L’ONG palestinienne de défense des droits humains « Al-Haq » a engagé une action en justice contre le gouvernement britannique, l’accusant de violer le droit international en autorisant l’exportation de pièces détachées pour les avions de combat israéliens utilisés dans les frappes dévastatrices sur la bande de Ghaza. Cette affaire met en lumière les contradictions profondes entre les discours occidentaux sur les droits humains et leur soutien militaire concret à l’occupant sioniste.
Selon une enquête révélée par le Financial Times, les militants d’Al-Haq ont porté plainte contre le ministère britannique des Affaires, de l’Énergie et de la Stratégie industrielle, responsable de l’autorisation des exportations d’armement. En cause : le maintien de l’envoi de composants vitaux pour les avions F-35, utilisés par l’armée israélienne pour bombarder Ghaza. Les plaignants estiment que ce commerce contrevient à l’obligation internationale de prévenir les génocides et viole le droit humanitaire international. Alors que les audiences judiciaires doivent commencer ce mardi, les avocats du gouvernement britannique, dirigés par James Eadie KC, défendent la légalité de la décision. Ils avancent que suspendre ces exportations porterait gravement atteinte à la sécurité internationale, y compris à celle des membres de l’OTAN. En d’autres termes, assurer la livraison de pièces pour les avions de guerre de l’armée coloniale israélienne — qui pilonnent Ghaza et sèment la mort parmi la population civile — relèverait, selon Londres, d’un impératif de sécurité pour les pays occidentaux. Dans les documents judiciaires, la défense du gouvernement insiste sur les « risques importants » qu’un arrêt des exportations ferait peser sur le programme international F-35, qui rassemble plusieurs alliés de l’OTAN. Elle reconnaît cependant qu’il existe un « risque clair» que l’occupant sioniste commette des violations graves du droit humanitaire, mais juge que ce risque ne constitue pas une « connaissance certaine », condition exigée selon elle pour justifier une interdiction. Pour l’équipe juridique des plaignants, composée notamment des avocats Philippa Kaufmann et Reza Hussain, cet argumentaire est à la fois
« irrationnel » et « juridiquement erroné ». Ils soutiennent que le Royaume-Uni est tenu d’agir dès lors qu’il existe un « risque sérieux » de génocide, sans attendre qu’il soit pleinement consommé. Les militants rappellent également que les bombardements incessants sur Ghaza ont déjà causé des dizaines de milliers de morts, dont une majorité de femmes et d’enfants, et entraîné la destruction massive d’infrastructures civiles.
Dans ce contexte, ils considèrent que le soutien militaire britannique à l’occupant sioniste équivaut à une complicité dans la perpétuation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Interrogé par le Financial Times, un porte-parole du gouvernement britannique s’est refusé à commenter les procédures en cours, se contentant d’affirmer que le Royaume-Uni « respecte pleinement ses obligations en vertu du droit national et international ». Cette affaire survient alors que les critiques internationales contre les gouvernements occidentaux se multiplient, accusés d’hypocrisie en continuant de soutenir militairement Israël tout en condamnant verbalement la violence contre les civils. Elle s’inscrit dans une série d’initiatives juridiques visant à faire reconnaître la responsabilité des États complices de l’agression contre le peuple palestinien.
M.Seghilani
Accueil ACTUALITÉ SELON LE ‘’FINANCIAL TIMES’’ : Londres poursuivie pour avoir exporté des pièces...