Les subventions au profit des classes vulnérables et moyennes sont irréversibles, elles représentent l’un des principes de l’Algérie indépendante, consacré dans la déclaration du 1er novembre. Ce rappel de l’une des principales «constantes» de la politique algérienne a été fait par le président Abdelmadjid Tebboune lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale diffusée samedi soir sur les télévisions et radios nationales.
«Il s’agit seulement d’orienter les subventions au profit des véritables bénéficiaires », a rassuré le président de la République après avoir annoncé la « levée, d’ici la fin de l’année, des subventions sur certains produits dans le cadre d’un mécanisme national ». Il a également annoncé la mise en place, fin mai prochain, d’une commission qui regroupera des représentants de « l’Assemblée populaire nationale (APN), du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques ainsi que toutes les forces vives du pays pour émettre leurs avis sur cette question de manière organisée». Les dépenses budgétaires feront l’objet d’une « révision structurelle » mais le Chef de l’Etat a promis que le Gouvernement ne prendra aucune décision de manière unilatérale. Toujours dans le volet social, des augmentations de salaires et de l’allocation chômage entreront en vigueur début 2023. Dans le même sens, le président Tebboune a rappelé les mesures déjà prises visant l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen, en tête desquelles l’augmentation du point indiciaire et des pensions de retraite, la réduction de l’impôt sur les salaires et l’instauration de l’allocation chômage.
La solution est dans la production
Le président Tebboune a confirmé que le secteur public est chargé de l’importation de produits alimentaires sensibles, comme les céréales. Il s’agit d’une démarche d’intérêt national qui vise à assurer la sécurité alimentaire du pays tout en protégeant le pouvoir d’achat des Algériens face à la flambée des prix enregistrée depuis quelques mois sur le marché international. Le secteur privé qui opère dans le créneau de l’importation ne peut pas remplir cette fonction, a fortiori pour la filière des denrées alimentaires qui a une dimension sociale évidente. Le secteur privé a pour vocation de faire des profits et non pas du «social». En outre, les opérations d’importation effectuées par le passé par certains hommes d’affaires, y compris pour les produits alimentaires, ont été marquées, on le sait, le président Tebboune lui-même l’a dénoncé, par des pratiques illicites de surfacturation. Dans le même ordre d‘idées, le président Tebboune a également rappelé les acquis réalisés dans le domaine de la lutte contre la spéculation illicite qui a été criminalisée en vertu d’une loi, en sus de la réglementation des opérations d’importation et d’exportation. Toutefois, pour le chef de l’Etat, la solution radicale aux importations est dans la production, particulièrement pour faire face à la flambée des cours des céréales et à leur pénurie sur le marché international. Il a rappelé, dans ce cadre, les mesures prises par l’Etat pour encourager la production agricole. « Nous avons insisté sur la production locale de l’huile et du sucre et l’augmentation du rendement des céréales à 40 quintaux/hectare, et ce, avant même le début de la crise ukrainienne. Nous appelons et nous veillons à l’application de ces instructions pour protéger le pays des répercussions des crises étrangères », a-t-il dit. À une autre occasion, le président Tebboune a eu à insister sur la priorité à donner à la satisfaction de la demande nationale avant de penser à l’exportation, s’il y a un surplus. Cela signifie, penser, d’abord, à maîtriser la production nationale et améliorer les circuits de distribution interne pour répondre aux besoins des Algériens localement, et donc déployer tous les efforts dans ce but, puis, secondairement, accorder l’attention aux circuits d’exportation.
M’hamed Rebah