Après avoir déclaré, mardi dernier, que le gouvernement «trouvera, dans les tout prochains jours, la solution définitive, de la meilleure manière et par le dialogue, à la situation qui prévaut à Ghardaïa», le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s’est rendu, hier, à Ghardaïa pour une visite de travail, lors de laquelle il a averti que «nous appliquerons les lois de la République dans leur rigueur.
Le Premier ministre a réitéré, hier à partir de Ghardaïa, «la détermination» du gouvernement à poursuivre les efforts consentis jusque là pour le développement de cette wilaya, apporter les solutions à ses problèmes et aussi aider ses habitants. Lors de sa rencontre avec les élus, les notables et les représentants de la société civile, Sellall a appelé l’assistance à s’impliquer davantage dans la mobilisation des jeunes en faveur «des intérêts suprêmes du pays, de ceux de la région de Ghardaïa et de ceux des jeunes qui portent l’avenir». À l’adresse de ceux qui s’aventurent à alimenter les tensions entre les Ghardaouis, Sellal leur lance un message d’avertissement ferme. Il martèlera à ce propos que «nous n’accepterons que quiconque compromette le sort du pays et nous appliquerons pas les lois de la République dans leur rigueur» a-t-il soutenu et de poursuivre «et la justice jouera son rôle pleinement conformément à la loi». Aussi, à ceux qui risquent d’avoir mal compris son message tenu lors de la présentation devant le Parlement du Plan d’action de son gouvernement que la solution à Ghardaïa n’est pas sécuritaire, Sellal fait encore savoir que «les services de sécurité continueront d’accomplir leur mission pour faire régner sécurité et quiétude à Ghardaïa». Soulignant dans ce sens que «le gouvernement ne reculera pas lorsqu’il s’agit de faire appliquer la loi». Le Premier ministre indiquera aussi devant l’assistance que «certains ont tenté de semer la discorde mais leurs tentatives furent vouées à l’échec» grâce assure-t-il «à la vigilance des Ghardaouis et de l’État». Ce qui l’amène à avertir que «l’État algérien n’accepte pas que l’avenir du pays soit compromis» rappelant par ailleurs que «L’État continuera d’emprunter la voie du dialogue, de la concertation permanente et de la réconciliation nationale». Sa visite à Ghardaïa intervient, a-t-il expliqué, hier, en application des promesses faites durant la campagne électorale de la dernière présidentielle, citant notamment celle de «trouver une solution définitive à ce problème». Laquelle a-t-il précisé se manifestera «par la voie du dialogue et de la concertation» qui doit être selon Sellal «continue», avertissant par la même occasion que «la loi sera appliquée rigoureusement» dira le Premier ministre. Outre la visite de Sellal effectuée à Ghardaïa, hier, il a été aussi question de la nomination par décret présidentiel, de l’ex-wali de Tamanrasset à la tête de la wilaya de Ghardaïa. Laquelle a vu son wali, nommé hier, par décret présidentiel à la tête de la wilaya de Tamanrasset. Autre annonce faite hier, par le Premier ministre, sa demande de l’ouverture « d’enquêtes sur d’éventuels dépassements » lors des derniers évènements enregistrés dans la wilaya, a-t-il fait savoir, ajoutant que «ces dépassements ne seront tolérés ni par le président de la république ni par la loi». Le Premier ministre s’est déplacé, hier à Ghardaïa , avec des ministres et des responsables représentant les secteurs concernés à intervenir dans l’accélération et l’application des mesures et décisions déjà prises et celles annoncées par Sellal, hier, en faveur des Ghardaouis et de leur ville. Étaient présent le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Louh et le commandant de la 4e Région militaire, le général major, Chérif Abderrezak.
Mohamed Aïssa : «le différend n’est ni religieux ni confessionnel»
À la veille de la visite de Sellal à Ghardaïa, hier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Mohamed Aïssa s’est exprimé vendredi, rappelons le, sur les évènements tragiques ayant secoué la tranquillité de vie des habitants de Ghardaïa, dans un entretien à l’APS. Lequel affirme, sur les évènements survenus à Ghardaïa, depuis décembre dernier, que le différend qui a éclaté n’est ni d’ordre «religieux ni confessionnel» Mohamed Aïssa, vient ainsi par la teneur et la portée de ses propos tirer le rideau, derrière lequel se cachaient les causes à l’origine des événements dramatiques de Ghardaïa. Ce même responsable a fait savoir que «des parties étrangères tentent d’attiser la situation en utilisant la religion et la spécificité confessionnelle» des habitants de Ghardaïa, précisant qu’ «alors que le différend en soi, est chose normale». Ce qui rejoint l’analyse d’experts et de sociologues qui se sont prononcés sur ces évènements, invitant les responsables locaux et au niveau central d’apporter les réponses appropriées aux problèmes socio-économiques des habitants de Ghardaïa. Ces derniers, sous le poids de ces problèmes, sont la cible privilégiée de toute manipulation orchestrée par ceux qui profitent de situation de tensions et d’affrontements à l’exemple de ceux vécus par les Ghardaouis. Usant «de discours de discorde sur la base de différences religieuses» pour bien masquer les dessous des objectifs escomptés par une situation de tension, il est fort utile de rappeler les raisons à l’origine du discours promu par certains salafistes qui ne lésinent pas à «pointer du doigt» les habitants Mozabites, pour susciter des tensions et heurts entre Ghardaouis en focalisant sur le différend religieux.
Aussi il est fort pertinent de s’interroger dans ce sens sur les raisons ayant été à l’origine des affrontements survenus, le 7 juin dernier. Affrontements pour rappel, intervenus suite à l’empêchement par les forces de sécurité d’un groupe Malékite d’aller accomplir la prière du vendredi, le 7 juin dernier, à la mosquée d’Abou Bak Essedik, pour éviter de nouvelles tensions, car le lieu est situé à Ksar De Melika, habité majoritairement par les Mozabites et fait face au quartier Theniet El-Makhsen. Est-ce le signe de sagesse, de bon sens et voire même le souci d’éviter les risques de nouvelles tensions entre habitants de Ghardaïa qui a animé des membres de ce groupe à vouloir aller prier dans cette mosquée et non dans une autre?
Karima Bennour