Invité, hier, pour animer le Forum du Courrier d’Algérie, Seddik Chihab, député du Rassemblement national démocratique (RND) a affirmé, que «deux principaux acteurs rythment l’actualité nationale, le peuple et l’armée» et que l’institution militaire « accompagne le mouvement populaire pacifique dans la réalisation de ses revendications, doucement et sûrement» a-t-il indiqué.
à travers le pays, réclamant le départ des 3B, dont le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, qui est un des responsables du RND, notre invité, fait sienne cette revendication populaire, en lançant, qu’«il parte», allusion au locataire actuel d’El- Mouradia et d’ajouter «on ne peut s’opposer à la volonté du peuple» et d’affirmer, sur Bensalah, «il partira» dira Seddik Chihab. Alors que les débats, les discussions et les dialogues, notamment sur la feuille de route à promouvoir, pour le règlement de la crise politique,à laquelle est confronté le pays, battent leur plein, au sein du mouvement populaire pacifique comme dans l’opposition, pour notre invité, il avance à ce propos que la solution «ne doit pas trop s’éloigner de la Constitution ». Sur notre question de savoir si la responsabilité du RND, dans l’échec de la gestion des affaires de la Cité, le parti d’Ahmed Ouyahia a en effet, accompagné les quatre mandats de l’ex-président de la République et aussi le 5ème, avant que celui-ci ne soit annulé par la mobilisation populaire pacifique du 22 février, n’est pas celle de l’ensemble de sa direction, du SG, au bureau politique et au Conseil national, Seddik Chihab reconnaît que «c’est notre responsabilité à tous» effectivement. Poursuivant pour notre invité, dans son engagement à pousser Ahmed Ouyahia vers la porte de sortie du RND, son ex-porte-parole réaffirme, hier, que «le RND devra revenir à ses militants, par la démission de l’actuel secrétaire général», car selon lui «il y va de l’intérêt du RND et de ses militants», vu que l’expatron de l’exécutif figure parmi les premiers en tête de la liste des personnes dont le peuple «exige leur départ» considérant le retrait d’Ouyahia de la direction du parti comme un «devoir moral» envers le parti. Pour le député du RND à l’Assemblée populaire nationale «avec le départ de l’ex-président Bouteflika» dira Seddik Chihab «le RND s’est affranchi». Même si tout au long dudit Forum, l’invité affirme : « je ne veux convaincre personne» en s’adressant à ceux et celles de l’opinion nationale, doutant de ses déclarations relatives à son « soutien» au mouvement populaire pacifique pour le changement du système politique en place, Chihab se contente de dire «je ne veux convaincre personne». Pour rappel, lors de sa première sortie médiatique, le 19 mars dernier, près d’un mois, après la mobilisation populaire pacifique du 22 février dernier et quelques jours après l’annulation, le 11 mars dernier, du 5ème mandat présidentiel de Bouteflika, Seddik Chihab a déclaré que l’Algérie a été dirigée «par des forces non-constitutionnelles » intervenant sur le plateau de la Chaine TV privée El-Bilad, alors qu’il était encore en poste de porte-parole du RND, Seddik Chihab s’est livré, à cette occasion, à une véritable séance de confession, reconnaissant, dans la foulée, que «Bouteflika est incapable de gouverner» et que le soutien apporté, a-t-il poursuivi «par son parti au cinquième mandat fut une erreur fatale !» a-t-il affirmé.
Karima Bennour