Accueil MONDE Selon le Pentagone : l’EI représente une menace inédite

Selon le Pentagone : l’EI représente une menace inédite

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Les États-Unis ont affirmé leur détermination à agir contre les jihadistes de l’Etat islamique (EI) dénoncés comme un danger extrême, promettant de poursuivre leurs frappes en Irak malgré la menace de ces extrémistes d’exécuter un second otage américain après le journaliste James Foley. A Genève, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, a déploré vendredi la «paralysie» de la communauté internationale qui selon elle encourage «les assassins, les destructeurs et les tortionnaires en Syrie et en Irak». Alors que les divisions internationales ont empêché d’aider à trouver une solution au conflit en Syrie, Washington et certains de ses alliés occidentaux ont livré des armes aux forces kurdes en Irak luttant contre l’EI, et préparent une stratégie à long terme pour tenter d’extirper ce groupe qualifié de «cancer» par le président Barack Obama. Après avoir réussi à reprendre le barrage de Mossoul, le plus important d’Irak, avec le soutien aérien américain crucial, ces forces kurdes ont lancé une offensive contre les jihadistes dans le Nord et tentaient de reprendre la ville clé de Jalawla à l’EI.

Ce groupe extrémiste sunnite, né en 2006 en Irak sous un autre nom et réapparu avec toute sa force en 2013 en pleine guerre en Syrie voisine, s’est taillé une réputation d’organisation sanguinaire responsable d’exactions, de viols et de persécutions. Le 9 juin, il lance une offensive fulgurante au nord, à l’ouest et à l’est de Bagdad s’emparant de larges pans de territoire face à une armée en déroute dans un pays miné par des années de violences et de divisions, et poussant à la fuite des centaines de milliers de personnes. Mais c’est surtout la diffusion mardi d’une vidéo dans laquelle l’EI montre l’un de ses combattants, vraisemblablement britannique, décapiter le journaliste américain James Foley, enlevé en 2012 en Syrie, qui a poussé la communauté internationale à tirer la sonnette d’alarme. L’EI, qui a une stratégie médiatique très affutée sur les réseaux sociaux, est «plus sophistiqué et mieux financé que tout autre groupe que nous ayons connu. Il va au-delà de tout autre groupe terroriste», a déclaré jeudi le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, s’exprimant pour la première fois en termes aussi forts au sujet de ce groupe.

Des deux côtés de la frontière
Mais pour le défaire, il faudra s’y attaquer des deux côtés de la frontière, c’est-à-dire «aussi en Syrie» et «cela sera possible lorsque nous aurons une coalition en mesure de vaincre l’EI», a jugé le chef d’état-major interarmées, le général Martin Dempsey, présent à la conférence de presse à Washington. Si l’EI parvenait à s’étendre dans toute la région, «le Moyen-Orient s’en retrouverait profondément changé et cela créerait un environnement sécuritaire qui nous menacerait de très nombreuses façons», a-t-il prévenu. Face à ce nouveau défi, mercredi, Obama a appelé «les gouvernements et les peuples du Moyen-Orient» à aider à lutter contre l’EI, alors que plusieurs pays musulmans ont condamné les pratiques de l’EI qui selon eux n’ont rien à avoir avec l’islam.
Les États-Unis ont maintenu la pression sur les jihadistes avec six nouvelles frappes jeudi contre leurs positions en Irak aux environs du barrage stratégique de Mossoul repris dimanche. Depuis le début de l’engagement américain le 8 août, 90 frappes ont été menées. Hagel et Dempsey ne se sont pas étendus sur le déroulement du raid organisé en juillet pour tenter de sauver les otages américains, dont James Foley, détenus par l’EI en Syrie. Dans sa vidéo, l’EI menace d’exécuter un second otage américain, Steven Sotloff, également journaliste, si le pilonnage se poursuit. Pour le chef d’Interpol, Ronald Noble, l’implication probable d’un Britannique dans l’exécution du journaliste démontre «la nécessité d’une réponse multilatérale contre la menace de terreur de combattants radicalisés transnationaux».

Combats de l’EI en Syrie
Selon le département d’État, quelque 12 000 combattants jihadistes étrangers venant de 50 pays différents se sont rendus en Syrie depuis le début du conflit il y a plus de trois ans, dont un «petit nombre d’Américains». Fort du soutien aérien américain et des armes livrées, les forces kurdes, appuyées par les forces armées irakiennes ont lancé une contre-offensive en fin de semaine dernière contre les jihadistes. Vendredi, elles ont lancé un assaut pour reprendre la ville de Jalawla, au nord-est de Bagdad, conquise le 11 août par les jihadistes. Cette cité est parmi les plus disputées le long de la ligne de front d’un millier de km défendue par les kurdes. De l’autre côté de la frontière, en Syrie, l’EI a perdu 70 hommes ces dernières 48 heures dans les combats qui l’oppose aux forces du régime qui tentent de défendre, l’aéroport militaire de Tabqa, leur dernier bastion dans la province septentrionale de Raqa. Enfin, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés poursuivait son opération logistique massive pour assurer l’approvisionnement de secours dans le nord de l’Irak à un demi-million de personnes ayant fui l’EI, en majorité des membres des minorités chrétienne et yazidie.

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