravant le déficit du compte courant ». Signal d’alerte : « Ce déficit important se traduirait par une diminution des réserves de change dans le scénario de référence ». Autre contrainte notée par le rapport: « La stratégie de croissance de l’Algérie devrait également tenir compte des efforts mondiaux de décarbonation et d’autres facteurs structurels pesant sur une économie dépendante des hydrocarbures ». Autre avertissement : « La transition climatique mondiale devrait entraîner une baisse structurelle de la consommation d’hydrocarbures, réduisant la demande pour les exportations énergétiques algériennes ». La BM appelle à « intégrer pleinement les considérations climatiques dans la stratégie de développement de l’Algérie ».
M’hamed Rebah













































